Game over

Salut Pedro,

J’ai bien vu que tu avais du mal à le croire, quand je t’ai dit que je ne m’occuperai plus de toi et que tu devais te trouver un nouveau médecin. Tu t’es demandé si j’étais sérieux et puis tu as essayé de négocier. Mais je t’ai confirmé qu’il n’y avait rien à négocier, que je n’en pouvais plus et que, du coup, je ne serai plus capable de te suivre correctement.

La première fois que je t’ai vu, il y a 4 ans, c’était pour un rhume. J’ai tout de suite bien aimé ton accent et ton côté méditerranéen. Ça me changeait de tous mes Anglais et mes Hollandais.

Peu de temps après, tu es revenu me voir parce que tu avais mal à l’épaule, ta foutue épaule. Pas forcément étonnant chez un peintre en bâtiment qui passe une bonne partie de ses journées les bras en l’air. Tu n’avais pas voulu que je te mette en arrêt de travail cette fois-là, alors que je te le proposais. Je continue à me demander si ça avait été sincère ou si c’était calculé.

En tout cas, 15 jours plus tard ça n’allait pas mieux et tu m’as réclamé un arrêt. En accident de travail puisque la douleur avait commencé après un choc.

Depuis, ça n’a pas cessé.

Je ne te voyais presque que pour ça : tes douleurs d’épaule. Toujours en accident de travail. Ou en maladie professionnelle en fonction de ce que j’arrivais à négocier avec le médecin-conseil.

À chaque fois c’était pareil : tu venais avec ton papier violet de l’employeur qui mentionnait une chute, ou un choc. Je t’examinais et, oui, tu pouvais avoir des raisons de souffrir : ton épaule n’était pas en très bon état. Je te prescrivais les soins nécessaires, je te mettais en arrêt, pour quelques semaines.

Et, pourtant, je savais que je me faisais des illusions. Je continuais de te faire des arrêts pour 15 ou 20 jours en te disant, et en me disant, que ça devrait aller. Et ça n’allait jamais, il fallait prolonger encore et encore. Des mois.

Prolonger parce que tu avais toujours mal, ou parce qu’on n’arrivait pas à avoir des rendez-vous chez les spécialistes ou pour une IRM avant des semaines et qu’on devait bien faire durer jusque-là.

Je viens de faire le compte : en moins de quatre ans, tu as été en arrêt 22 mois au total, en six fois.

Certes, ton épaule est bien abimée et ton travail y contribue largement. Seulement, tu vois, tu n’as que 51 ans et la retraite c’est pas pour tout de suite. Ton épaule est trop endommagée pour continuer à travailler avec les bras en l’air, mais pas assez non plus pour qu’on te mette une prothèse ou qu’on te déclare en invalidité.

Alors qu’est-ce qu’on fait ?

C’est bien le problème : tu n’as jamais voulu envisager autre chose. Tout ce que tu demandais, c’était de bosser quelques mois jusqu’au prochain arrêt prolongé. Ok, ce n’est pas facile de changer de travail à ton âge et dans ton créneau, mais tu n’as même jamais voulu y réfléchir sérieusement.

J’ai appelé le médecin conseil pour essayer de trouver des solutions ou pour le calmer quand ça coinçait avec toi. J’ai tenté de contacter la médecine du travail qui ne m’a jamais rappelé malgré mes messages, et que tu t’es bien gardé de relancer.

Et sur un plan médical non plus, tu n’as jamais trop voulu avancer. Une infiltration ? Ah non, tu as peur des aiguilles. La kiné ? Tu mettais des semaines à en trouver le chemin. Des avis spécialisés ? Pas la peine si ce n’était pas moi-même qui prenais le rendez-vous.

Je ne sais pas ce que tu veux.

J’en suis arrivé à me demander ce que tu faisais de tes arrêts. Est-ce que tu travailles au black ? Est-ce que c’est un arrangement avec ton patron qui préfére réguler sa main d’oeuvre ainsi en fonction des chantiers, en faisant payer la Sécu pour les périodes creuses ?

Tu vois, je me suis aussi demandé si ces grosses plaques de touron que tu me ramenais du pays, c’était des petits cadeaux sincères ou bien si c’était pour acheter ma complaisance ?

L’autre jour, tu es revenu. C’était ton dernier arrêt en date, parce que tu t’étais cogné l’épaule en tombant. Il durait depuis 6 semaines et devait finir le lendemain. Eh bien, quand tu m’as dit que oui-au-fait, tu avais aussi mal dans la jambe, là, toute la jambe et toute la cuisse avec des fourmillements partout, devant, derrière, dans tous les orteils et que tu avais mal dès que j’appuyais quelque part, j’ai eu du mal à te croire. Et quand tu m’as dit que c’était apparu en même temps que ta chute et qu’il fallait le faire passer en accident du travail, alors qu’on s’était vu 4 fois, que tu ne m’avais rien dit et que rien ne le mentionnait dans le certificat de l’employeur, j’ai craqué.

