Cher Marc, (1)
Je l’ai déjà raconté dans un billet : c’est en lisant La Maladie de Sachs, alors que j’étais en 6ème année et que je me torturais pour savoir quelle spécialité choisir, que je me suis décidé pour la médecine générale. Autant dire que tu ne comptes pas pour rien dans mon choix de vie.
Dans mon activité de blogueur non plus. Bien souvent, on a souligné les liens de filiation qui pouvaient exister entre certaines de mes prises de position et les tiennes. Ce n’est rien de dire que j’en ai éprouvé de la fierté.
Tu sais l’affection que je te porte. Tu sais combien j’apprécie ta disponibilité et le temps que tu as déjà su consacrer à me répondre.
Tu sais aussi le bonheur immense que tu m’as fait en acceptant de rédiger cette préface.
Et pourtant.
Et pourtant, parfois, tu m’énerves un peu.
Il y a quelques années, je discutais avec un ami médecin. Il m’avait dit « Oui, bon, Winckler il fait chier à nous cracher dessus comme ça. Il est bien gentil avec ses grands principes mais ça ne colle pas avec les réalités. Et d’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’il a fini par décrocher sa plaque. »
Ça m’avait interpellé. Surtout que c’était quelqu’un de bien qui disait ça. J’avais répondu que, non, il ne fallait pas dire ça. Que beaucoup de médecins méritaient tes reproches et qu’il y en avait marre de cette confraternité qui tenait de l’omerta. Que la profession était tellement conservatrice qu’il fallait se féliciter d’entendre une voix différente qui proposait une alternative. Que j’en avais assez de l’eau tiède et que c’était toujours les révolutionnaires qui faisaient avancer le monde.
Et en moi-même, j’avais espéré qu’il avait tort. Que le modèle que tu proposais était viable. Qu’il était possible de faire de la médecine comme le Docteur Sachs.
Je le sais aujourd’hui, Sachs est un personnage de roman et la vie n’est pas un roman.
Oh ! Il ne s’agit pas de le rejeter. C’est toujours une source d’inspiration importante, une étoile à suivre. Mais, comme d’autres, j’ai bien compris que, quels que soient mes efforts, je ne l’atteindrai jamais.
Et j’en fais des efforts ! J’essaie d’être compatissant et scientifiquement solide, de ne pas juger et d’expliquer mes décisions, de respecter l’autonomie de mes patients et même de l’encourager. J’essaie d’être fidèle à la promesse que je me suis faite.
Et pourtant.
Et pourtant, lorsque j’ai lu ta série sur les médecins maltraitants, j’ai ressenti comme un malaise.
Phobique, burn-outé, distant, égocentrique, terroriste, méprisant ou manipulateur ? Je pense n’être rien de tout cela. J’espère en tout cas. Mais, pour chacun de tes portraits, il m’est revenu au moins une situation pour laquelle le patient aurait pu m’appliquer la description que tu faisais. Soit que je n’aie pas été bon ce jour-là, que j’aie adopté une attitude qui me semblait conforme à la situation, ou que le patient me l’ait prêtée parce que c’était sa vision.
Et je me suis dit que mes patients auraient pu te lire (ça pourrait bien arriver puisque je fais régulièrement de la pub pour ton blog) et que, suivant tes conseils, ils auraient bien pu me faire une lettre comme tu le leur recommandes.
Auraient-ils eu raison ? Peut-être. Ou peut-être pas. Ce que je peux te dire en tout cas c’est que ça m’aurait certainement profondément blessé.
Tout récemment, le ton est monté avec une mère qui ne comprenait pas que je ne « veuille pas soigner » la rhinopharyngite de sa fille (qui toussait mais n’avait pas de fièvre et me souriait de toutes ses dents). J’ai passé 30 minutes à essayer de lui expliquer, à marquer mon empathie « Je sais que c’est pénible et désagréable. », à lui imprimer les fiches-conseils de Prescrire. Mais, non, décidément elle voulait un SIROP et a conclu « On m’avait bien dit à l’école que vous ne vouliez pas soigner les bronchites des enfants. Je n’avais pas voulu le croire mais… ».
Ça ne voulait rien dire. Je savais que j’étais scientifiquement fondé, que j’avais eu – ou au moins essayé d’avoir – une attitude ouverte et compréhensive. Mais ça m’a vraiment fait mal d’entendre ça et de sentir cette injustice. Et c’était probablement dit dans ce but.
Cette maman aurait très bien pu, après t’avoir lu, décider d’aller un peu plus loin et de me faire une lettre. Je pense que je l’aurais vraiment très mal vécu. Peut-être même aurait-elle pu suivre ton conseil et décider de ne pas me régler puisque « je n’avais pas rempli la fonction » qu’elle attendait.
Quand je vois que ton édito sur les patients responsables peut être repris dans les commentaires d’un de mes billets pour justifier la non vaccination d’un enfant contre le tétanos, je me dis qu’il y a un souci. J’imagine que ce n’est pas ce que tu voulais dire et que tu ne soutiendrais pas une telle position. Mais, à te faire l’avocat d’un patient parfait, tu sembles en oublier à quoi ça peut mener.
Oui, les patients ont besoin d’être défendus. Oui, ils ont été méprisés par l’ancien système et la corporation médicale, dans sa globalité, n’a pas eu le beau rôle.
Je continuerai à parler de ton blog, à offrir le Choeur des Femmes à mes stagiaires, à revendiquer avec fierté ma filiation symbolique.
Mais je crois qu’il est important de dire aux autres médecins, et plus particulièrement aux plus jeunes, que ce que tu proposes est une utopie. Qu’il faut en faire une source d’inspiration mais ne pas se désespérer de ne pas réussir à incarner cette perfection.
Parce que, de toute façon, nos patients ne ressemblent que rarement à tes patients de roman, idéaux et responsables.
Il y a des médecins qui sont des sales cons, c’est une réalité et il ne faut pas hésiter à le dire.
Il y aussi des sales cons parmi les patients.
Tu dénonces les médecins pervers et manipulateurs ? Nous en avons déjà tous rencontrés parmi nos patients.
Et bien sûr qu’il y a des patients irresponsables !
Ce n’est pas parce qu’ils sont des patients qu’il n’en existe pas des pervers, manipulateurs, irresponsables, incohérents, inconstants, menteurs ou malhonnêtes. C’est normal, ce sont des êtres humains et nous devons faire avec.
Alors, je ne voudrais pas être considéré comme une vulgaire Monica Lewinsky se retournant contre son Pygmalion ou, pire, comme Brutus ou Judas, mais je me dis que s’il m’arrive de culpabiliser de ne pas être à la hauteur, je ne dois pas être le seul.
C’est pourquoi, je te le dis : continue à nous inspirer, à nous proposer une direction mais, si tu veux que nous te suivions, s’il te plaît soit un peu moins intransigeant, un peu moins dur, avec nous.
Parce que, c’est vrai, parfois tu fais quand même chier, Winckler.
(1) Martin Winckler est le nom de plume du Dr Marc Zaffran.
***
Post-scriptum
(édité le 6 octobre à 17h50)
Les nombreux commentaires et réactions à ce billet m’ont permis d’affiner ma réflexion et de la préciser.
Je n’ai apparemment pas été le seul à ressentir un malaise, en particulier parmi la génération des « filles et fils de Sachs ». Si ce billet a permis au moins à certains (moi compris) de perdre un peu de culpabilité en se rendant compte qu’ils n’étaient pas seul(e)s à partager ces sentiments, je suis heureux de l’avoir écrit.
Bien sûr que Martin Winckler a une position assumée d’emmerdeur et que cette fonction de poil à gratter est tout aussi désagréable qu’indispensable. Et, de fait, le problème n’est probablement pas dans ce que pense Winckler mais dans la manière dont il l’écrit. Plus encore, dans la façon dont il va être lu et interprété.
Je pense qu’un grand nombre de médecins français sont « d’honnêtes médecins ». Peut-être pas toujours au top scientifiquement, peut-être pas toujours avec le recul nécessaire sur leurs pratiques mais, fondamentalement, honnêtes.
Et l’idée que l’un d’entre eux reçoive un courrier d’un patient qui, ayant « mal digéré » les écrits de Martin Winckler, l’accuse de « maltraitance » là où il n’y aurait qu’une parole malhabile, oui, ça m’ennuie un peu.
Winckler ne nous propose que des archétypes (c’est son propre terme). Soit, d’une part, de médecins de romans idéaux (Sachs, Karma) qui ont des failles, certes, mais uniquement personnelles et jamais professionnelles. Soit, d’autre part, d’épouvantables médecins maltraitants (qui existent, c’est indéniable mais qui sont minoritaires). Soit, également, de patients tout aussi idéaux dotés eux-mêmes d’une forte capacité d’analyse et de recul (et on peut raisonnablement penser que c’est le cas de la majorité de ceux qui font l’effort de le lire mais que ce n’est peut-être pas vrai de la population générale).
