Trousse d’urgence

Pour faire suite à mon précédent billet et suite à une discussion avec les copains, je vous livre ce petit billet sur ma trousse d’urgence. Celle-ci aussi a subi une sérieuse « décroissance » au fur et à mesure des années.

Ce qui me guide aujourd’hui, ce sont ces trois critères :

  • Efficacité : j’ai viré les produits à balance bénéfice-risque non établie.
  • Simplicité : je ne garde qu’un produit quand il y a plusieurs indications possibles.
  • Connaissance : je ne garde que des produits que je sais pouvoir utiliser.

Lorsque je vois certaines « listes modèles », je suis parfois un peu effaré. Quel est l’intérêt d’avoir du Valium en cas de crise d’épilepsie et du Tranxène et du Tercian en cas d’agitation ? Pourquoi s’embêter avec de l’Acupan et de la morphine ?

Voici donc ma trousse d’urgence actuelle. En commençant par le :

Kit de perfusion

Ce kit n’a d’intérêt que parce que je suis en zone rurale, à 40 minutes d’intervention du Samu. En cas d’urgence cardio-vasculaire, je pense que c’est un vrai avantage de pouvoir perfuser le patient le temps que les secours arrive (et puis ça occupe autant le patient que moi durant la vingtaine de minutes où j’ai fini de prendre les constantes, rangé l’ECG et où je n’ai plus grand chose à faire en attendant la cavalerie). Oubliez-le si vous êtes à moins de 20 minutes d’un SMUR. Et si vous ne savez pas/plus perfuser, bien sûr.

  • Soluté de sérum physiologique en poche souple 500 cc (les solutés de G5% n’ont presque pas d’indication, je m’en suis allégé)
  • Tubulure avec robinet 3 voies (les tubulures avec site d’injection simple sont très peu utiles pour le SMUR, c’est du gâchis)
  • Cathéters 18, 20 et 22 G

Injectables

Les incontournables, ceux que j’utilise régulièrement ou plus exceptionnellement mais qui me semblent indispensables :

  • Ceftriaxone 1g (incontournable en cas de pupura fulminans mais je ne l’ai jamais utilisé pour ça. Par contre, je m’en sers régulièrement pour démarrer la première injection en cas de pneumopathie vue à domicile)
  • Solutés : la poudre de Ceftriaxone IM ou IV est la même. J’ai donc pris la forme IM et si un jour je dois le faire en IV, j’utilise comme soluté, l’EPPI de mon aspirine.
  • Aspirine 500 mg (en cas d’infarctus)
  • Furosémide 20 mg : 2 ou 3 ampoules en cas d’OAP
  • Adrénaline 1 mg : utile en cas d’arrêt cardio-respiratoire ou de choc anaphylactique (je ne me surcharge pas d’un Anapen). Sur l’ampoule est scotché une vignette pour me rappeler la posologie en cas d’anaphylaxie.
  • Glucosé 30% : 2 ampoules de 10 cc en cas de coma hypoglycémique (on peut aussi choisir le glucagon mais il doit être conservé à moins de 25° et pas plus de 18 mois, ça me semble plus compliqué à gérer)
  • Morphine 10 mg
  • AINS injectable : personnellement, j’ai opté pour du Kétoprofène 100 mg, les oxicams ont une balance bénéfice-risque moins favorable.
  • Benzodiazépine : j’ai opté pour le Rivotril 1 mg, utilisable en cas d’état de mal épileptique ou (hors AMM) en cas d’agitation. Le Tranxène doit être reconstitué et n’a pas l’AMM pour l’épilepsie, le Valium a une mauvaise biodisponibilité par voie IM en cas d’agitation.
  • HBPM : à chacun de choisir la sienne ou de voir en fonction des seringues qu’il a pu glaner chez les patients ou les infirmières du coin.