Ah oui, tu étais interloqué. Tu m’as dit que tu n’étais pas un menteur, que tu avais vraiment mal et que c’était vraiment arrivé en tombant au boulot.

Je n’en sais rien si tu as mal, je n’ai pas de moyen de mesurer ça objectivement. Je n’en sais rien si c’est arrivé au travail, je n’étais pas là.

Mais j’ai tellement de doutes, tellement de suspicion que, de toute façon, je ne m’occuperai plus correctement de toi.

Je t’ai prolongé d’une semaine pour que tu aies le temps de te retourner et je t’ai demandé de trouver un autre confrère. Un médecin qui aurait un regard neuf et qui ne te verrait pas à travers un brouillard de préjugés. Je crois que tu ne le mérites pas.

Tu vois, si demain tu fais un infarctus, je serais capable de passer à côté en me disant que c’est un nouveau truc pour te mettre en arrêt. Est-ce que tu le comprends ?

Voilà, je suis désolé que nos chemins se séparent. Ton accent, ta jovialité, les plaques de touron vont me manquer.

Peut-être que je me trompe, que tu es juste un mec qui n’a pas de chance et pas le choix. Mais, sincèrement, je crois que je ne peux pas bosser correctement si je ne te fais plus confiance.

27 réflexions sur « Game over »

  1. gachepi

    ouah ,j’adore ,j’ai jamais réussie a faire cela ,mais le nombre de fois ou j’ai eu envie ,mais faut dire que celui la il est fort en chocolat ,et on a bien raison de dire stop ,si on a pas confiance
    mais peut être faut il le dire avant? ,bien donner les règles du jeu ,c’est une hypothese de travail

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  2. John Doe

    Hum, je crois que je vais devoir désormais déclarer publiquement mes conflits d’intérêts car effectivement je reçois plus de cadeaux de leur part (et je ne parle pas du prix de la consult mais bien de cadeau au noir sans dépassement d’honoraire : chocolat, vin, bonbons, stylos etc.) que de la part des labos et le médecin conseil commence à me suspecter d’être acheté…

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  3. DOCDUTRAVAIL

    Bonjour
    Et pour une fois que je commente sur ce Blog, je suis tout de même vexé à la lecture de ce post : accident du travail ou Maladie Professionnelle (à négocier avec le Médecin Conseil), Kiné, Infiltration etc…
    A ce point, en France, les Médecins de Prévention n’ont pas la cote ! Pourquoi ne pas avoir impliqué le Médecin du Travail dans cette histoire par un courrier officiel et non par des messages ou des appels : on pourrait y voir plus clair non ? et si c’était vraiment une coiffe de rotateurs ou autres TMS chez un peintre en bâtiment, ou vraiment un accident du travail qui s’est compliqué pourquoi pas ? cela donne un cercle infernal qui peut finir par des invalidités certes. Parce que là : il y a un doute, et normalement il ne devrait pas y avoir de doute sur ce genre de situations.
    De toute façon, avec la nouvelle réforme : le salarié bénéficie d’une visite médicale de reprise du travail par le médecin du travail (Article R. 4624-22. ):
    après une absence pour cause de maladie professionnelle;
    Après une absence d’au moins trente jours pour cause d’accident du travail, de maladie ou d’accident non professionnel.
    Jusqu’au 30 juin 2012, les visites de reprise du travail s’imposaient après tout arrêt de 8 jours en accident du travail et 21 jours en maladie.
    En conclusion, et manifestement (vu le nombre d’arrêts prescrits)ce travailleur aurait dû obligatoirement croiser la Médecine du Travail durant 4 ans et 6 fois de suite !
    Bizarre ce doute !

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    1. Borée Auteur de l’article

      Merci pour votre commentaire.

      Mes dernières tentatives de contact avec la médecine du travail remontent à 1 an.
      Déjà, j’ai eu énormément de mal à trouver le bon service dans cette jungle qui reste très mystérieuse pour moi. D’autant plus que l’entreprise est assez éloignée et qu’il s’agit de services qui ne sont pas du tout dans mon secteur. Et, surtout, du fait que Pedro ne savait/voulait pas m’en donner les coordonnées et que je devais donc rechercher ça par moi-même.

      En fait, je ne sais pas s’il a été vu par le médecin du travail, en tout cas, je n’en ai jamais eu de retours.

      Alors même que, dans un autre cas, différent mais tout aussi complexe, j’ai eu une très bonne expérience de travail « à 4 » : patient, médecin du travail, médecin conseil (le même) et moi. Mais, là, c’était le patient qui me faisait passer les compte-rendus de médecine du travail.

      Par contre, vous avez certainement raison : j’aurais sûrement dû procéder par courrier mais j’ai eu la paresse/naïveté de penser que l’on pouvait régler ça par un contact direct.