Ce travail est certainement utile pour aider les patients à se repérer et à se défendre mais, par sa nécessaire simplification, il prend le risque de devenir réducteur. Je crois qu’une grande part du malaise que nous pouvons éprouver, nous médecins, c’est que nous avons conscience que nous ne parviendrons jamais à l’idéal positif et que, du coup, nous sommes troublés de n’avoir comme alternative de représentation que l’extrême inverse.
Alors que, dans la réalité, nous sommes tous entre les deux et même, probablement pour les lecteurs de Winckler ou de ce blog, plutôt du côté clair de la Force. Au final, le sentiment peut être que Winckler ne parle pas vraiment de nous et de nos réalités et la crainte que ses lecteurs, ne nuançant pas suffisamment ses écrits, ne nous jugent à l’aune de ces archétypes.
Et, bien sûr, ce malaise n’existe que parce que nous apprécions Winckler et que nous accordons du poids à ce qu’il dit. Venant d’un vieux con, ça nous affecterait certainement beaucoup moins.
Le sentiment d’injustice, comme celui que vous avez ressenti face à cette maman, c’est cela le pire, non ?
Moi c’est ça qui me donne envie de tout envoyer chier… et pour l’heure, d’écrire un billet, au lieu d’un commentaire à rallonges.
Alalalala…. tous les jours je me dis que je ne suis pas à la hauteur… tous les jours je me dis que j’espère y être un jour… qu’après tout cela ne fait qu’un an (tiens, quasiment jour pour jour…) que je suis installé… qu’il faut que je continue de me donner les moyens d’être un peu plus à la hauteur…
Parfois je partage mes doutes avec mes patients, souvent je me rends compte que ça ne les effraie pas, qu’au contraire ça les rassure (à condition de ne pas s’arrêter aux doutes et de chercher des solutions, ensemble…). Et puis il y a ceux que ça angoissent, parce que je suis MEDEEEECCIINNN et que je DOIIISSS SAVOIIIIRR… ou au contraire ceux que ça énerve PARCE EUX ILS SAVENT (que ça va tomber sur les bronches…).
Pour l’instant j’aime ça… cette relation est tellement riche parfois!
J’espère que ça ne me passera pas… jamais… et que à défaut d’être tout le temps à la hauteur, je continuerai à grimper, petit à petit.
Merci Borée ! 😉
Merci Winckler aussi… parce que j’ai lu aussi la Maladie de Sachs… en P2 je crois…
Merci.
Merci parce que j’en pleure. Parce que ce médecin parfait décrit par winckler, je ne le serai jamais. Je pensais qu’on pouvait l’être après l’avoir lu. Et puis la vraie vie m’a confrontée à la réalité. Je me la suite prise en pleine figure, violemment. Et j’ai craqué. A seulement 28 ans. Aucun de nous n’est un médecin parfait. Ces livres sont de la fiction. Ils nous font croire que c’est possible. Mais ça ne l’est pas et le comprendre permet de mettre la distance nécessaire.
En lisant la série sur les médecins maltraitants, j’ai pensé que ça pourrait être moi, rarement mais possiblement parce que j’étais fatiguée ou parce que les patients l’ont vécu ainsi, j’ai pu être maltraitante. Malgré tous mes efforts, le temps que je passe à me former, à réfléchir à ma pratique…
Comme tu le dis très bien, c’est un idéal. Bel objectif mais difficile à atteindre.
J’ai aussi l’impression que plus le temps passe, plus ce qu’il écrit est dur et extrême. Et les arguments peuvent être détournés : le coup des vaccins, le paiement des consults à refuser (les gens trouvent souvent que je ne prescris pas assez, ils ne me pairont plus?)…
Merci
Ca me donnera peut-être la force de publier mon billet.
Merci ! Merci pour ce billet !
Je suis médecin généraliste, remplaçante.
J’ai lu et adoré « La Maladie de Sachs », j’ai lu, adoré et conseillé « Le Choeur des femmes »…et j’ai été très mal à l’aise en lisant la série sur les médecins maltraitants… Blessée, déçue, avec un sentiment de solitude et d’incompréhension.
Notre pratique au quotidien n’est pas toujours facile, et il y a des patients maltraitants aussi, et mes efforts et mon investissement auprès des patients ont des répercussions sur moi, ma vie, mon moral. Et je souffre du manque de reconnaissance.
Non pas que je travaille pour la gloire, non pas que je ne soit pas consciente de mon statut malgré tout très privilégié, non pas qu’on m’ait forcé à faire ce travail… Oui, il y a des sales cons, mais il y a aussi des médecins qui font de leur mieux, et qui auraient bien besoin d’un peu de soutien…
Oui, sur ce coup là, « Tu fais chier Winckler », je suis d’accord !
J’en profite pour dire ici combien les échanges avec d’autres médecins et médicaux sur twitter, a contrario, m’ont fait du bien depuis quelques mois, ainsi que la reprise de mon abonnement à Prescrire, et la lecture de certains blogs médicaux comme celui-ci. Je travaille dur pour être le moins mauvais médecin possible, et je trouve du réconfort auprès d’autres qui, me semble t’il, n’ont pas tous l’air de sales cons !
Merci Borée !
Oui, les patients peuvent être eux aussi pervers, maltraitants, etc avec leur médecin. Je pense juste que ce n’est pas le propos de MW.
Il n’est pas utile d’essayer convaincre 1 patient(e) qui manifestement vient uniquement pour t’instrumentaliser. Ou tu acceptes, ou tu refuses, point final. Si tu essaies de convaincre, tu ouvres un boulevard au contradicteur qui peut utiliser successivement toutes les techniques de manipulation qu’il maîtrise + ou – pour t’infléchir, ce qui fera à juste titre monter colère et agacement en toi.
Je parle bien sûr des rares patients qui te voient comme le simple exécuteur de leurs désirs et qui n’a pas à avoir de volonté propre.
Ceux dont il vaut mieux qu’ils partent fâchés à la limite. Et qu’ils écrivent des courriers. Auxquels tu répondrais simplement, si tu le juges utile.
Moi je trouve ça sacrément naïf de la part d’un médecin, et même de n’importe quel professionnel, de penser qu’on ne maltraite jamais. Quand on fait partie d’un système institué et qu’en plus, on est humain (donc potentiellement fatigué, préoccupé ou je ne sais quel autre état de non disponibilité totale), on maltraite. Un peu, contre sa volonté. Le tout, c’est que cela ne devienne pas une posture, un état perpétuel. Que dans la relation tissée avec ses patients, l’on puisse se rattraper d’une fois sur l’autre, maintenir une relation de confiance mutuelle. Pas de domination, comme celle que dénonce Winckler.
Il me semble qu’à partir du moment où il questionne sa relation au patient, un médecin ne peut être maltraitant. Con un jour, oui.
Je crois que le plus blessant est de savoir que les mamans, entre elles, vont passer leur temps à te cracher dessus car « tu ne soignes pas les bronchites ». En tant que remplaçant je me suis fait virer d’un cabinet pour ces mêmes raisons et la médecin remplacée craignait une diminution de sa patientèle… ça tombait bien justement j’en avais marre qu’on me demande du SIROP ou pire du MAXILASE tout le temps (putain d’hiver 2009 en plus ma mère venait de décéder d’un cancer et j’avais la grippe).
En tout cas beau billet, qui résume pas mal ce que beaucoup de jeunes médecins pensent à mon avis. Si les mamans de doctissimo pouvaient lire ceci également, peut-être comprendront-elles que soigner ce n’est pas donner du SIROP.
Je nuance le propos par des citations de Martin Winckler lui-même, publiés dans ses billets sur les médecins maltraitants : « En dehors des situations de stress, le fait qu’un médecin se comporte de manière désagréable, brutale, autoritaire, intrusive ou insultante n’est pas acceptable. Les gestes et attitudes maltraitants pratiqués systématiquement ne doivent pas être tolérés. »
Ou encore : « Le médecin égocentrique peut l’être naturellement et en permanence (c’est un trait de personnalité) ; il peut l’être aussi de manière occasionnelle, parce qu’il va mal psychologiquement (ça peut arriver à tout le monde) ».
Je ne vais pas les aligner, mais les exemples sont multiples et Martin Winckler fait, il me semble, la distinction entre les égarements ponctuels (personne n’est parfait) et la répétition d’actes ou de paroles maltraitants.
Je suis bien d’accord, il existe aussi des patients très cons. La connerie n’est le monopole de personne. Je ne serais pas surprise que Marc en ait croisé quelques uns 😉
Quant aux médecins de ses romans, s’ils incarnent un certain idéal, je les trouve néanmoins très humains et pas forcément infaillibles.
Recevoir un courrier d’un patient lorsque ce dernier a quelque chose à vous reprocher, en quoi est-ce à déplorer. Il ne s’agit que de communication. Vaut-il mieux préconiser le silence, les frustrations et l’incompréhension qui en découle ?