Les moins incontournables, soit que leur intérêt est limité, soit que leur utilisation est exceptionnelle ou que je ne suis pas sûr de savoir les utiliser à bon escient :

  • Atropine 1 mg : que je ne pense utiliser que sur conseil d’un régulateur du 15
  • Corticoïde : j’ai opté pour du Célestène 4 mg, je ne vois pas l’intérêt de s’emmerder avec du Solumédrol qui doit être reconstitué. Vu le délai d’action, on peut discuter du caractère « urgent ».
  • Antihistaminique : Polaramine qui peut être utilisée dès 30 mois (mais je ne l’utilise plus guère, ça risque de disparaître un de ces jours de ma trousse)
  • Primpéran 10 mg (que j’utilise de moins en moins et qui pourrait également disparaître un jour)
  • Bricanyl 0.5 mg : j’ai souvenir de l’avoir utilisé 2 fois en 12 ans sur des crises d’asthme très sévères. Donc utilisation assez exceptionnelle mais utile, je pense.

Ont disparu de ma trousse d’urgence : la Naloxone (que j’avais au début et qui peut rester très utile dans un contexte plus urbain), l’Acupan (dont je ne vois plus d’intérêt évident comparé à la morphine), le Tanganil et le Spasfon sans intérêt. Ainsi que quelques doublons dans les benzo, les corticoïdes…

Les non injectables

Il s’agit autant de vrais produits d’urgence que de quelques produits de base en dépannage pour les gardes de nuit et de week-end.

  • Natispray
  • Salbutamol : j’ai de l’Airomir dont je trouve le mécanisme pratique. Mais je pense qu’il pourrait être préférable d’avoir un salbutamol standard et une chambre d’inhalation que je n’ai pas. Ce n’est pas bien.
  • Bétaméthasone solution buvable
  • Paracétamol comprimés ainsi que toute la gamme pédiatrique en suppos et sachets
  • Ibuprofène
  • Benzo : au choix
  • Soluté de réhydratation orale

J’ai encore quelques comprimés de métoclopramide, de lopéramide ou de prednisone en dépannage mais ça ne me paraît pas indispensable.

Et une boite de vitamine K que je garde au cabinet.

Pour finir, j’ai un pense-bête programmé pour me rappeler de vérifier les dates de péremption deux fois par an. Moins on a de produits et de stocks à gérer, moins c’est fastidieux !

Voilà, s’il y a des oublis, à vous de compléter.

Edition du 22/01 :

Je ne peux que vous encourager à lire les commentaires à ce billet, intéressants et argumentés.

Par rapport à la liste que j’ai présentée ci-dessus, la discussion concerne essentiellement :

  • L’adrénaline qui pourrait probablement être remplacée par une forme de type Anapen.

  • L’atropine qui n’est probablement pas indispensable dans une trousse de généraliste.

  • Les corticoïdes : peut-être préférer le Solumedrol. Qu’il faut reconstituer mais dont, précisément, la présentation favorise la conservation.

  • Le Bricanyl injectable qui n’a peut-être pas d’intérêt pour peu qu’on ait de l’Adrénaline et une chambre d’inhalation.

Et d’ailleurs, suite à ce billet, je me décide à en acheter une, de chambre d’inhalation.

31 réflexions sur « Trousse d’urgence »

  1. nfkb

    Intéressant !

    Je n’ai jamais vu la sédation par clonazepam, pourquoi pas.

    Je pense notamment aux urgences psy avec gros délire et/ou agitation…

    Ensuite dans les oap du coeur, j’ai vraiment l’impressionn que,c’est l’isosorbate dinitrate qui « soulage » le patient. Il pourrait aussi te servir en cas d’urgence hypertensive (pas le champion de la gamme mais fonctionnera) et aussi dans le syndrome coronarien..

    No ?

    Répondre
    1. Borée Auteur de l’article

      @ nfkb
      L’isosorbide dinitrate doit être utilisé au pousse-seringue me semble-t-il. Dans ce cas, ce n’est déjà plus de mon registre.
      Quant à « l’urgence hypertensive », la vraie est rare. C’est souvent un diagnostic posé en excès. Et, de toute manière, il ne relève pas du généraliste : les risques de dégâts, y compris mortels, sont très largement supérieurs aux bénéfices. L’abaissement de la tension doit être prudent, progressif et sous monitoring (cf. Idées-Forces Prescrire de novembre 2011).

