Festival du Film Antarctique

En 2013, lors de ma première tentative pour partir dans les TAAF, j’avais découvert le Festival du film antarctique et j’avais adoré !

Ce festival a été créé en 2006 par Anthony Powell et concernait alors les bases McMurdo et Scott (une base américaine et une base néo-zélandaise voisines). En 2008, il a commencé à s’étendre et a impliqué 8 bases. Les premières stations françaises sont arrivées en 2009 et, depuis, ce festival s’est installé dans le paysage de l’Antarctique et des îles de l’Océan austral.

Au coeur du festival, il y a le « challenge 48h » : un vendredi soir du mois d’août, les stations participantes reçoivent 5 éléments (un objet, une action, une citation, un personnage célèbre et un son) et doivent rendre, le dimanche soir au plus tard, leur création intégrant ces 5 éléments.

Rapidement, a également émergé la catégorie « Open » qui est une catégorie de création libre : les stations le souhaitant peuvent créer le film de leur choix, en amont du week-end officiel du festival.

Et c’est ainsi que, depuis 17 ans, cet évènement a lieu durant l’hiver austral (en juillet et août) et une bonne partie des stations antarctiques se retrouvent pour y participer.

Si les Anglo-saxons et les Français sont probablement les plus assidus, 34 des 46 stations hivernantes actuelles ont déjà participé à au moins une édition.

L’édition 2020 avait été organisée par Alberto Salvati, alors Station leader de Concordia, et Alberto avait vu les choses en grand avec une magnifique bande-annonce, une cérémonie de remise des prix (non publique) et la création d’un site destiné à regrouper et pérenniser ce patrimoine.

Et, en 2023, j’ai posé ma candidature pour organiser cette nouvelle édition avec l’ensemble de l’équipe DC19 de Concordia.

Nous avons publié une bande annonce invitant les autres stations à s’inscrire. 25 stations représentant 15 pays des 5 continents ont répondu à l’appel !

Début août, nous avons procédé au tirage au sort des 5 stations chargées de fournir les éléments du challenge 48h.

Le 11 août, j’ai programmé mes envois de mail (pas évident avec 25 stations étalées sur 12 fuseaux horaires différents !) pour leur révéler les 5 éléments du challenge:

… et à partir du dimanche soir, ce ne sont pas moins de 40 films qui ont commencé à être chargés sur le site du Wiffa, ce qui a pu représenter un vrai challenge en soi pour certaines stations aux connexions très limitées.

Et, vraiment, il y a du niveau ! Tant sur le plan technique que de la créativité artistique, ce festival s’améliore d’année en année.

Si vous ne voulez pas voir les 40 films, allez au moins voir les films de Crozet, d’Amsterdam, d’Amundsen-Scott, de Rothera, d’Arctowski, de Dumont d’Urville ou de Palmer en « 48h » et ceux de Davis, de Kerguelen, de King Sejong (pour moi, le meilleur de toute la compétition), de Palmer et d’Amundsen-Scott en « Open ».

Il a fallu ensuite voter.

Pour atténuer la tradition qui laisse la possibilité de voter pour soi-même (ce que je ne trouve pas génial), j’ai instauré cette année un système « à l’Eurovision » : pour chaque catégorie, chaque station devait attribuer 3 votes valant 5, 3 et 1 point.

Dans quelques catégories, il n’y a rapidement pas eu de doute sur les futurs gagnants. Dans d’autres (en particulier pour les deux « meilleurs films »), la course a été beaucoup plus serrée et j’ai dû attendre le vote de la dernière station pour connaître le classement final.

Ah, oui… le classement final, vous vous demandez ?

Eh bien, il sera annoncé tout à l’heure en direct via une visioconférence regroupant les stations participantes.

Revenez plus tard. 😉

Edit: Vous pouvez retrouver les gagnants ici. La station US Palmer rafle la mise !

3 réflexions sur « Festival du Film Antarctique »

  1. José Lemaire

    Hello Stéphane,
    Si je comprends bien, il y a 46 stations polaires dans l’Antarctique.
    Je suis étonné.
    N’est-ce pas là un gaspillage de ressources ?
    Ou alors ont-elles chacune leur spécificité en matière d’études, d’expériences, de projets…?
    Merci de m’éclairer à ce sujet.
    En attendant (et en attendant le classement), que tout aille bien pour toi et toute l’équipe.
    Bises.

    José

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    1. Borée Auteur de l’article

      C’est une bonne question.

      D’une part, il s’agit uniquement des stations fonctionnant 365/365. Il y en a une vingtaine d’autres qui ne fonctionnent qu’en été. Mais, d’autre part, ce ne sont pas strictement que des stations antarctiques, il y en a une dizaine qui sont sur des îles de l’Océan austral (Kerguelen, Crozet, Amsterdam, Macquarie…).
      Au demeurant, un bon tiers de ces stations est regroupé sur une toute « petite » zone (à l’échelle du continent) : à l’extrémité de la péninsule antarctique et sur l’île du roi George où les conditions sont un peu moins drastiques. C’est là en particulier que certains pays aux moyens plus limités peuvent installer des bases avec moins de difficultés logistiques.

      Est-ce qu’il s’agit d’un gaspillage de ressources ? Probablement en partie.
      Pour presque tous les pays, l’enjeu est au moins partiellement territorial. C’est singulièrement vrai autour de la péninsule et de la mer de Weddell qui correspond à la zone de triple revendication (UK, Argentine, Chili) où de nombreuses bases sud-américaines ont un objectif territorial plus que scientifique (accouchements et enfants sur place, projets scientifiques limités).
      Historiquement la Russie et, plus récemment, la Chine ont également une politique de multiplication des stations pour assoir leur présence.
      Mais c’est un aspect assez général et la France ou l’Australie, par exemple, ont clairement une répartition de leurs stations correspondant à leurs revendications territoriales. Pour tous les pays, posséder une station en Antarctique, c’est s’assurer d’avoir une « place à table ».

      A l’inverse, on parle bien d’un continent et chaque base n’assure, au final, la surveillance que d’un tout petit secteur autour d’elle. D’un point de vue scientifique, la quinzaine de bases permanentes, dont Concordia, dispersées sur l’Antarctique oriental où sont les principaux enjeux en terme de climatologie et de masses d’eau, ce n’est pas de trop !

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      1. José Lemaire

        Merci, je mourrai moins bête.
        Il est vrai que vivant dans un pays grand comme un mouchoir de poche, mon échelle de référence ne tient pas la comparaison.

        José

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