Comme tout le monde, j’ai commencé par faire des remplacements.
De cabinet en cabinet, je trouvais des trucs sympas et pratiques et d’autres où je me disais « jamais ça ! »
Bien sûr, dans aucun de ces cabinets je n’ai trouvé tout ce qui me plaisait (mais parfois, je ne trouvais rien). Petit à petit, je me suis donc imaginé mon « cabinet idéal », là où je serai à l’aise pour travailler dans de bonnes conditions. Et quand l’envie d’être « chez moi » est devenue plus grande que les avantages du statut de remplaçant, je me suis installé.
Je vais donc partager avec vous quelques uns de ces petits trucs glanés au long de mon parcours.
Si vous voulez bien vous donner la peine d’entrer…
1. La table d’examen
Evidemment, j’ai choisi une table sur roulette et à hauteur variable : tellement plus confortable pour les patients… et pour mes vertèbres.
Surtout, je l’ai prise en largeur 80 cm. Ça me permet de m’asseoir à côté du patient, ou bien derrière lui, pour l’examiner confortablement, ou encore de poser mon matériel directement à côté. Et c’est beaucoup plus agréable pour les patients obèses.
Petit détail : j’ai demandé à ce que le rouleau de papier soit placé à la tête et non aux pieds comme c’est le plus fréquent. En effet, aucun problème à glisser le drap froissé par la tête d’un patient sous les pieds du suivant mais l’inverse n’est guère possible. Donc, plutôt que de changer des longueurs entières, je déroule le papier petit à petit. Grosses économies de consommables (et sachez que les consommables médicaux sont scandaleusement chers).
(Nouvelle génération du « Promotal Quest » qui, par contre, n’existe plus qu’en 65 ou 75 cm – environ 2 500 €)
2. Pour y voir clair
Combien ? Combien de fois ai-je pesté contre des éclairages insuffisants ou mal fichus ? Contre des lampes montées sur des roulettes qui venaient systématiquement me traîner dans les pieds ? C’était décidé, j’aurai un scialitique accroché au plafond pour éclairer puissamment ce que j’ai sous les yeux et sans que ça m’encombre.
(Scialitique Halux iris, version plafonnier – environ 1 500 €)
3. La gorge et les oreilles
Y voir clair… Le souci avec les otoscopes portatifs, c’est que, généralement, on se décide à changer les piles quand on n’y voit vraiment plus rien.
J’avais donc découvert ce dispositif mural branché sur secteur : la garantie d’avoir toujours une lumière pleine puissance.
(Station murale Heine EN 100 – environ 750 € l’ensemble sans la lampe à fente que je n’ai pas)
4. Les petits
Je suis particulièrement fier de ma table d’examen pour bébés. Ça, je ne l’ai vu nulle part, c’est moi qui l’ai bricolée.
A noter que dans mon nouveau cabinet, j’ai installé une « rôtissoire » pour qu’ils aient bien chaud quand il fait frais. A tester l’hiver prochain.
5. Le lavage des mains
J’ai tout connu : les savonnettes grises, les torchons de la même couleur ou carrément l’absence de point d’eau dans la salle d’examen.
Et puis, bien sûr, les bons robinets classiques avec poignée. Comme ça, quand on vient d’examiner des pieds qui puent, on hésite bien avant de se décider « Merde, je vais dégueulasser les poignées, il n’y a pas d’autre solution ? Ben, non, il n’y a pas d’autre solution… »
J’ai opté pour un mitigeur à commande infrarouge et, bien sûr, un distributeur de savon liquide (il avait une commande au coude qui m’a lâché lors du déménagement et le modèle ne se fait plus).
Et puis aussi un évier carré à fond plat, c’est quand même plus pratique quand on a du matériel à laver.
(Mitigeur Grohe Europlus E – environ 680 €)
6. La stérilisation
Vous le savez, dans mon coin de brousse, j’ai souvent affaire à diverses plaies, brûlures, échardes… Pour les sutures, j’utilise bien sûr des kits à usage unique (c’est une obligation légale, en tout cas pour appliquer la cotation officielle).
Il existe, certes, du matériel à usage unique mais il est souvent de moins bonne qualité et, vu la diversité des instruments, les stocks seraient compliqués à gérer.
J’ai donc investi dans un autoclave type S.
(Autoclave Euronda E7 – environ 4 500 €)
Je stérilise mon petit matériel sous sachet pré-scellé, c’est la seule manière d’être sûr de la stérilité jusqu’au moment de l’utilisation.
7. Qu’a fait Ikéa pour moi aujourd’hui ?
Ikéa m’a fait des meubles et des tiroirs parfaits pour satisfaire mes obsessions de rangement !
8. Les dossiers
Pour le dernier chapitre, on va sortir de ma salle d’examen.
Je ne sais pas comment ils font, tous ces confrères qui archivent leurs dossiers dans des micro pochettes cartonnées format demi ou tiers de A4. Des pochettes généralement compressées les unes contre les autres sans points de repères visibles. Des courriers qu’il faut s’échiner à plier et à déplier pour les classer ou les relire.
C’est dans le cabinet où j’ai mes meilleurs souvenirs de remplacement que j’ai réalisé que des dossiers suspendus avec des pochettes A4, c’était quand même infiniment plus pratique. Pas plus de 4 ou 5 pochettes par dossier suspendu histoire de trouver rapidement celui que l’on cherche.
Encore que ce soit plus pour ma secrétaire que pour moi puisque tout est informatisé et qu’en réalité, j’ai, pour ma part, rarement besoin d’y accéder.
Voilà, c’était un rapide petit tour de mon cabinet. Il y aurait encore des tas de choses à vous montrer mais elles sont beaucoup plus classiques.
Je n’ai regretté aucun de mes achats sauf la petite cuve de nettoyage à ultrasons qui ne tenait pas ses promesses et qui n’était finalement pas indispensable, mais elle ne m’a pas ruiné.
À ce sujet, vous aurez constaté que le matériel médical, pour peu que l’on exige une certaine qualité, coûte assez cher. Les gros équipements que j’ai présenté ici représentent déjà plus de 10 000 €. Au total, il faut compter, je pense, entre 20 et 30 000 €, selon ses besoins, pour équiper un cabinet de généraliste à neuf. Ramené à notre chiffre d’affaire, ça n’est cependant pas excessif.
Dernière chose : le titre de ce billet pourrait être trompeur.
Travailler à l’aise, dans de bonnes conditions matérielles et dans des locaux adaptés, c’est hyper important.
Cependant, pour que ce soit vraiment un « cabinet idéal », ça ne suffit pas : environnement professionnel, associés, secrétariat, localisation, autant de choses qui sont probablement encore plus cruciales, même si elles sont plus personnelles.
Mais c’est une autre histoire…