      @ Gage
      Intéressant : je suis preneur de détails.

      Répondre
  2. Gage

    Pas d’ajout pour ma part, mais une proposition de simplification : dans la crise d’asthme aigu grave, l’adrénaline et les bêta-2 mimétiques ont la même efficacité (dixit un maître de stage devant un asthme aigu grave, je n’ai malheureusement pas de référence bibliographique) ; dans ces conditions, pourquoi garder le Bricanyl injectable ?

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  3. Nerf_X

    Très interessant.
    J’ai juste une petite question de P2.

    En cas d’OAP, c’est pas mieux d’avoir la poche de G5% a poser plutot que du NaCl qui va plutot aggraver le probleme (meme si c’est surtout le Lasilix qui fera le boulot) ?

    Répondre
    1. Borée Auteur de l’article

      @ nfkb
      P.S. Par contre, il m’est déjà arrivé sur des poussées d’insuffisance cardiaque de laisser mon flacon de trinitrine aux ambulanciers en leur demandant de remettre une bouffée toutes les 15 minutes. Pas sûr que ce soit très validé mais ça me semble logique.

      @ Nerf_X
      Ce n’est pas faux mais, dans ce cas, la perf a surtout le rôle de garde-veine pour passer les injectables, je laisse le débit au strict minimum et l’apport en NaCl me paraît négligeable.
      Vu que le G5% a montré qu’il aggravait les choses dans les situations ischémiques, je l’ai laissé de côté pour m’alléger.

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  4. DrTwingoJaune

    Super! Merci beaucoup!
    Elle ressemble beaucoup à la mienne, sauf que j’ai en plus du Codenfan: utile je trouve pour soulager les petits (OMA par exemple) quand le paracétamol seul ne suffit pas.

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  5. Doc_yogi

    A 40 mn d’un Samu, j’augmenterais mon nombre d’adrénaline à 3 ou 4. 1 mg par cycle de 3 minutes dans les dernières recommandations. Mais il faut une perfusion en place.

    Nacl ou hartmann plutôt que glucose 5%, très bon choix, le G5 étant hypotonique une fois le glucose consommé.

    Litican 50 mg à la place du primperan 10 mg, pour le risque hypothétique de torsade de pointes chez les sujets prédisposés.

    Ou sinon, très bonne synthèse d’une trousse d’urgence.

    (Edit : Litican est la marque belge pour l’alizapride. En France, le produit est vendu sous le nom Plitican.)

    Répondre
  6. tico

    Je n’y connais rien, je ne suis qu’un psy qui a tout oublié de sa médecine (on ne s’en sert pas, j’essaie de réviser de temps à autre, mais il y a bien d’autres choses à lire… c’est mal, je sais)
    Pour ce qui est du Rivotril, c’est en effet une pratique courante de l’utiliser en cas d’agitation. On l’associe en général à un neuroleptique sédatif (les recommandations sont : Loxapine +/- benzo), mais ça c’est peut-être plus du domaine des urgentistes. Par expérience, ce cocktail apaise n’importe qui (au besoin on rajoute une troisième ampoule de Loxapac), sauf peut-être quelques rares patients traités par Haldol depuis 40 ans. En tout cas, c’est très bien de renoncer au Tranxène. Selon mon Maître en psychopharmaco, il n’a aucun intérêt car sa demi-vie est trop longue et c’est la benzo qui donne le plus d’effets paradoxaux (agitation au lieu de sédation).