Les billets de Martin Winckler, je les envisage plutôt comme des pistes de réflexion éthique sur les rapports soignants-soignés. Toujours bons à prendre, qu’on soit patient ou médecin.
Et pour finir, la suggestion de partir sans payer, il faut la situer dans son contexte (je fais toujours référence aux propos de Martin Winckler) : un médecin qui refuse obstinément de répondre aux questions de son patient, qui se montre agacé et qui explose. Et là, dans un cas pareil, oui, moi je sors et je le laisse en plan. Payer pour me faire engueuler ? Payer pour ne pas obtenir de réponse parce que Monsieur ou Madame Médecine a décidé que non, ça ne me regardait pas ? Vous trouvez réellement justifiable d’exiger paiement dans ce cas précis ? Vous le feriez, vous ? 😉
Mais c’est peut-être pas évident de lire tout ça quand on est dans le rôle du toubib et qu’on fait de son mieux… tout comme des lecteurs-patients seraient probablement agacés si Martin faisait des billets sur les différentes sortes de patients ultra-chiants (parce que des fois, on est chiant parce qu’on va mal et parfois, c’est juste un trait de caractère qui se manifeste de façon systématique).
Bonjour Borée,
Pour commencer tu es jeune. J’ai mis longtemps à savoir gérer la situation que tu décris. J’y ai formé enusite mes stagiaires. Un excellent bouquin ; « Comment gérer les personnalités difficiles » de Lelord, c’est là que j’ai appris le disque rayé.
Alors oui, il y a la vitrine, celle qu’on montre, qu’on publie. Et puis il y a la réalité. Oui, les bronchites n’ont généralement pas besoin d’antibios, mais chez une patiente en particulier, ça finit toujours mal sans, alors je lui en donne. Il faut accepter l’idée que l’on n’est pas parfait, que l’on compose avec le réel. Ce qui est vraiment immportant, c’est d’avoir des valeurs assez élevées pour ne jamais les perdre de vue.
Ton billet, c’est la femme de 45 ans devant un photo de Monica qui dit « Tu fais chier Bellucci » à avoir l’air d’avoir 18 ans avec Photoshop.
Winckler a fait des conneries comme tout le monde, ce qui serait grave serait de le croire parfait. Il n’est pas Schwartzenberg qui écrivait des livres poignants et n’était aimable qu’avec les peoples. Winckler est un homme, avec ses forces et ses faiblesses, il ne faut pas le surestimer.
Lis-ça, c’est intéressant http://paradoxa1856.wordpress.com/tag/dejours/
Hello,
il faut arrêter de vous torturer psychologiquement chers confrères : gardez votre volonté d’aider au mieux de ce que vous pouvez et de ce que vous savez vos patients. Aidez les, mettez y tout votre coeur et votre raison!
N’acceptez de leçon d’aucun écrivain, d’aucun confrère ou plutôt entendez les tous mais les écoutez pas : faites votre auto-critique, honnête et essayez de vous améliorer.
La médecine est d’abord humaine et les techniques la servent.
Je suis certain que mon activité déplairait à Winckler pour telle ou telle raison et je suis également certain que de nombreux confrères critiquent ceci ou cela : peu m’importe. Je suis content de ce que je fais, je vais travailler avec le sourire, je fais de mon mieux pour mes patients et je pense que la plupart en sont satisfait.
D’autres ne le sont pas : je ne suis pas universel; il y a plein d’autres médecins plus à propos pour eux, qu’ils les voient.
Je suis la 5e génération de médecin de ma famille, je n’ai pas honte de mes ancêtres.
Bien confratrernellement 🙂
merci pour ce beau billet. tout pareil que ce qui a été déjà posté : on aime, on adore martin winckler, mais là, il a été un peu dur qd meme.
J’ai déjà ressenti tout ce que tu écris dans ton texte. Qu’il va parfois trop loin dans l’idéal de soignant, et qu’on n’est que des hommes. Je suis déjà pas fière quand un jour je suis nulle sur une consult parce que je suis fatiguée ou que j’ai un problème perso (et je ne crois pas que ce soit parce que je suis un jeune docteur, je pense que toute ma vie de médecin il y aura des moments où je serai « pas bonne », le tout étant que ça reste l’exception et pas la règle) mais quand je lis ses textes à lui je me dis à la fois que décidément je suis pas à la hauteur et à la fois « il est gonflé lui il bosse même plus comme MG ».
Cela dit, la série de Winckler décrit à mon avis des comportements types, un peu extrêmes, et répétés dans le temps. Un patient ne fera pas le rapprochement parce que UNE FOIS tu as été crevé, ou un peu agacé, ou un peu rapide. C’est si tu étais TOUT LE TEMPS comme ça que tu collerais au portrait de Winckler. Quant à l’exemple de la maman avec la gamine à la rhino, elle n’est pas d’accord avec ta PRATIQUE, pas ton ATTITUDE.
Finalement, les médecins choqués par l’utopisme extrémiste (oui je pèse mes mots 😉 de Winckler sont peut-être bien ceux qui font déjà plein d’efforts et de réflexion sur leur pratique pour être de « bons docteurs ». MAIS les médecins connards qu’il décrit existent malheureusement, et nous en avons TOUS croisés au cours de notre formation ou carrière, ou blog (le tristement célèbre Dr Moustache!). Je crois que c’est bien le problème de Winckler. Ceux qui se sentent visés sont ceux qui bossent bien où essaient de le faire, ce sont les mêmes qui sont conscients de ne pas être tout le temps des médecins parfaits (pour ça faudrait qu’on puisse être des hommes parfaits, et c’est – quelle découverte! – impossible) et qui voudraient bien ne pas se sentir attaqués justement parce que PARFOIS, ils ne sont pas parfaits.
Ceux qui sont de gros cons nuls pas empathiques n’en ont rien à secouer des textes de Winckler, ils règlent le problème par « tfaçon c’est un ayatollah », et ça ne les perturbe pas.
Je conclurai avec une petite anecdote. Je suis comme les autres une lectrice assidue de Martin Winckler (et oui, on critique gentiment mais il reste un modèle!!), on m’a offert « La maladie de Sachs » à mon inscription en P1, et j’ai lu (enfin dévoré) « Le choeur des femmes » à sa sortie. Récemment, une gynéco (géniale) avec qui je suis ponctuellement en stage m’a annoncé l’avoir lu, et m’a demandé ce que j’en avais pensé. Elle trouvait que Winckler allait un peu loin dans sa critique contre les médecins. Je lui ai répondu « Oui, mais il y en a qui sont comme ça, et il faut le dire ». Et elle était d’accord. Finalement Winckler fait chier, oui, mais c’est notre poil à gratter, notre « empêcheur de penser en rond ». Et c’est bien qu’il y ait quelqu’un comme lui.
Oh, on n’insulte pas Martin!
C’est ma 1ere réaction.
Et ensuite, je suis d’accord avec Dominique Dupagne, c’est à dire qu’il n’est pas parfait, voila, lui le dit. Je ne suis pas médecin, et il ne m’a jamais considérée comme une inférieure, ce que font beaucoup de médecins….
Entre la culpabilité de prescrire du sirop et les reproches injustes de refus de soin, il fait choisir… Bien écrit le billet sinon 😉
Merci pour ce nouveau billet,
Moi aussi la description de tous ces mauvais medecins m’avait laissé mal à l’aise.
Surement car à certain moment nous avons des elements de chacun.
Je pense qu’il en est des medecins comme des personnalités pathologiques.
A certains moments, nous sommes tous hysteriques, narcissique ou schizoïde et c’est cette variation qui fait que nous n’avons pas (j’espere) une personnalité pathologique!
Et puis c’est vrai les patients ne sont pas parfaits, meme s’il est de notre ressort de composer avec…
Mais bon ce qu’on aime aussi chez Winckler, c’est ce coté absolu qu’on ne peut pas forcement maintenir à 100% au quotidien.
Alors on compose, on fait des compromis… Et même si on n’oublie ni le Dr Sachs, ni la tirade d’Antigone, on devient adulte… Un peu..
Piti rajout : quant à la question des parents opposés à la vaccination (tous les vaccins ou juste certains), s’il sont souvent perçus comme irresponsables eux agissent avec le sentiment inverse (et il existe des médecins qui partagent leurs préoccupations). Que faire de plus sinon, quand c’est possible, dialoguer…
Parler de l’incidence de la maladie, de ses complications possibles (rares ou fréquentes), des moyens pour soigner y en a t-il ou pas ?) et puis mentionner le vaccin, la protection qu’il confère (jamais totale), les éventuels risques (fréquents ou rares)… Et accepter de laisser les gens prendre leur décision, exercer leur responsabilité d’adulte ou de parent.
Je suis persuadée qu’en optant pour cette attitude on parvient davantage à accompagner les gens de manière efficace sur le long terme (parce qu’il en résulte un climat dans lequel on peut s’écouter).