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  4. Lavot René

    une tranche de vie …. 31 ans que je me frotte à ce genre de situation , et cela s’ aggrave !!! phénoméne de société ? en tous les cas phénoméne chronophage
    cordialement RL

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  5. goro

    problème difficile ! deux écueils : ne pas soigner un gars qui a réellement un pb d’épaule, soigner un gars qui a réellement un pb de rapport anormal au travail. Quel écueil choisir ? Pour ma part, quand je doute beaucoup sur une « utilisation inadaptée du système de soins », j’essaye tant bien que mal d’objectiver le bidule : écho, IRM, avis rhumato, etc. Pas sûr que ça aide le bonhomme, mais ça rassure le médecin que je suis. Et ça permet de sortir du cadre purement discursif.
    Mais bon, rompre une relation thérapeutique ça me paraît une solution de dernière extrémité. Au cours de ces consultations, pas possible de trouver un angle pour écouter ou aborder sa situation professionnelle ? Ou pour lui dire « je trouve bizarre votre histoire, j’aimerais en savoir plus, … » ?
    Merci si vous avez des solutions à proposer
    Bien amicalement
    Goro

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  6. Decembre

    Bonsoir Borée, je fais partie de la cohorte qui lis silencieusement depuis quelques temps. Je me permets ce premier commentaire car la situation de ce Monsieur correspond à celle de beaucoup de personnes que je rencontree dans mon cadre professionnel. Je suis assistante sociale à la CARSAT, avec une mission de Maintien dans l’Emploi des salariés en arrêt de travail professionnel ou non professionnel. Une collègue de votre région aurait pu sur votre signalement ou celui du médecin conseil faire un « bilan social », favoriser le mien avec le médecin du travail… Nous n’avons pas de pouvoirs magiques et parfois en arrivons au même constat que vous, mais dans de nombreuses situations nous pouvons guider les gens vers et dans le parcours de réorientation professionnelle ou autre. Avez-vous connaissance du service social sécu ? Je crois que bien souvent les généralistes ne nous connaissent pas, ce qui n’est pas le cas des médecins conseils (dans mon département un escalier nous sépare). Nous avons aussi d’autres missions, je suis persuadée que vous gagneriez à les connaitre, si ce n’est déjà le cas.
    Bien cordialement
    Decembre

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    1. Borée Auteur de l’article

      @ goro
      Ah, si j’avais eu des solutions, je les aurais appliquées !
      Bien sûr, en 4 ans, j’en ai largement discuté avec le patient. Je lui ai même demandé franchement s’il profitait de ses arrêts pour travailler au black. Et, de même, sur le plan médical, beaucoup de choses ont été faites sur cette période (imagerie, avis divers…).

      Briser une relation thérapeutique est en effet une dernière extrémité. C’est d’ailleurs la première fois en 7 ans que j’en arrive à ça. Mais je pense qu’une relation placée sous le seau de la suspicion ne peut pas être thérapeutique.

      @ Decembre
      Merci pour votre commentaire.
      Non, je ne connais pas la CARSAT.
      Très sincèrement, c’est typiquement le genre de situation que je maîtrise mal et où j’ai du mal à identifier les relais (mais je pense ne pas être le seul parmi les généralistes).
      Le médecin conseil, qui a été tout à fait aidant dans d’autres situations, ne m’a pas vraiment proposé d’alternatives dans ce dossier. Il faut dire que nous avons dépensé énormément d’énergie autour des questions de reconnaissance de maladie professionnelle avec ces fichus tableaux et leurs cases-qui-posent-problème-quand-on-n’est-pas-bien-dedans. Et, encore une fois, avoir un patient aussi peu intéressé pour trouver une solution à long terme n’est ni aidant ni motivant.

      Répondre
  7. Decembre

    CARSAT : caisse d’assurance retraite et de santé au travail. Jusqu’en 2010 c’était la CRAM.

    https://www.partenairesactionsociale.fr/portal/page/portal/GAAD_GRP_NAT/GAAD_PG_N_Actualites_nationales/Circulaire%20CNAMTS-CNAV%202011-86%20du%2019%2012%202011.pdf

    Sur ce document vous trouverez nos missions, aux 5eme et 6eme pages. C’est assez généraliste car il peut y avoir des différences régionales ou départementales. Si vous avez des questions n’hésitez pas à m’envoyer un petit mail.

    Nous devrions être des partenaires naturels, mais le médical et le social ont du mal à travailler ensemble, ce qui est bien dommage.