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  7. marc lance

    je ne suis pas mèdecin…je suis sur mon voilier avec mon épouse 4 à 5 mois par an (67 ans tous les deux) je cherche un bon site ou un bon livre sur « la mèdecine pour les nuls en bateau »…si vous connaissez ou vos lecteurs confrères…merci par avance

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  8. DrKoibo

    Ne pas oublier que même loin d’un smur, il y a toujours un VSAV pas loin ! Disposant de nombreux injectables !
    Pour ma part, j’ai viré L’aspirine iv et les corticoides injectables ! Remplacés par l’Aspégic en sachet (tout aussi efficace) et par du prednisolone orodispersible (tout aussi rapide enfin lent enfin pareil quoi!).
    J’ai remplacé aussi l’adrénaline ampoule en AnaPen ! L’intérêt de l’Adré étant l’allergie: en urgence, sur un choc anaphylactique, je me vois mal faire les dilutions avec sérénité, pour la première fois, sans trembler, en essayant de trouver une veine !
    Pour les ACR, il vaut mieux masser et attendre le VSAV (choc électrique. et Adré).
    J’ai du Valium mais c’est vrai que pas vraiment efficace pour les agitations : A revoir…

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  9. MimiRyudo

    @marc lance : y a « 100 gestes d’urgence sans matériel » qui pourrait vous être (un peu) utile. Dans la même gamme, « urgence sans matériel » pourra donner de bons résultats pour improviser des attelles, enlever des hameçons, etc. Bien sur pour tout le reste c’est appel samu maritime 😉

    @Boree : super cette liste, j’y reviendrai quand ça sera l’heure de faire une trousse pour moi.

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  10. AntoineVe

    Très bonne analyse je trouve, pratique et efficace. Par contre, pas de pansement ? Ça doit être mon côté IDE, mais un petit paquet de compresses, chlorhexidine en unidose, du tulle gras, du sparadrap (genre leucoplast) et un peu d’hypafix et pourquoi pas un ou deux hydrocellulaires, ça peut toujours servir en attendant le passage de l’IDE libérale.

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  11. docmam

    @AntoineVe : je pense que Borée n’a mis là que les thérapeutiques médicamenteuses, parce qu’il y a quantité d’autres choses à caser dans sa trousse : pansements, appareil à dextro etc.

    @Koibo : les VSAV des pompiers sont équipés d’O2, d’un DSA, et de quoi perfuser c’est tout. Si il n’y a pas de médecin pompier ou IDE pompier dans le véhicule c’est tout ce qu’il y a !

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  12. llythie

    Bonjour, je me posais la question des corticoïdes en cas de choc anaphylactique. j’en ai eu 1 seule fois (merci je ne cherche pas à en avoir plus) et on a du utiliser du solumédrol 160mg (avant de devoir utiliser de l’adré)alors le temps de prendre toutes les ampoules de célestène pour avoir le compte….et je suis d’accord su le fait d’avoir plusieurs anapen (parfois pour une même crise, il en faut 2 pour la mm personne). Après, je ne suis pas doc, je pose simplement la question 😉

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  13. docausol

    dommage, le durcissement des indication et des respects de l’AMM va contraindre à abandonner le rivotril : pourtant, il semble bien intérressant pour l’usage recherché.

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  14. Gage

    @llythie : les corticoïdes n’ont pas leur place dans le traitement en urgence du choc anaphylactique. Ils peuvent servir à empêcher une récidive, mais leur délai d’action (plusieurs heures, alors qu’un choc anaphylactique peut tuer en quelques minutes), ainsi que l’a d’ailleurs écrit Borée, ne permet pas une prise en charge urgente. Le traitement du choc anaphylactique repose sur l’adrénaline avant tout.