Joli coup de gueule et trés belle réponse de Dominique Dupagne…
Étrange : il n’y a pas dans ces messages de soutien la moindre réaction de patient ! Les médecins parlent aux médecins, et se lamentent qu’un des leurs aient eu l’audace de dire que la médecine engendre de la perversion et des comportements pervers ! Mais… et si des patients en avaient croisés, des pervers tels que décrits par Winckler ?
Et si, décidément, ce n’était pas ici qu’ils avaient envie d’en parler ?
Mon père a été généraliste pendant plus de 30 ans. Il a consacré sa vie à la médecine, avec une conception très proche de la vôtre. Je suis ravie de savoir qu’aujourd’hui des jeunes médecins exercent en se posant des questions, en se remettant en cause, en pestant contre eux-mêmes et contre certains patients, qui sont parfois odieux et franchement manipulateurs. Je suis désespérée par ce qu’est devenue la médecine de ville (ou de campagne !)…et en effet, Winckler a des côtés agaçants… mais il a fait (un peu) parler de la médecine générale, tellement délaissée et pourtant si utile…
@Arthur : Bien sur qu’il y en a des medecins comme ça, je crois que Gelule l’a ecrit ci dessus. Mais comme elle le dit très bien, ceux qui se sentent attaqués par ce qu’a écrit winckler sont souvent ceux qui font déjà beaucoup d’efforts. Les autres s’en foutent, de toute façon. C’est alors aux patients de ne pas retourner les voir. Mais selon moi, en tant que patient (ce que je suis aussi), on n’a pas besoin d’un listing fait par un écrivain, ça se voit quand même que l’autre en face s’en fout, voit 3 patients en même temps, est méprisant, voire méchant! C’est du bon sens.
J’ai été en tant que patiente plutôt choquée par la dureté des conclusions de MW sur les médecins maltraitants, et j’ai pensé, en effet, que ça pouvait arriver à un vrai médecin d’être parfois maltraitant, ou vécu comme tel, à tort, par des patients abusifs.
Ma fille, à qui j’avais fait suivre le lien, a été, elle, beaucoup choquée.
Et pourtant, nous avions rencontré ensemble un de ces médecins autoritaires et méprisants qui avait d’emblée prétendu refuser de suivre ma petite fille si elle n’était pas vaccinée ROR, avant de s’apercevoir, même pas confus de sa virulence, qu’elle était encore trop jeune pour ça. Bien sûr, elle ne reverra jamais ce pédiatre abusif, mais, m’a-t-elle dit, de là à le dénoncer au conseil de l’ordre… non.
Double miroir réflechissant passionant:
– le texte de Wincler nos rappele que la posture empathique du médecin n’est pas naturelle immuable et que certains d’entre nous sont au contraire pervers dominateurs violents et la liste est infinie, l’auteur, il assume de longue date cette posture avec éclat je ne le ferais pas donc selon les jours tolèrance ou admiration
Cette vèrité élémentaire perturbe l’image de bon docteur de certains et on comprend vite pourquoi:un seul dogme primun non nocere dans ce cadre le patient a beaucoup plus souvent raison que le doc qui pense les effets secondaires de la pholcodine sont plus graves que l’image d une mauvaise mère ne donnant de sirop, l abandon de sa rationalité mèdicale plus grave que l abandon par le patient d un choix de vie meme inconscient, liberté liberté chèrie informons èclairons nos patients mais acceptons leurs choix!
Je sais que… Je suis sûrement un peu en cause pour cette série de posts, moi et mon histoire banale et navrante, de soignante et de mère manipulée, méprisée, maltraitée.
Bien sûr, les patients le sont aussi parfois, peu souvent globalement.
Mais la base de la démarche, l’hônneteté, et arrêter cette confraternalité ridicule, c’est qd même l’idée fondamentale défendue par MW, et ça, ça fait du bien.
On a tous connu des médecins qui, à la suite d’une délivrance de carbocystéine par le pharmacien, voyaient le patient en consult, insultaientt cet idiot de pharmacien, et precrivaient du bronchokod.
Bien sûr, on ne peut pas être parfait tout le temps, bien sûr, certains patients nous énervent, bien sûr parfois on a dit des choses dont nous ne sommes pas fiers, par fatigue, par lassitude, par jalousie.
Mais avoir un objectif vers lequel tendre, c’est déjà pas mal, nan ?!
Déjà être bienveillants envers nos patients, ça change pas mal de choses. Les patients sont rarement foncièrement mauvais qd mêmes !
Pis moi je suis comme toi, j’aime bien les révolutionnaires et MW a tout de même largement contribué à révolutionner la gynéco et la contraception en France.
MW, il est chiant, aussi parce qu’il a en partie raison, voilà !
« Mais, non, décidément elle voulait un SIROP »
Solution : après avoir passé suffisamment de temps à expliquer et communiquer les informations scientifiques, filer un produit actif (ou pas) et passer à la consultation suivante.
http://en.wikipedia.org/wiki/Path_of_least_resistance
Ça ne voulait rien dire. Je savais que j’étais scientifiquement fondé, que j’avais eu – ou au moins essayé d’avoir – une attitude ouverte et compréhensive. Mais ça m’a vraiment fait mal d’entendre ça et de sentir cette injustice. Et c’était probablement dit dans ce but.
@Borée – j’ai lu cette série et je ne la trouve pas choquante, car je pense on peut remplacer le mot médecin par patient. Par contre, j’ai apprécie que quelqu’un écrive que des médecins insupportable avec lequel aucun discours n’est possible existe et que ce n#est pas uniquement la faute du patient.
Une fois, c’était le médecin de garde qui m#interdisait de lu poser des questions concernant le traitement habituel de mon père (diabétique): il m’a dit texte » c’est lui le médecin et que je ne connaisse rien de la médecine. Donc pas pu lui poser des questions, comme j’avais l’habitude dans cette situation revenant tous les 18 mois. Donc, j’ai donné son traitement comme d’habitude et il a failli faire un coma diabétique. Le médecin est revenu, appelé par les pompiers et non par moi, et m’a dit que texte « je dois prendre mes responsabilité et que je veux la mort de mon père ».
Ça c’était le samedi, le mardi quand notre médecin était de retour (quelques jours de repos bien méritée après une garde de 4 jours), je suis allée la voir et raconté ce qui s#est passé. Là, j’ai su qu’elle et ce médecin de garde sont en bis bis et que lui a l’habitude d’agir ainsi. Mais moi, ca m’a marqué car effectivement mon père aurait pu mourir. Sauf si j’avais pu demander oui ou non donner son traitement ou attendre l’analyse (habituellement, le médecin attendre le résultat d’analyse car dans cette situation la glycémie était plutôt bas et l`s elle était au sous-sol avant que je lui donne ses comprimés).
Depuis, mes relations avec les médecins sont d’abord conflictuel – c#est lus fort que moi, mais je me méfie d’eux jusque je les connais un peu. Donc, depuis ce médecin, je suis une patiente difficile tout simplement parce que ce C*** m’a marqué et je pense au presque coma diabétique de mon père lui était autant responsable que moi.
ensuite, quand il était de garde j’ai réfusé qu’il passe. Lui n’a jamais plus remis les pieds chez moi ou soigna mon père.
dans ces cas, c’était le médecin de garde mais si son médecin traitant agit ainsi – que peut faire le patient? Surtout avec le manque de médecin? Pouvez-vous me le dire? Je pense que là, le patient est autant désemparé que vous envers cette mère qui reste dans le cliché: maladie égal médicament pour guérir (et là c’est une politique de santé des années 1970 et 1980, du moins en Allemagne, qui prônait cette idéologie).
Bonne soirée
Moi, j’aime pas les médocs ni les docs d’ailleurs et quand je vais chez le médecin je lui demande si c’est vraiment nécessaire… si j’en prend pas je préfère… Qu’il me rassure ça me suffit !
En tant que Simone, enfin en tant que patiente 😉 ce qui m’a interpellé c que tu pourrais être blessé si la patiente t’avait écrit. Pourquoi ?
Je trouve ça constructif si un patient écrit son ressenti à son médecin et que ce même médecin peut répondre et expliquer, non ?
Bien sûr il ne s’agit pas d’envoyer une lettre d’insultes à son médecin!
En tout cas à vous lire tous sur Twitter et de ma vision extérieure de patiente, je vois de vrais êtres humains qui aiment leur métier et cherchent à le faire au mieux, ce qui est déjà me semble-t-il extrêmement rassurants pour les patients.
Bon courage et merci!
je ferais peut être mieux de me taire, mais la dernière fois que j’ai lu un texte avec ce genre d’arguments, c’était des mères sur une discussion concernant l’éducation non violente (laquelle je me permets de préciser ne consiste pas à virer les limites, mais à les poser sans taper sur les gosses).
Au final j’ai l’impression que les doutes et la culpabilité facile sont typiques de ceux qui se remettent en question et sont sincèrement inquiets du ressenti des autres.