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  8. docteurdu16

    Borée,
    Je suis très intéressé par ce post.
    (Je suis également gêné par le tutoiement mais ce n’est pas la question)
    Ce malade, nous en avons tous connu des semblables, est un peu too much. Un peu trop caricatural.
    Personnellement, je ne vire jamais un malade de ce type, c’est lui qui s’en va.
    Enfin, voici ma pratique. Je n’ai jamais négocié de ma vie professionnelle (34° année) avec un médecin conseil sur AT ou MP. Il m’est arrivé de discuter avec le médecin conseil qui contestait la décision que j’avais prise.
    Mais surtout : comment gérer un pareil cas sans voir eu cent fois au téléphone le médecin du travail ? On peut critiquer les médecins du travail mais ils sont d’une grande utilité pour connaître les conditions de travail, l’ambiance générale de l’entreprise et les possibilités de reclassement à l’intérieur de la boîte.
    Ensuite, mais c’est parce que je suis un urbain, il existe des associations qui s’occupent de tels cas (Yvelines Santé Travail dans mon coin).
    Il me semble que tu es intervenu trop tard, la situation a trop évolué car, s’il y avait jeu de la part du patient, tu es entré dans le jeu du patient, tu as été manipulé.
    Mais : ce type de relations difficiles qui ne contentent personne, c’est typiquement dans le cadre de discussions avec un ou des associés (je ne sais si tu en as un) ou dans celui d’un groupe de pairs que l’on peut prendre des « avis » permettant de sortir du cercle vicieux.
    Cela dit, je te remercie d’avoir exposé cette situation clinique, car, en écrivant ce commentaire, je me rends compte que j’ai 2 patients qui sont dans ce cas, sauf qu’ils ne travaillent plus depuis longtemps et qu’ils touchent des rentes de misère.
    En gros, il est nécessaire d’être plus interventionniste et de proposer un deal au patient ou, plutôt, une porte de sortie (reconversion, et cetera).
    Bien à toi.

    Répondre
    1. Borée Auteur de l’article

      @ docteurdu16
      Le tutoiement, c’est un effet de style, déjà utilisé dans d’autres « lettres à ». Je vouvoie la quasi totalité de mes patients, celui-ci y compris.
      Encore une fois, pour le médecin du travail, j’ai essayé plusieurs fois de le contacter (par téléphone, certes) sans succès. Ce qui est sûr c’est que je n’ai jamais été contacté par lui. Ceci dit, je ne suis même pas absolument sûr de m’être adressé dans la bonne « unité » (c’est comme ça qu’on dit ?) puisque « Pedro » ne « savait » pas d’où il dépendait ni quelles coordonnées appeler.
      (Désolé pour l’imprécision, ces tentatives remontent à 1 an, je ne les ai pas renouvelées depuis.)
      C’est vrai aussi qu’après avoir passé 20 ou 30 minutes à essayer d’avancer sur la situation proprement médicale (réellement complexe) et à avoir fait les papiers, je n’avais plus vraiment envie de prendre encore une demi-heure pour essayer de trouver LA bonne personne sur LE bon créneau de présence dans la semaine.
      Mais j’aurais sûrement dû.
      Et c’est très vrai aussi qu’un groupe de pairs formalisé ou informel m’aurait été très précieux dans ce cas, mais je n’ai pas ça ici, dans mon trou paumé. Mon « groupe de pairs » ce sont mes lecteurs et c’est Twitter, ce qui, malgré leur richesse, reste limité dans une telle situation.

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  9. wain"

    même si en effet il y a un côté « dernière extrémité », je trouve sain et professionnel d’admettre et de poser une limite quand la situation est bloquée dans la durée de façon insatisfaisante. Un regard neuf pour une solution, et plus basiquement un regard non lassé pour rester professionnel.

    Répondre
  10. tytydoc

    décision difficile mais salutaire je pense. quand la relation de confiance entre le médecin et son patient n’est plus présente, et qu’on n’arrive plus à soigner son patient correctement sans le voir arriver avec des préjugés négatifs il faut remettre la relation de soin en question. ça ne m’est jamais arrivé, mais je suis installée depuis très peu de temps… et déjà j’ai remis les points sur les i à certains patients quand je trouvais qu’ils abusaient!!
    Si c’était la réponse que tu pensais la plus adaptée, Borée, alors tu as bien fait.
    Bon courage!

    Répondre
  11. Giulia

    Tu as fait au mieux et c’est ce qui compte.

    Pour le reste, je rejoins les autres en disant que relations avec la médecine du travail = toujours par écrit.
    Encore mieux par lettre RAR (a valeur de preuves).

    Après, il est vrai qu’il vaut mieux interrompre une relation trop enkystée que de continuer avec une suspicion permanente.

    Répondre
  12. Angela

    Bonjour !

    Je suis une étudiante dans l’Etats-Unis a l’Université du Michigan. J’étudie la médecine et le français. Maintenant, j’ai un cours qui parle de la médecine en France et aux Etats-Unis. Nous avons des systèmes complètements différents donc, je veux demander, selon vous, qu’est-ce que vous pensez du système médical aux Etats-Unis ? Je trouve mon cours très intéressant et j’ai beaucoup des questions.