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  15. John Snow

    Bonne trousse à mon avis, la simplicité étant en urgence un gage d’efficacité.
    Quelques remarques cependant, en tant que réanimateur de base et eu égard au relatif isolement:
    – adrénaline: plutôt IV qu’IM ou SC, il me semble difficile (mais quel challenge!) de tenir 40 min d’attente sans voie veineuse. Pour les mêmes raisons, 1 mg semble insuffisant, même en cas d’anaphylaxie. Il n’est pas rare d’avoir besoin de réinjecter des doses de 0,5 ou même 1 mg dans cette indication… Seul bémol de l’adrénaline: la conservation au frais, garante de stabilité dans le temps.
    – corticoïdes: en l’absence de réaction de NFKB0 (mais que fait la police?) je me permets de réagir. Résolument pas d’accord avec toutes les conclusions précédentes. L’adrénaline agit vite certes, mais sa durée d’action est courte. Et si le délai d’action du solumédrol peut paraitre rédhibitoire à son usage par le MG qui n’en verra pas les bienfaits, le réanimateur le remerciera. Plus vite les corticoïdes sont injectés, plus le sevrage de l’adrénaline sera rapide. De plus, la présentation en poudre est un atout dans un usage à vocation exceptionnelle: elle présente une stabilité durable dans le temps, et la conservation est facile. 120 mg me semble le seul dosage utile, à faire en 1 fois ou à moitié (1 à 2 mg/kg, on n’est pas là pour chipoter). Pour la reconstitution, prélever quelques ml de sérum physio sur le litre de soluté perfusé à l’aide du robinet 3 voies est la petite astuce de l’anesthésiste. Point besoin d’EPPI dans ce cas.
    – sérum physio: mêmes remarques. 1l, c’est parfois court. Mais rien besoin d’autre, on est d’accord.
    – Bricanyl IV: à mon avis difficile de l’éliminer si l’on ne dispose pas de chambre d’inhalation (quel scandale !;-)). Dans le cas inverse, l’adrénaline peut servir de Béta-mimétique IV de substitution en cas d’asthme sévère (en titration à 0,1 mg, c’est pas mal).
    – Natispray: simple, efficace et du coup l’utilité de la trinitrine IV me semble plus relative. Et je ne refais plus la bêtise des 2 bouffées sans perfusion en place; je n’aime pas me retrouver en petite culotte en cas d’hypotension prolongée…
    – atropine: que ferait-elle en urgence que ne ferait pas l’adrénaline? A mon avis à oublier…
    – la naloxone: peu d’intérêt pour moi même en zone urbaine, car au mieux inefficace et au pire permettrait de troquer un coma morphinique contre un état de mal convulsif en cas de (très) probable intoxication multiple.

    Non, rien à rajouter, vraiment…
    Mais bon, juste histoire de poser des questions, vu que sans laryngoscope et masque Ambu je me sens un peu nu:
    – une bouteille d’O2? Masque à haute concentration? Des problèmes de stockage, de maintenance?
    – un saturomètre? Cher? Ou déjà dans la trousse de base?

    Répondre
  16. Borée Auteur de l’article

    Merci pour tous vos commentaires qui sont intéressants et argumentés.
    Je vais peut-être reconsidérer la question des corticoïdes pour revenir au Solumedrol en raison de cette question de stabilité.
    On parle de la conservation de l’adrénaline : la notice précise qu’elle doit être simplement conservée à moins de 30°C, comme la plupart des autres produits et, de fait, je prends garde à ne pas garder mes injectables dans ma voiture surchauffée en été.

    @AntoineVe et John Snow
    Je me suis effectivement contenté de lister les produits médicamenteux.
    Ma sacoche et mon coffre contiennent bien d’autres trésors (mais, là aussi, j’ai progressivement réduit en tendant vers le strict nécessaire) : saturomètre, peak flow, appareil à dextro, quelques pansements, un set de suture…
    Concernant l’O2, la gestion à l’échelle d’un généraliste est vraiment très lourde. Par ailleurs, comme pour d’autres éléments listés, ça ne me paraît pas indispensable. En effet, le SMUR est à 40 minutes de route mais généralement les pompiers et/ou les ambulances privées sont là dans les 15 minutes et ils sont dotés de ce matériel.

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  17. SoleilDeMarseille (@soleildemarseil)

    juste pour la chambre d’inhalation,plusieurs modèles sont disponibles.Bien vérifier qu’ils sont re stérilisables après.Avoir le jeu d’embouts pour BB/Enfants.Et bien sûr + elle est petite,+ les gaz sont respirés rapidement.Idéalement(mais je ne fais pas de publicité,hein) compatible avec un maximum de sprays.

    Répondre
  18. bientot DR

    Comment vous faites quand vous êtes seul au domicile pour faire une IM à un patient agité?
    Sinon ça à l’air super bien pensé.
    Mais j’y connais pas grand chose je suis que psychiatre (et je compte sur les collègues pour me tirer des mauvais pas)

    Répondre
  19. bientot DR

    Ah oui j’avais pas tout lu mais je ne crois pas que la naloxone puisse faire convulser c’est pas plutôt l’antagoniste des benzos (dont j’ai oublié le nom parce qu’on nous a franchement déconseillé de nous en servir) qui fait ça? La naloxone c’est pas mal (déjà fait en urgence psy) mais à petites doses filées pour un réveil (presque) toute en douceur.