Et c’est chouette, j’avoue que quelqu’un qui ne doute pas, pour moi, ne peut pas être bon. C’est probablement très exagéré, n’empêche que s’interroger sur ces pratiques ne fait de mal à personne.
Alors non, le monde de Sachs n’est pas complètement une utopie, mais c’est un projet de société, global. Ce n’est pas le monde dans lequel on a grandit, donc pas forcément le monde dans lequel on a appris à vivre et à interagir. Donc oui, ça demande pas mal d’efforts pour imaginer à quoi ça ressemble en vrai, et comment y vivre. Et peut être qu’à force d’efforts plus ou moins isolés ici et là, c’est toute la société qui oubliera cette terrible phrase du ‘il va pas en mourir’ que ce soit à propos du gosse, du patient ou du médecin.
Pour le reste, s’il est bien de douter, la culpabilité doit avoir ses limites hein. Parce qu’à force, c’est un coup à ne plus pouvoir entendre le moindre conseil, la moindre remarque, à tout lire comme une attaque plus ou moins personnelle.
Et si j’entendais « ce médecin ne soigne pas les bronchites » je testerais à la première occasion. Parce que moi aussi comme d’autres auteurs de commentaires j’ai pas envie de sortir avec une ordonnance de chaque consultation. J’ai besoin de savoir ce qui se passe, de ce qu’il faut éviter pour aggraver les choses, et des signes auxquels il faut rester attentif.
Bref, pour certains cette phrase c’est une insulte, pour d’autres un compliment.
Et si je puis me permettre, la dame qui veut un sirop, demandez lui juste pourquoi.
C’est le chapitre le plus difficile à mon avis du bouquin ‘les mots sont des fenêtres et parfois des murs’ de Rosenberg : celui qui consiste à réellement écouter les autres. Sans interprétation je veux dire, sans laisser nos doutes, notre ressenti ou nos convictions interférer avec ce que l’autre essaye (souvent maladroitement) d’exprimer.
Bonjour à tous…
Je suis une « patiente », ou mère de « patiente », et même si j’aurais préféré ne pas l’être du tout il a bien fallut que je cherche un médecin tel que vous messieurs-dames, qui se pose les bonnes questions, cherche les réponses les plus appropriées possibles, au lieu de se persuader que « Le Patient » est un imbécile qui ne comprend rien, que le seul moyen d’en être respecté est de se montrer supérieur, de ne jamais risquer de montrer le moindre signe de « faiblesse », qu’il est inutile de lui expliquer quoique ce soit, puisqu’il n’a même pas le vocabulaire (ce qui est exact par ailleurs même si ça ne fait pas forcément de lui un imbécile et qu’il existe aussi un langage commun entre être humains en dehors des facultés de médecines, enfin je crois) ou encore que ce qu’il attend de son médecin c’est forcément des médicaments, et qu’à moins de lui en donner on a aucune chance de le satisfaire.
Bon. Ben ça cours pas les rues, hein! des médecins qui font les efforts que vous faites . Oui c’est vrai, ils existent vos confrères méprisants, manipulateurs « terroristes » de l’âme, ceux qui nous jugent, semblent incapables de nous entendre, nous disent par chacune de leurs attitudes qu’on dit des conneries, qu’on fait des conneries, qu’on est irresponsables de simplement chercher à comprendre, que la rougeole tuera notre enfant rien que pour les venger de l’innocente question qu’on a osé poser et j’en passe et des meilleurs sans doute. J’en ai trouvé un, quand même, qui sans doute ne doit pas rassurer ceux qui ont besoin d’un dieu pour médecin, pour patron, pour leader politique et parfois même pour ami. Mais moi il me rassure bien sûr. Parce que je sais qu’il ne me prend pas pour idiote ou pour dingue sous le simple prétexte que je vais le voir, qu’il est à l’écoute profonde de ce que je ressens ou de ce que j’observe, que ses capacités d’écoute et de remise en question lui ont déjà permis de réagir à temps pour m’envoyer aux urgences quand il le fallait. Le problème c’est que pour accepter cette notion de doute et de remise en c il faudra aussi avoir appris à accepter l’idée que notre médecin n’est pas infaillible, que lui-même puisse un jour ou l’autre, parce que les circonstances l’auront permis, passer à coté d’une chose éventuellement grâve, ce qui n’est pas évident dans un monde ou notre peur est entretenue constamment pour tout au quotidien, et ou le drame ne peut plus être surmonté faute d’être considéré comme surmontable, puisque notre refus de la souffrance et de la mort permet d’agir sur nous. Autrement dit la manipulation est tellement au cœur de notre système que les portraits dont vous parlez doivent bien se savoir « politiquement corrects » ce qui doit pas mal les aider à pas trop se remettre en question. Ils sont juste dans le ton, quoi.
Je consulte aussi un spécialiste pour ma fille qui humainement correspond à un – plusieurs – de ces portraits déplaisants, imbu de lui même et parfois carrément imbu-vable tout court, pas forcément à l’écoute, utilisant le chantage affectif et ce que j’appelle le « terrorisme de l’âme », mais qui par ailleurs me rassure plus qu’aucun autre de ses confrère en tant que spécialiste car derrière ses défauts humains je sens sa compétence, qu’il ne donne pratiquement jamais d’antibiotique et que s’il les donne c’est parce que c’est nécessaire. Ceci dit le même en fréquentable, ce serait nettement moins pénible et encore plus rassurant!
Bref. Ce que je veux dire avec ça, c’est qu’effectivement, j’avais trouvé tout much moi aussi la liste en question, d’une part pour les tas de dérapages que cela laissait envisager, et d’autre part parce que j’ai eu la sensation que cela dé-crédibilisait cette lutte contre les abus quasi-généralisés, qui me semblait pourtant importante et même plus. Disant tout cela, je me rends compte que les comportements que nous décrions avec Winkler sont peut-être déjà les résultats d’un malentendu poussé jusqu’au point de non retour entre patients (des adeptes du sirop aux anti-vaccins) et médecins, dans une société qui veut des sous-hommes pour constituer le peuple et des demi-dieux aux responsabilités à la hauteur du pouvoir qui leur est ainsi conféré. Ou l’inverse : le pouvoir que cela confère d’avoir une telle responsabilité dans la vie des « petits ».
Dans les médecins maltraitants de Winckler, j’ai malheureusement reconnu beaucoup de ceux que j’avais côtoyés. La maltraitance, telle que je l’ai ressentie, c’était rarement de la violence physique (mais c’est arrivé aussi, et même une fois un début de harcèlement sexuel). Plutôt de l’énervement quand je posais une question, une sorte de refus de partager son savoir, des mots qui blessent. Et aussi de l’indifférence face à une demande de trouver une solution à une souffrance chronique, ou au moins de chercher ensemble. Je n’ai peut-être pas eu de chance.
Mais je pense qu’en tant que patient-e, on peut parfois aider son médecin à être un bon médecin, un médecin humain. Depuis que je te lis, que je lis Winckler et d’autres, j’ai appris à ne plus me laisser faire, à poser les bonnes questions et à ne pas me laisser imposer des choses insupportables. Je ne demande plus d’un air gêné comme je le faisais avant, avec l’impression de ne pas en avoir le droit ; si je ne comprends pas, j’insiste respectueusement mais fermement. Et la dernière fois que j’ai été en consultation, j’ai eu l’excellente surprise de voir que l’attitude de mon gynéco, avec qui ça n’a pas toujours été facile, avait changé ; nous avons pu aborder tous les points que j’ai souhaité et il m’a dit, quand je suis partie en m’excusant un peu de lui avoir pris tant de temps, que je pouvais poser toutes les questions que je voulais. Ça a illuminé ma journée.
J’en profite, comme c’est mon premier commentaire, pour te dire mille fois merci pour ce blog, cher Borée 😀
Une tentative d’attaquer le problème sous un autre angle :
A propos des médecins maltraitants
@Arthur : JE NE SUIS PAS MEDECIN, JE L AI DIT! Donc, non, ce n’est pas qu’un blog de médecins…
arf, billet intéressant auquel il est difficile de ne pas répondre, et où la richesse des commentaires déjà produits lui confère bien plus qu’un statut de « mouvement d’humeur » .
dc, méli-mélo de commentaires de patient non soignant à la lecture de ce billet 😉
j’ai croisé qqs médecins « caricaturaux » décrits par M.W, je prends soin depuis que je suis adulte de ne pas faire appel à leur service qd je peux l’éviter. Parce qu’il est important pr moi de dissocier connaissance et droit de jugement, ce qu’écrit M.W ds ses romans.
Je n’imagine pas écrire à un doc que je perçevrais comme tel pr lui expliquer le pourquoi… à tort sans doute, mais la répétition d’attitudes non respectueuses suggère qu’un tel doc n’aura pas l’ouverture d’esprit le conduisant à un questionnement personnel sur sa pratique=> « inutile de perdre du tps ». (égoïste, j’en conviens) .