    Visite-moi! Si vous voulez.

    Répondre
    1. Borée Auteur de l’article

      Bonjour,

      Merci pour votre commentaire.

      J’ai déjà écrit quelques textes au sujet des Etats-Unis : ici
      C’est un système en effet très différent et je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de Français, ou même d’Européens, pour envier votre système.
      Il coûte environ deux fois plus cher et il est très injuste avec de grandes inégalités entre les patients. Cela pourrait peut-être se comprendre si les résultats étaient meilleurs mais ils sont en réalité plutôt moins bons.
      L’argent est certainement plus utile que dans la poche des avocats, des publicitaires ou des actionnaires des compagnies d’assurance.

      Répondre
  13. Dam

    En tant que patient, ce post me fait un peu peur.Je remarque également que de plus en plus de médecins comme vous confient leurs frustrations et leurs doutes sur des blogs .
    Vous avez fait la démarche d’envoyer votre patient vers un confrère, mais de nombreux médecins ne donnent même pas cette peine.Bref, nos médecins deviennent blasés, peinent à nous expliquer clairement ce qui nous arrive.Voilà pourquoi une grande majorité d’entre nous, se tourne désormais vers des forums pour trouver une solution à nos problèmes face à des médecins fatigués de leur métier.

    Répondre
  14. chantal

    @Dam: c’est valable aussi dans un autre pays de l’UE: l’Allemagne. Le systhème de santé est autre, mais le malaise des professionnels médicaux est identique à celui en France. Je tente de m’y retrouver et ne pas me faire trop plumer – car en plus le systhème de deuc classes de médecine existe depuis des années grâce à une ministre de sante de gauche allemande (qui a commencé à vouloir transformer le modèle allemand en modèle USA, hélàs je commence à craindre que ca a réussi)! Quand on est exclu pour sousrcrire une complémentaire, je vous garanti on apprend à faire atention et un choix en quoi vous allez « consulter » un médecin.

    @Borée: désolée, mais je n’ai pas pu ne pas commenter. Vous avez bien fait, une fois le doute s’installe un bon travail sera difficile. Perso, c’est moi qui ais rompu avec un médecin suite à de gros problèmes avec son personnel (et une fois ca, diffidle ensuite avoir accès au médecin).

    Quelque part aussi bien le médecin que le patient sont piégés. Rien ne vaut que la santé et n’avoir point besoin de sonsulter.

    Bonne soirée

    Répondre
  15. Angela

    Merci pour votre réponse!

    Bien sur, il y des inégalités. Il y a un paradoxe dans les deux pays. En France, le travail pour les médecins sont très demandent et dur, et a mon avis le salaire est insuffisant. Au contraire, aux Etats-Unis, les médecins ont les infirmiers et les assistants qui aident beaucoup avec des patients. En plus, ils ont un salaire qui trop compense. Les médecins aux Etats-Unis ne font rien en comparaison avec les médecins en France. Est-ce que vous pensez que votre salaire suffise ? Je crée un autre blog pour parler de le médecine…dans le monde mes spécifiquement aux Etats-Unis et en France.

    http://wassup-doc.blogspot.com/

    Répondre
  16. Angela

    Merci pour votre réponse.

    Je suis d’accord avec vous. Nous avons beaucoup des problèmes avec notre système et les solutions sont vraiment complexes. Tout le monde serait touché, si on pourrait modifie le système. Le gouvernement, les actionnaires des compagnies d’assurance, les médecins.

    Dans ce poste, vous parlez avec le confiance, la perte de la confiance. La confiance aux médecins et au système médical en total n’existe pas aux Etats-Unis…Donc, tout les personnes utilisent l’automédication. Mais, pourquoi utilise les conseils des médecins? il n’y a pas de raison pour avoir la confiance dans médecins ici.

    Répondre
  17. Helene

    @ Angela:
    Salut Angela. Ce que tu dis sur le systeme de sante aux US est interessant, d’autant plus que tu etudies pour devenir toi-meme medecin.
    Est-ce que tu connais le site Natural News? Je crois que ca serait interessant pour toi (tu peux meme t’abonner temporairement a leur Newsletter, mais prends garde, c’est chronophage: plusieurs mails par semaine!): en gros, c’est des articles sur des methodes de sante ‘naturelles’ (vitamine D, turmeric, yoga, cannabis, regimes sans gluten etc.). Ils font enormement de publicite pour supplements (vitamines etc.), avec des eloges dithyrambiques, ce qui me choque enormement en tant que francaise. Beaucoup de contributeurs/lecteurs sont extremement anti medecine occidentale. Quelquefois, c’est justifie, mais quand ils sont anti vaccin (tetanos, pas grippe…), la ca me met en colere. De nombreux articles (pubs) visent aussi des personnes qui ont ete diagnostiquees d’un cancer, ou qui sont cancerophobes: ils exploitent la peur des gens de mourir a leur profit, pour leur vendre de la poudre de perlimpinpin, comme dirait mon generaliste francais.
    En France, les patients aiment aussi etre informes, et contestent parfois leur medecin, mais c’est plus ‘scientifique’ et moins ‘snake oil’: par exemple, si tu vas sur le site doctissimo.fr, tu trouves plein de patients qui discutent ensemble pour essayer de comprendre leur diagnostic/traitement, ou meme pour essayer d’avoir plus d’information sur des examens qu’ils vont devoir subir (par exemple, pour une colonoscopie, les patients qui ont vecu ca peuvent donner plein de conseils pratiques) et se rassurer.
    Bonne continuation pour tes etudes!