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  20. Julie

    Bonjour

    Excellente trousse, et excellente justification (>20 min d’un SMUR).
    Quelques commentaires au post & à divers commentaires 🙂
    Je précise que je suis moi-même médecin SAMU/SMUR.
    – Adrénaline : suis assez pour avoir 1 amp de 1mg et 1 amp de 10mg/2ml (à ramener à 10cc pour 1mg/cc). Ampoule de 1mg : Allergie et ACR de l’enfant ; Ampoule de 10mg : ACR de l’adulte.
    – Risordan : oui oui oui on peut (et même on doit si le patient en a besoin et que sa TA le permet) faire des bolus (boli… pour les puristes) de 2 à 5 mg ; le relais au PSE sera fait par le SMUR, en attendant si OAP massif bleu schtroumpf c’est le Natispray fait avant d’avoir une VVP et le/les boli de Risordan qui lui permettent d’être vivant à l’arrivée du SMUR.
    – Rivotril : nous l’utilisons en 1ère intention dans l’état de mal épileptique. Cependant il doit être conservé au frais !!! Une bonne alternative est représentée par le …
    – Valium 10mg/2ml : se conserve à température ambiante, 10mg IVD pour un adulte qui convulse, tasse très efficacement un agité aussi. Avantage +++ : si on a aussi la canule rectale, traite la convulsion de l’enfant (si fréquente !) : faire poids/10 = nb de ml puisque la posologie est de 0,5 mg/kg IntraRectal. Exemple 14 kg : faire 7 mg soit 1,4 ml.
    – Solumédrol : oui malgré la préparation, je pense que ça peut être pas mal de l’avoir.
    – Atarax 100mg (sol. inj.) : complément idéal du Solumédrol sur l’allergie « grave mais pas assez pour taper directement à l’adrénaline » ; probablement plus efficace que le corticoïde en hyper-aigu. Utilisable aussi sur l’agité, surtout si l’agité en question risque de ne pas bien tolérer la benzo (personne agée démente, …); posologie variable selon le cas.
    – Perfalgan (1g, solution injectable déjà prête dans une perfusette) (NB : implique d’avoir une 2e tubulure en brancher en Y sur la 1ère): certes encombrant, je l’ajouterais car très souvent utile (tous les cas ou un traitement per os est contre-indiqués, exemple le trauma qui ira au bloc) ; seul ou excellente co-analgésie +/- AINS +/- Morphine.
    – On peut et on doit brancher du NaCl et non du G5% sur l’OAP grave en préhospitalier : le patient est jusqu’à preuve du contraire et milieu confortable intra-hospitalier, susceptible de dégoupiller un trouble du rythme et/ou un arrêt cardio-respiratoire ; pas de glucosé dans ces cas là !!!! Donc oui du NaCl, mais en entretien tout doux tout doux. C’est pas quelques cc de NaCl qui vont aggraver l’OAP.
    – je suppose que c’est un oubli, mais peut-être faut il préciser pour le lectorat quelles seringues et aiguilles vous avez (j’imagine 2-3 seringues de 5ml , de 10ml et 1 de 20 ml ; 5 trocarts environ) pour préparer les médicaments.