Ca n’a rien à voir avec les comportements occasionnels : médecins comme patients, il y a des jours avec, des jours sans… des jours ultra pro, d’autres un peu moins…
la notion clé, c’est la confiance : on peut ne pas apprécier la forme et avoir confiance ds le fond, et préférer cette option là. Pr ma part, j’ai besoin des 2, de la forme en plus du fond.
Et j’aime pouvoir discuter du fond, questionner, interroger, pr pouvoir mieux comprendre et décider. Parce que grâce au net (et oui…)notamment, on peut avoir bcp plus d’info que les souvenirs de cours de bio du collège…
Mais ds ce cas, il me semble évident qu’il doit s’agir d’un échange, à chacun son champ de d’expertise.
ce que je lis chez vous (Borée + plusieurs des participants), c’est cette capa de questionnement quant à la pratique au delà de la technique, et d’empathie au quotidien. Et l’impression que puisque vous avez une capacité d’empathie, vs vs attendez à avoir en face de vous des gens qui aient cette capacité. Dc capables d’apprécier la qualité de votre travail sans la juger. Sauf que en effet, on n’est pas ds un roman de M.W, et les patients égocentriques avec 0 capa d’empathie, ça existe bien sûr et vs les connaissez mieux que moi.
Un résultat peut être « non atteint » sans que ça soit « mal ». Mais déjà ds les relations quotidiennes (familiales, de travail…), dissocier les 2 n’est pas si commun, alors qd en plus il y a l’inquiétude générée par une maladie ou un souci de santé, même minime…ça n’aide pas.
Ds les pistes de solution, être soi même capable de ne pas entendre que le jugement « personnel » pour se concentrer sur le résultat et les méthodes utilisées pr y parvenir, sur ce qu’on va en faire pour la suite…Ce n’est pas évident. Peut être d’autant moins qu’on met du coeur ds son métier, de la passion… de soi, tout simplement.
enfin, j’ai l’impression que si cette série de billets de M.W te touche, c’est peut être, au delà de l’usage qu’en ferait un patient, parce que ça n’est pas un illustre inconnu « neutre », mais qqn qui a compté sur tes choix professionnels, qui a participé à la construction de ta pratique, donc auquel tu dois tenir, « quelque part »…et parfois on aime simplement bien que les gens qui nous importent soient le plus parfaits possible.
pr finir, c’est « bien », que M.W te casse les pieds, c’est une étape de plus ds tes réflexions professionnelles, et un très chouette billet de plus pr nous 🙂
Très beau questionnement, et comme me disait il n’y a pas longtemps une amie par rapport à mon propre questionnement sur mon métier, le simple fait d’avoir cette démarche suffit à démontrer que vous ne pouvez pas être obstinément sur le mauvais chemin. Evidemment, il peut nous arriver d’emprunter la mauvaise route, nous sommes humains, mais c’est cette remise en question perpétuelle qui est notre garde-fou, elle vous préservera toujours…si vous la cultivez 😉
Hello,
Je ne suis pas médecin. Mais j’encadre des gens. Et à chaque fois que je lis un récit de harcèlement au travail, je pense à moi et à ma façon d’encadrer. Et je constate que parfois, j’ai eu tel ou tel comportement. Involontairement, heureusement. Mais ce malaise que vous évoquez sur cette série des médecins maltraitants (que j’ai parcourue), je le partage d’une certaine façon. Il nous arrive tous d’être maltraitants, parfois bien involontairement.
Borée explique que la bonne foi réciproque aide à avoir des rapports adultes, à éviter des maltraitances. Et partout, tout le temps, nous passons notre temps à évaluer cette bonne foi… parfois en se trompant ou en se faisant tromper. 🙂
Face à ces situations difficiles il peut être plus performant ce se centrer sur la personne et non sur le problème en posant des questions ouvertes
Qu’est ce qui vous inquiète ?
qu’est ce que vous attendez du sirop?
lire ce guide canadien très bien fait sur les outils de communication pour la relation médecin patient
http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection/H39-509-2001-1F.pdf
j’en ai rencontré des médecins dans ma petite vie encore jeune et des maltraitants j’en ai réellement rencontré 1. Un gynéco, déjà à peine dans le cabinet hop à poil en entier puis assise nue sur la chaise pour lui raconter pourquoi je venais et après c’était examen… IL m’a fallu plusieurs rendez-vous pour refuser ce qu’il m’infligeait. Et ce fut notre dernier rendez-vous : j’ai refusé de me déshabiller, j’ai d’abord voulu lui expliquer. IL m’a dit que je lui faisais perdre du temps sur la consultation.. Ensuite une fois déshabillée, il a été vraiment odieux et pour la première fois m’a fait mal (et j’ai vraiment eu l’impression que c’était exprès). La cerise sur le gâteau a été qu’une fois de plus il a ricané quand je lui ai parlé du Distilbène et m’a asséné une nouvelle tirade sur fallait arrêter avec cette histoire que c’était même pas vrai.
Et bien ce jour quand il m’a présenté sa feuille de soin j’ai refusé de le payer et je ne l’ai jamais revu.
Déjà je me suis trouvée super culottée d’avoir osé.
et avec le recul je regrette de ne pas avoir fait de courrier à l’Ordre….
Mais voilà maintenant relativisons : c’est 1 médecin parmi la tripoté que j’ai pu rencontré…
Je trouve que MW a le mérite de pointer du doigt et de dire que OUI en tant que patient on a aussi le droit de ne pas se laisser infantiliser et malmené parce que « le médecin lui il a fait xx années d’études et LUI il SAIT »… tout le monde n’est pas parfait.
Très beau billet, plein de doute et d’amour : du métier et de MW.
Moi aussi je pense que les médecins jeunes peuvent être encore impatients d’arriver à ce genre de comportement et d’attitude décrits (prescrits) par Winckler. Et c’est pour cela qu’ils se sentent en faute, désolés de ne pas être parfaits, et disent que les textes de MW sont de l’utopie.
Mais vu du côté des patients, qui parlent entre eux et s’échangent les bonnes adresses de médecins, les textes sur les médecins maltraitants sont salutaires. Parce que bien peu d’entre eux ont commencé de se poser des questions sur la pratique actuelle de la médecine et la consommation de médicaments. Bien peu de patients se disent que le médecin qu’ils vont consulter est un partenaire de sa santé, et qu’il faut voir en lui non pas le gourou mais la personne avec qui on va résoudre un pb de santé, échanger dessus jusqu’à comprendre, chacun, ce qu’il faut faire.
Tandis qu’il y a encore trop de médecins drapés dans leur toute puissance et leur savoir, ou au moins dans un exercice de la médecine qui n’est jamais remis en question. Et qu’il faut savoir le débusquer et s’en méfier ou ne plus le fréquenter.
Un jour j’ai rencontré un médecin qui voyant les plaques rouges de ma fille m’a dit: Là, je ne sais pas, je suis nul en dermato, je vous conseille de voir quelqu’un d’autre.
Wouahhhhh……quel soulagement de voir un médecin sans complexe de dire « je ne sais pas ».
Du coup, j’ai tout de suite eu confiance !
Allez ! Courage les toubibs ! Le poil à gratter n’est pas très agréable mais il oblige à prendre une douche ! ;-)))
Je vais me faire des amis.
J’ai l’habitude.
A propos de la série que Winckler a écrite sur les médecins maltraitants je lui ai écrit un petit mot en privé. Il n’allait quand même pas me répondre…
Je lui disais ceci en substance : c’est nul ! C’est s’en prendre aux médecins par le petit bout de la lorgnette. Je lui ai dit aussi : quand on travaille au Canada et qu’on ne dit pas un traître mot de Carol Gilligan et de Joan Tronto qui n’ont pas eu besoin de la psychiatrie de bazar (qui pourrait s’appliquer à tout être humain) pour analyser les rapports soignants / soignés, quand on parle de soignants sans évoquer le CARE, c’est assez sidérant.
Enfin, dernier point : si les livres de Winckler vous mettent mal à l’aise, je l’ai lu dans les commentaires, c’est parce que ses livres sont kitsch selon une des nombreuses définitions du kitsch par Milan Kundera : « Le besoin de kitsch de l’homme-kitsch : c’est le besoin de se regarder dans le miroir embellissant et de s’y reconnaître avec une satisfaction émue. » In : L’Art du Roman, Editions Gallimard.).
Cela résume assez ce que je pense de la littérature wincklerienne : une littérature de genre (je n’ai pas dit roman).
Bonjour,
j’ai découvert votre blog grâce à une de mes internes. Pas de long commentaire à votre billet qui résume remarquablement mon ressenti actuel; je me demande vraiment si on raconte pas des histoire fausses à nos internes … et j’en ai un peu assez de traiter avec des « usagers du système de soin » et un peu moins qu’il y a 25 ans avec de humains ayant un problème de santé. Cela dit je suis peut-être en train de basculer vieux con.
PS : et j’aime bien Martin Winckler aussi.
