Tempes grisonnantes, l’âge avance, petit à petit.
Insensiblement, le temps passe et nous grignote.
Regard en arrière, bientôt la moitié d’une vie.
Où sont passés mes nounours, mes premières quenottes ?
Mes rentrées d’école ? Mes vacances ? Mes grands-parents ?
De lointains souvenirs, de mon enfance là-bas.
Et l’Angleterre ? Et mes émois adolescents ?
Premières amours secrètes et premiers désarrois.
Notre rencontre il y a onze ans, heureux hasard.
Tu étais jeune militant et moi candidat.
Autre vie, autre ville, pour un nouveau départ.
Rond de serviette, assiettes bleues, notre premier chat.
Le ciel clair sous un seul soleil et la tourmente :
Jours de doutes et de larmes, amertume enragée.
Improbable succès, nous avons franchi ces pentes.
Nos corps chauds, délicieux frissons, nos nuits salées.
C’est ainsi que passent les ans, ta main dans la mienne,
Jusqu’à ce jour où nous serons de vieux messieurs.
Deux mains unies sans avoir besoin d’aucune chaîne,
Deux anneaux d’argent en symbole, soyons heureux.
Et pourtant, jamais je ne te possèderai.
Ni prison de velours, ni cage belle et dorée,
Nulle laisse serrée au cou, nulle aile qu’on rognerait,
L’amour est un cadeau, un don de liberté.
Prêt à rejoindre mes rêves, par delà tes peurs, par delà tes doutes,
Toujours me pousser, me soutenir, je t’en remercie.
Fidèles à nos promesses, aussi longue que sera notre route,
C’est libres que nous sommes et librement que nous nous sommes choisis.