    Encore bravo pour le blog,
    Julie

    Répondre
  21. Julie

    Encore un PS: (décidément pas réveillée), en commentaire d’un commentaire :
    – Naloxone (Narcan amp de 0,4mg) : pas vraiment de risque versus bénéfice sur coma aux opiacés (qui se raréfie)
    – Flumazemil (Anexate amp de 1mg) : oui risque de convulsions (vilaines et réfractaires) si co-intoxication tricycliques ; nécessité d’un ECG préthérapeutique …
    En cas de coma d’origine toxique ; je pense que le médecin sur place n’a pas forcement besoin de disposer de ces 2 produits et peut se « contenter » (c’est déjà énorme en fait parce que ça sauve la vie du patient) de :
    – Bilan des fonctions vitales*
    – appel d’un renfort SMUR
    – mise en PLS
    – pose d’une voie veineuse
    – remplissage (NaCl) si TA basse
    – oxygénothérapie fort débit (au moins 9 l/min) au Masque Haute Concentration dès que disponible (structure en disposant comme EHPAD et MAS, sinon dès l’arrivée des pompiers)

    * : Le tout après, bien sûr, avoir appliqué l’algorithme « fonctions vitales ». Exemple récent: 45 ans intoxication gravissime à la Méthadone => avant le SMUR : ne ventile pas => ON NE PREND PAS LE POULS (enfin si vous êtes médecin vous avez le droit mais franchement ça ne sert à rien) => début d’un massage cardiaque => après 1ère compression thoracique le patient fait 1 mouvement respiratoire => arrêt des compressions, ventilé à l’AMBU après libération des voies aériennes, en décubitus dorsal(en fait graaaaaande bradypnée à 1-2 cycles/min sinon) + pose d’une VVP. Excellente prise en charge. Le patient (très vite réveillé au Narcan) va très bien.

    Répondre
  22. Aurore-dim

    Trousse très concise, la concision est un gage de réussite en cas d’urgence!

    Une seule question, en tant qu infirmière de réa néonatale: dans le contexte (40 min d un SAMU) pourquoi pas de solutés de remplissage type Ringer Lactate? Sans aller jusqu à Plasmion ou Elohes? C est un très bon apport volumique, indispensable en cas d AVP grave avec choc hémorragique… J ajouterai une poche de 1000ml de NaCl 0,9% (plutôt qu un 500ml).

    J’en parle car, pour la petite histoire: une consoeur IDE sortant du boulot est tombée au fin fond de la Chartreuse sur un AVP: fractures + dissection arterielle. Elle en était équipée (l hiver au fin fond de la Chartreuse il vaut mieux avoir une solide trousse d urgence). Elle a perfusé et rempli la victime, et a patiemment attendu le SAMU pendant 40 minutes. Et la victime s en est sortie.

    Alors un p’tit remplissage et quelques grosses molécules ça sert moins souvent qu un suppo de paracetamol, mais ça fait son petit effet…

    Merci pour la trousse, je prend note!!

    Répondre
    1. Borée Auteur de l’article

      Le problème avec les solutés c’est l’encombrement (je cherche à m’alléger au maximum) et la question de la gestion des stocks et des péremptions pour des produits rarement utilisés.
      Comme je l’indiquais : si je suis à 40 minutes du SMUR, les pompiers sont souvent là en même temps que moi et, en cas de besoin, ils ont ces solutés dans le VSAB.
      Quant au sérum phy, il est plus prudent d’avoir deux poches de 500 (ce que j’ai) plutôt qu’une seule poche de 1000 : produit défectueux, erreur de manipulation… Le temps qu’un 500 soit passé (même avec un bon cathé), il y a le temps de brancher le suivant.

      Répondre
  23. yo

    Sinon, il parait qu’une bouteille d’eau coupée par le fond peut faire office de chambre d’inhalation, et que ça ne fonctionne pas si mal… (merci la pédiatrie). Ca ne fait pas forcément sérieux, mais ce sera moins encombrant

    Répondre
  24. Jax

    Super billet, et les commentaires qui vont avec.

    Par contre je ne peux m’empêcher de réagir au commentaire d’Aurore-dim sur les Ringer et autres Hartmann, notamment en cas d’AVP.
    Ces solutés, hypotoniques, sont contre-indiqués en cas de traumatisme crânien (en fait chez tous les neuro-agressés : AVC, arrêt cardiaque….) car ils majorent l’oedème intra-crânien et l’HTIC. Restons au SSI !

    Jax, un interne qui fait un peu de réa.

    Répondre
  25. Ping : Ma TROUSSE D’URGENCE en MG | Antisèches de consultation en médecine générale

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