    Répondre
  18. Helene

    @ Boree:
    En lisant votre post, j’ai eu peur.
    Pendant plusieurs annees, je voyais mon medecin uniquement pour lui parler de mon dos: je bossais dans la manutention dans une boite du genre Amazon et le boulot etait trop dur physiquement pour moi. Je bossais 5 a 6 jours par semaine, 9 a 12 heures par jour, soulevais entre 1 et 2 tonnes par jour, du sol a une hauteur de 2 metres et vice versa, plus le portage, parfois sur plusieurs metres, et passais aussi entre 1 et 2 heures par jour a trainer des palettes pesant entre 400 et 650 kilos. Je pesais moi-meme autour de 55 kilos pour 1 metre 70, et malgre des annees de boulots physiques, je n’avais jamais reussi a prendre du muscle, et les muscles que j’avais (en particulier ces put41n5 d’ischio-jambiers) etaient raides comme la corde d’un arc.
    En plus j’avais peur d’etre licenciee si je n’etais pas assez performante: on avait droit tous les jours a des statistiques comparant nos productivites.
    Donc, a la difference de votre patient, je demandais un traitement qui me permette de continuer a bosser: j’etudiais la compta a temps partiel et cherchais un autre boulot, et je savais que des arrets maladie, ca ne ferait pas bien sur mon CV. Il m’avait fallu des annees de galere (pendant lesquelles je ne pouvais pas etudier, meme a temps partiel) avant de trouver un CDI, alors je ne voulais pas le perdre! Mon manager me conseillait de prendre des amphetamines et de la testoterone, ou me sortait des diatribes sur ‘la survie du plus apte’, donc 0 aide de ce cote la.
    J’ai commence par les myorelaxants et paracetamol/codeine, ai du progressivement augmenter les doses, puis ai ajoute la kine 2 a 3 soirs par semaine. La kine m’a enormement aide, surtout psychologiquement: mes muscles etaient tellement raides au reveil (j’etais litteralement clouee au lit comme Gregor Samsa au debut de la Metamorphose) que j’avais peur de devenir paralysee, et j’avais peur aussi d’avoir la sclerose en plaques, que ma mere qui etait malade mentale m’avait diagnostiquee quand j’avais 8 ans.
    J’ai finalement du arreter les cours du soir pour caser mes seances de kine. Malgre le traitement, j’ai fini par developer un burn-out: j’ai commence a perdre du poids (muscle, pas seulement graisse) et me sentais tres, tres, tres fatiguee. J’ai finalement eu un arret maladie de 15 jours, qui m’a litteralement sauve la vie. J’ai arrete les medocs du jour au lendemain: je ne supportais pas les effets secondaires du myorelaxant, qui me rendait extremement deprimee et somnolente, j’avais peur de devenir accro a la codeine comme ma mere, qui avait egalement un probleme de toxicomanie, et j’avais aussi peur de mourir dans mon sommeil d’une overdose non intentionnelle de myorelaxants – ma mere utilisait ce genre de medocs et faisait des tentatives de suicide.
    La medecine du travail, qui nous avait toujours soutenus mes collegues et moi (on etait plusieurs a souffrir du dos), est intervenue pour limiter le poids que j’etais autorisee a soulever: 5 kilos maxi, soit 10 kilos maxi pour l’employeur qui mentait et divisait tout par 2 pour donner les chiffres a la visite du travail: selon nos managers, les caisses que nous devions soulever ne pesaient jamais plus de 20 kilos alors que 20 kilos c’etait le poids moyen et median, le poids maximal des caisses etant 40. Mysterieusement, quand il fallait facturer les frais de port, les marchandises retrouvaient leur poids exact.
    L’autre souci que j’avais avec ce boulot, c’est que bien qu’ayant un contrat de 35 heures par semaine, je bossais 50 a 70 heures par semaine, avec les heures sups (meme quand je venais le samedi) non payees, et pas de bonus ni meme de treizieme mois. Avec les cours du soir les premieres annees, puis la kine, je partais de chez moi a 6 heures du matin et rentrais entre 9h30 et 10h30 du soir, et le Myolastan, ca demande une longue nuit de sommeil, pas 4 ou 5 heures seulement, surtout en etant reveillee plusieurs fois par les voisins qui se disputent, rentrent ivres, vont aux toilettes sur le palier en claquant les portes, ou utilisent leur chaine hi-fi jusqu’a 4 heures du matin. Le jour ou mon medecin m’a prescrit un arret du travail, c’etait un vendredi: mon manager m’avait donne l’ordre de venir bosser (gratuitement) le lendemain, alors que j’etais absolument ereintee et ne voulais qu’une chose, me coucher avec une bouillote et surtout ne rien soulever de tout le weekend. Je me suis sauvee du boulot a 6 heures (au lieu de 7 ou 8 heures) pendant que mon manager etait aux toilettes, suis passee voir mon medecin, et comme il n’y avait pas de drogue qui puisse me faire marcher toute la journee le lendemain, avec retour au boulot le lundi pour 5 ou 6 jours apres seulement 1 jour de repos, je me suis retrouvee en arret du travail, avec debut le samedi parce que j’avais peur de recevoir le lundi une lettre me licenciant pour faute grave si je ne me presentais pas a l’entrepot le samedi.
    J’ai finalement ete licenciee 2 ans plus tard (j’avais refuse d’annuler des conges que j’avais pose 6 mois auparavant), n’ai pas reussi a trouver de nouveau boulot en France (selon l’ANPE je n’etais capable que de faire des menages) et ai fini par emigrer.