Bravo Docteur ! Continuez à les faire chier, à lutter contre la suffisance et le manque de discernement des praticiens de santé » médiatorisés » ils ne font pas honneur à la Médecine, la vraie, celle qui respecte les lois inhérentes à la Vie.
je trouve intéressantes les remarques de Borée, sur l’impossibilité d’être parfait, d’en avoir conscience et justement de ne pas en être fier ni heureux.
Du coup toute lecture qui « enfonce le clou » sur ce sujet (outre qu’elle n’est pas plaisante à lire mais ce n’est pas le problème) ne pourra être que détournée malheureusement
Lyjazz : le corolaire du médecin tout-puissant (ou qui croit l’être), c’est le patient qui le croit tout-puissant, parce que c’est plus simple parfois de croire que les toubibs peuvent tout comprendre, tout guérir, et que s’ils ne le font pas c’est par mauvaise volonté, que d’admettre une part d’incertitude.
Je ne sais pas si je m’explique bien ; je veux dire que l’un existe rarement sans l’autre, si bien qu’il est parfois dur de savoir qui, de l’œuf ou de la poule…
Donc oui, il faut dénoncer les médecins qui abusent de leur pouvoir, mais il faut aussi, en tant que patient, savoir ne pas leur donner trop de pouvoir sur nous.
(D’ailleurs si ça se trouve j’ai mal compris ton commentaire et on est d’accord, en fait.)
Sinon, pour répondre à Borée. J’ai beaucoup aima La Maladie de Sachs, vraiment. Et je trouve toujours le site de Martin Winckler très utile, notamment pour répondre à des questions sur la con(tra)ception. Mais je trouve parfois la lecture de ses derniers romans un peu anxiogène. Je suis contente qu’il m’ait permis de découvrir que je pouvais envoyer un médecin se faire voir (pas en ces termes, bien sûr) mais il voit peut-être un peu trop le mal partout.
Maintenant, ce n’est que mon point de vue, et il est aussi fort possible que ce soit moi qui aie besoin d’enlever mes lunettes roses…
et si on expliquait aux étudiants en médecine l’utilité des groupes Balint et si les mêmes médecins les fréquentaient à un peu plus que 10% de moyenne, ne leur serait il pas moins difficile de vivre les relations bizarres avec les patients et les réactions bizarres de ces mêmes patients . Et de toute façon sans utopie, le monde n’avancerait pas. cordialement MF
Merci de vos commentaires à tous.
Bon. Ce qui est sûr, comme Gélule ou d’autres l’ont rappelé, c’est que les médecins qui lisent Martin Winckler, comme ceux qui fréquentent mon blog, sont probablement déjà des professionnels qui savent prendre du recul sur leurs pratiques. Et que, de la même manière, les patients (nous le sommes tous un peu un jour ou l’autre) qui viennent ici ne sont probablement pas des « patients lambdas » mais certainement des gens qui s’interrogent déjà sur les questions de la relation dans le soin.
Les vrais sales cons (médecins ou patients) ne sont probablement ni ici, ni en train de lire Martin Winckler. Ils ont mieux à faire que de se poser des questions et s’occupent de choses plus importantes. Comme de faire du fric, par exemple. 🙂
Donc, ça cadre un peu le débat.
@ Selina et d’autres
J’ai bien lu les avertissements de Winckler dans ses portraits de médecins maltraitants et les nuances qu’il met entre des attitudes occasionnelles et une attitude systématique. Bien sûr. Mais ces nuances me semblent tout de même un peu noyées au sein de textes tout de même très caricaturaux. Je ne suis pas sûr que tous les lecteurs les perçoivent ou, du moins, les retiennent.
@ Arthur
J’imagine que c’est la première fois que vous débarquez ici. Si c’est le cas, prenez un peu de temps pour lire le reste des textes et des commentaires.
Et sinon, vous trouverez des tas d’amis sur Doctissimo pour déverser ensemble de la bile sur les médecins.
@ Opale
Je ne sais pas quel est votre métier mais je crois que, pour toute profession, recevoir un courrier de reproches (qu’ils soient fondés ou non) de la part d’un « client » ou de la part d’un supérieur est quelque chose d’assez éprouvant. Je ne dis pas que ça ne puisse pas être constructif et qu’il ne faille pas le faire mais, forcément, ça blesse.
Ceci dit, votre question m’a donné une idée de « billet post-scriptum ».
@Jean-Pierre Legros
Je ne suis pas sûr que Winckler approuverait votre théorie du good cop / bad cop mais elle est intéressante !
@jallageas marie france
Votre parole est d’or. Malheureusement, je ne connais aucun groupe Balint à plus de 50 km à la ronde. La liste des groupes affichée paraît tout de même succincte. En fait, « plus de 10% » des médecins qui les fréquentent, ça me paraît déjà énorme.
Pour le reste, vos réactions et commentaires m’ont permis d’affiner ma réflexion et de mieux préciser certaines choses. Plutôt qu’un long commentaire, j’ai préféré en faire un post-scriptum.
Malheureusement pour le fan club de MW , il ne soigne plus personne depuis des années et n’en soignera surement plus jamais.
Et c’est bien tout le problème du conseilleur qui n’est pas payeur ou ne l’est plus.
Un de plus.
Alors, il peut enfiler gratuitement les propos lénifiant sur son blog ,et travailler tranquillement à peaufiner son image de « médecin-a-barbe bienveillant-rêvé-de-toutes-les-mamans-Doctissimo ».
Et malheur à celui qui ne serait pas dans ce mouvement de démagogie dégoulinante , car comme le précise son billet , sa pratique alors reflète forcément un trouble de la personnalité …
Merci à vous, Borée , pour ce billet si juste .Merci à vous de voir des vrais patients dans de vrais cabinets.
Bonjour, quelques mots pour vous informer d’une émission de « Sur les docks » / France Culture qui devrait vous intéresser tout particulièrement. Ruralité : « Exercices de médecine en zone rurale »
A écouter sur leur site.
A bientôt de lire votre prochain post
Caroline
(Merci ! Voici le lien)
Un lecteur de Sachs n’est pas forcément un emmerdeur premier degré. Je ne suis pas médecin. J’aime beaucoup mon médecin, tout haïssante que je sois de l’objetisation et donc méfiante envers la médecine en générale [et non les médecins]. La place de malade – l’hospitalisation étant un summum – n’est pas simple.
La plupart des médecins que j’ai pu connaître sont effectivement sans nul doute honnêtes, la plupart des gens sont sans doute attachés à leur médecin de famille. Ceux/celles qui vivront mal une situation, qui veulent enquiquiner n’ont pas besoin de Sachs. Les lecteurs sont des humains comme vous, aptes à prendre du recul, et avec un vécu leur offrant un socle de pensées préalables. C’est un peu dur ce que vous dites.
je me demande ce qu’en penserais le docteur Destouches…
Bonjour Borée, je repensais récemment à ton billet et à un accrochage que nous avons eu à propos du paiement « à la performance » des médecins. Tu étais pour, j’étais contre. Il me semble qu’il y a des éléments communs dans ces deux problématiques.
Tu reproches à MW de proposer un modèle déconnecté de la réalité, de montrer un façon de faire ou d’être qui est difficile à mettre en pratique au quotidien, au point qu’il l’ait abandonné.
Je pense la même chose des indicateurs de qualité, qui négligent la réalité du terrain, ou pire, qui sont parfois de indicateurs de non qualité. Tu n’aimes pas que les déviances au rêve wincklerien soient assimilées à de la matraitance. Je n’aime pas que les déviances à la Qualité avec un grand Q soit assimilées à du mauvais travail.
Les modèles doivent être pris avec des pincettes. Le pire pour moi, serait d’être tenu légalement de m’y conformer ou d’y être incité financièrement. Au moins, rien ni personne ne me force à être le Dr Sachs ou en fait dépendre mes revenus.
Tu confrontes MW à certaines contradictions, permets-moi de faire de même, sans perfidie, juste pour faire avancer le débat.
Cette maman qui est venue te voir avec un diagnostic et un traitement est peut-être repartie ‘insatisfaite’ mais au final peut-on vraiment être ‘satisfait’ d’un médecin ‘station service’ ?
Est-ce rassurant de voir que son médecin serait au final ce qu’on lui demanderait d’être ?
Il me semble que le soin doit être un échange, une collaboration, un travail d’équipe. Mais un travail d’équipe ne peut pas être unilatéral, ni du côté du patient, ni du côté du praticien.
Même en faisant intervenir un ‘tiers’ (les fiches ‘prescrire’) il te semble que rien n’a pu être élaboré au cours de ta consultation avec cette patiente. Je n’en suis pas si sûre. Poser une ‘limite’ qui tient malgré les reproches peut avoir au final des effets très rassurants. Garance (une consoeur psy)
Que rajouter de plus?
Que comme toi, Gélule, Fluorette et les autres, j’ai cru un moment pouvoir atteindre un petit bout de l’idéal du médecin de la Maladie de Sachs, que quand je me suis rendu compte que c’était utopique, ça m’a foutu un coup au moral.