    The good news is: mon dos ne m’a plus donne de souci depuis cet arret maladie et l’intervention de la medecine du travail il y a presque 10 ans. Je me fais mal quand je porte une valise, que je demenage, que j’ai des calculs renaux, ou quand j’ai mes regles. Dans tous les cas, ce n’est pas du tout le meme type de douleur, ni en intensite ni surtout en duree: a l’epoque, je ne pouvais plus me rappeler ce que c’etait de ne pas avoir mal, et il y a eu des moments ou je songeais vraiment a me suicider tellement la douleur etait omnipresente, meme la nuit.
    Il y a 6 mois, j’ai commence le jogging. J’ai force un peu au debut, et me suis retrouvee avec des mega courbatures aux quadriceps les jours suivants. La difference par rapport a mon ex boulot, c’est que je n’etais pas obligee de courir tous les jours toute la journee pour gagner ma vie, je pouvais arreter quelques jours pour me donner le temps de recuperer, et je pouvais diminuer la duree de l’entrainement pour ne pas avoir trop de courbatures apres!
    Je vois toujours mon generaliste de l’epoque, qui est un type super. Il arrivait toujours a me faire rire, meme quand j’avais tres mal, et de la meme maniere qu’une seance d’1/2 heure de kine me detendait les muscles autant qu’1/2 g de Myolastan (sans les effets secondaires), je me sentais toujours mieux en sortant de chez mon medecin.
    En revanche, en lisant votre post, je me rends compte que ca devait etre dur pour lui de me voir revenir tous les mois, comme un boomerang (‘j’ai toujours mal au dos’). Je ne sais pas quelle est l’origine sociale de mon medecin, mais je n’ai pas l’impression que ce soit un gosse de riches (en tout cas il ne la ramene pas): il n’est jamais meprisant(meme quand vous deboulez dans son bureau le soir apres toute une journee passee a transpirer, sans avoir pu vous changer et prendre de douche), et du coup il a plein de gens pauvres (femmes de menage, employes de supermarche, ouvriers du batiment, manutentionnaires etc.) dans son cabinet. Ca lui donne une bonne comprehension des conditions de travail dans ces metiers la.
    J’ai rencontre pas mal de medecins et d’etudiants en medecine qui s’imaginent qu’avec ‘l’habitude’, les manutentionnaires et autres doivent developper des muscles d’halterophiles et donc ne devraient jamais avoir de problemes de dos. J’ai meme rencontre un medecin femme (invitee par mon ex employeur pour nous donner une journee de ‘formation’ a la manutention) qui nous a affirme que si on avait une bonne position, cela ne ferait aucune difference pour notre dos si on soulevait une tonne ou si on soulevait une plume. Nous n’avions pas de palette pesant une tonne dans l’entrepot, en revanche nous avions des palettes de 650 kilos, mais SuperWoman a refuse de nous montrer comment elle les soulevait: elle a meme refuse de soulever des caisses de plus de 5 kilos, et elle ‘bossait’ tellement lentement qu’a ce rythme la, il aurait fallu multiplier les effectifs par 10. Cette bonne femme avait une attitude hyper meprisante et s’imaginait manifestement que si nous faisions un boulot comme ca, c’est forcement que nous etions des debiles mentaux.
    Comme mon medecin doit prescrire pas mal de medocs, de kine et d’arrets du travail (a la difference par exemple d’un medecin qui n’accepte que des patients cadres), j’ai peur que cela ne lui cree des ennuis avec la Secu. Ce n’est pas non plus un signeur d’ordonnances: c’est un medecin qui ecoute (les consultations, ca depasse souvent les 20 minutes), qui comprend ce que vous lui dites, s’en rappelle la fois suivante (il ne vous confond pas avec un autre patient), et qui n’a pas de prejuges racistes, misogynes, ou anti pauvres. En meme temps, je sais qu’il prefere avoir affaire a des problemes ‘benins’ du type dos plutot qu’a certains cancers.
    J’espere que vous n’avez pas trop de patients comme Pedro. J’ai eu un collegue qui a battu son record: en arret maladie un total de 6 mois sur 12, alors que deja il ne bossait que 4 jours par semaine, pour s’occuper de ses nombreux enfants. Bizarrement pour quelqu’un qui souffrait du dos, il lapinait avec enthousiasme. Du coup il habitait des logements HLM super, dans de jolies residences, nichees au milieu de banlieues pour classes moyennes. Evidemment, malgre ses nombreux arrets maladie, il n’etait jamais remplace, ce qui augmentait notre charge de travail a tous, et comme c’etait un petit chouchou de notre manager, aucune chance qu’il soit vire, alors meme que la medecine du travail contestait ses arrets a maladie a repetition. Mon collegue profitait notamment de ses arrets maladie pour partir en vacances avec sa femme et ses gosses. Si Pedro avait 1 famille, vous pourriez verifier si les dates de ses arrets maladies coincidaient avec celles des vacances scolaires 🙁 C’est vraiment honteux que certains patients abusent du systeme, alors qu’il y a tellement de gens ailleurs qui n’osent pas prendre d’arret maladie de peur de se faire virer et de ne pas arriver a retrouver du boulot par la suite.
    Bonne continuation et bravo pour votre blog!

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  19. Angela

    @Helene
    Salut Helene, merci pour ton commentaire. Pour moi, les problèmes sont la première raison pour être un médecin aux Etats-Unis. Je veux modifier le système, si je pouvais changer une petite partie, je serait satisfait. La santé est un droit d’humanité. Chaque personne a le droit de la santé…mais avec notre système, il y a beaucoup qui sont privés de ce droit. C’est mon motif.

    Je ne connais pas Natural News..mais je veux le voir ! Ca m’intéresse… J’utilise doctissimo.fr quelques fois. Il y a beaucoup d’information. C’est une bonne façon pour trouver les informations. C’est vrai que les Français aiment être informés, mais en plus les médecins facilitent la compréhension des diagnostics. Aux Etats-Unis, les médecins n’expliquent pas. C’est vraiment triste. C’est pour cette raison que les patients n’ont pas la confiance dans les médecins. En plus il est triste qu’il y a des compagnies qui exploitent des gens. Il y a le même problème ici, certainement avec les compagnies pharmaceutiques. Quand on a une prescription pour un médicament, le médecin dit que ce prescription est seulement pour vous comme le dosage, les ingrédients, elle est personnelle. Mais en réalité, ce médicament qui est “juste pour vous” est le même médicament pour Johnny, Sally, and Sue.

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  20. Karrijini

    je ne peux qu’admirer la démarche d’honnêteté intellectuelle, et le désir, malgré ces doutes désagréables et ces suspicions de maintenir un soin, que l’on soit le « prodigueur » ou pas. Pour moi, c’était l’attitude la plus professionnelle qu’il soit, et j’espère que d’autres ne tomberont pas dans le panneau de l’habitude qui parfois coûte cher au patient…

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  21. docteurc

    les patients changent facilement de médecin ,ils ont surement eu une formation pour cela, pour nous ce n’est pas le cas en 25 ans de médecine générale cela ne m est arrive que deux fois , il faut dire que cela a produit un réel effet de sidération sur eux , mais le contexte était diffèrent
    vous avez bougrement bien fait de rompre une relation dont la confiance avait disparu de votre cote , pour lui manifestement le problème ne se posait pas en ces termes ….
    Dans les cas de pathologies professionnelles j’ai toujours la chance d avoir les meilleurs relations avec des médecins du travail motives et efficaces

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  22. Proald

    Bonsoir Dr Borée,

    J’ai eu connaissance de votre blog, dans un magazine (le nouvel obs), joli coup de pub pour votre blog 🙂
    Je viens de lire quelques articles, je les trouve plutôt sympathique. Et puis ça fait du bien de voir se qui se passe de l’autre côté du bureau.

    Concernant cet article, franchement vous avez eu bien raison, j’imagine à quel point vous avez dû prendre sur vous durant tout ce temps !

    Je reviendrai rapidement sur votre blog.

    Bonne continuation.
    Proald.

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