Évidemment, on ne peut que se reconnaître à un moment ou un autre dans l’éventail des médecins maltraitants décrits sur le blog de Winckler (moi je fais dans le burn outé en ce moment!). Chaque consultation ne peut pas être parfaite, et elle est construite sur la relation entre 2 personnes, le patient ne venant pas toujours qu’avec de bonnes intentions.
Gardons ces écrits comme guides, des garde-fou, sachons nous remettre en question régulièrement, rester humbles devant la tâche complexe qui nous incombe.
Et le partager pour se rassurer, savoir qu’on est pas seul à en chier.
J’ai reçamment lu « La Maladie de Sachs », c’est encore frais dans ma tête. Certes, il décrit un médecin à l’écoute, qui prend en compte la douleur physique et à l’âme, qui n’enfantilise pas les femmes, etc etc…mais il ne décrit pas un médecin parfait, qui ne fait jamais de conséssions. Pour mémoire: la femme qui « subit » je ne sais combien de consultations parole-échanges avec son mari, alors qu’elle a besoin d’un bon vermifuge. Le médecin qui voit du psychologique alors qu’il s’agit d’un prblème organique est en train d’imposer ses vues « psy de comptoir ». Aussi: les gellules vertes…MW nous donne la composition; c’est du sucre sous toutes ses formes! Son personnage fait des consessions en matière de prescription, comme tu aurais pu faire avec la mère qui voulait du syrop: donnez lui un placébo lambda, qui lui donnera l’impression de bien soigner son gamin. Pour le reste, le marmot guerira bien seul!
Donc relax: même l’idéal n’est pas parfait.
@Docteurdu16: c’est vrai qu’il y a un côté « roman à l’eau de Rose » chez MW. Mais bon, ça se lit sans prise de tête, et dans mon cas de figure, ça m’a permis d’indentifier à postériori un médecin maltraitant/malhônnete: gynéco qui rétire mon stérilet, qui ne veut pas m’en poser un autre parce que je suis nullipare -même si j’ai 40 ans et que j’ai élévé 2 enfants et que je suis assez intelligente pour comprendre ce qu’est une infection- qui me fait donc un mal de chien en « essayant » de poser le suivant, sans y arriver (ben voyons!), qui me suggère donc de prendre RDV avec lui en clinique pour une anesthésie afin de poser un autre foutu DIU, et qui me LAISSE PARTIR SANS CONTRACEPTIF, et SANS LA MOINDRE DISCUSSION SUR LES MOYENS TEMPORAIRES…connard fini! Heureusement, je ne suis pas tombée en cloque entre temps, et j’ai trouvé, après une recherche assidue, une gynéco pour qui ma « nullliparité » ne posait pas de problème, qui ma posé le DIU sans douleur dans son cabinet.
Puisque vous parlez de la gynécologie Nord Américaine vs Française: je constate que les gynécos Français sont majoritairement des decendants de Vichy: travail-famille-patrie, tous aux ordres de l’ordre établi, le pouvoir appartient a celui qui Sait. Les gynécos Amérloques sont formés à écouter et prendre en compte les besoins formulés par leurs patientes, il y du respect de l
Ooops, doitgt qui a fourché, donc envoi précedent sans re-lecture.
Je disais donc…
que j’ai été étonnée par le respect et la considération qu’on m’avait accordé en amérique lors de la pose d’un DIU: ma parole était écoutée et entendue. On n’estimait pas que le but de ma vie était la procréation, que je metais cette fonction en péril, et qu’il fallait donc m’interdire de choisir mon moyen de contraception. Luxe innoui: les instruments étaient chauffés, je n’avais pas de spot braqué sur moi, pas de douleur…
Respecter l’esprit critique du patient et lutter contre une certaine forme d’auto-suffisance du particien de santé qui ne sait que brandir ses connaissances théoriques et autres protocoles en vogue à un instant T ou encore les études, ah oui les fameuses études ou statistiques toujours irréprochables qui sont sensées nous faire adhérer à tout sans moufter, personnellement je trouve que c’est plutôt louable.
Une exemple concret au sujet de ces protocoles à la con complètement déconnectés de la réalité de ce que les gens peuvent vivre : mon deuxième fils fait des convulsions hyperthermiques comme j’en faisais également enfant. Sa première crise fut juste horrible nous avons cru qu’il était en train de mourrir dans nos bras et le temps que le SAMU arrive, ce fut les minutes les plus longues de notre vie. Suite à ça ma mère me rassure en me disant : « ne t’inquiète pas, on va te donner des gouttes de valium à administer en prévention quand il aura de la fièvre et ça ne se reproduira pas »…. Manque de bol pour moi, ça n’est plus dans l’air du temps au motif dixit ma jeune doctoresse que :
– ça reviendrait à shooter les enfants chaque fois qu’ils ont de la fièvre (perso j’ai été « sous valium » jusqu’à 5 ans 3/4 fois par an et à priori j’ai quand même pu faire de longues et brillantes études)
– il y a eu des cas de surdosage (du coup on ne propose plus de traitement préventif à personne pour les quelques cas sociaux illétrés qui se seraient trompés dans la posologie)
– on est pas certain que ça fonctionne (ça devait quand même un peu fonctionner car la seule et unique fois où j’ai refait une crise c’était un jour où j’étais chez ma grand-mère qui n’en avait pas sous la main, une collègue me confirme la même chose avec sa fille âgée de 20 aujourd’hui).
Assis confortablement derrière son bureau le médecin me dit « ben oui je comprends bien votre angoisse, moi même en tant que maman si ça arrivait à un de mes enfants ça me choquerait ++++, mais que voulez vous faut attendre que la convulsion arrive et administrer le traitement de crise le cas échéant, c’est le protocole ».
Mon mari est souvent absent car en déplacement, du coup seule notamment la nuit quand mon fils a de la fièvre ben j’ai plus qu’à arrêter de vivre.
Le traitement de crise nécessite toute une série de manipulations avec seringue, embout rectale…manipulations précises que j’envisage juste comme impossibles avec le coeur battant à tout rompre de voir mon bébé convulser…
Mais la vraie vie on s’en fout, ce qui compte c’est le sacro-saint protocole du moment !!!
Bref au final heureusement qu’il y a encore des médecins qui arrivent à prendre un peu de recul et à écouter un peu les patients.
Et je voudrais ajouter en particulier qu’en ce qui concerne les enfants il faut savoir écouter les parents, souvent le médecin qui ne voit l’enfant que 10 minutes en passant dans son cabinet ne peut pas avoir la même perception globale et tout à fait exacte de la santé et de l’état de l’enfant que les parents qui vivent avec 24 h/24.
Concernant l’anecdote que je rapporte au sujet de cette mère et qui semble faire beaucoup réagir, je ne sais pas si ces cinq lignes peuvent résumer une consultation qui a duré plus de 30 minutes. Je n’ai certainement pas été parfait mais, probablement que si la mère n’avait pas elle-même fermé la discussion (et c’est ce que je n’ai pas su éviter), j’aurais peut-être fini par le prescrire ce sirop. Le père qui était présent était d’ailleurs beaucoup plus ouvert à l’échange. Car, en effet, il m’arrive de céder sur des prescriptions-placebos mais anodines afin de maintenir le dialogue et de travailler sur la durée. Souvent j’y arrive ! Bref, ce n’était pas juste un bras de fer expédié en 5 minutes.
@ Audrey
Vous avez raison : les parents connaissent leurs enfants et leur parole est importante. J’en tiens grand compte.
A contrario, je vous répondrais aussi que le médecin peut apporter un peu de distance quand les parents peuvent se laisser déborder par leurs peurs et leurs émotions. Ce qui est tout à fait compréhensible.
Quant à votre exemple personnel, peut-être n’a-t-on pas su vous rassurer simplement sur la bénignité de ces convulsions qui, bien que terriblement impressionnantes, sont généralement sans gravité et cèdent sans aucun traitement.
Peut-être aussi qu’on aurait pu accepter de vous prescrire ce Valium si, malgré les explications, il était indispensable à vous rassurer. Mais il est exact que ce n’est plus un traitement recommandé en préventif.
Pour finir, j’espère que vous me pardonnerez, mais lorsque vous parlez de « quelques cas sociaux illettrés », je me dis que le mépris et la condescendance ne sont pas toujours l’apanage des médecins. 😉
Oui je suis au courant du caractère généralement bénin des convulsions hyperthermiques, il n’empêche que sa première crise a duré + de 20 abominables minutes et n’a cédé qu’ avec une intra-rectale de valium.
Qu’est ce qui se passe au niveau du cerveau si la crise se prolonge trop 30, 45 minutes, une heure ? Si on dit que ça cède généralement spontanément, l’emploi du terme généralement indique que ce n’est pas toujours le cas….
Qu’est ce qui se passe si ça se ça se produit la nuit pendant qu’on dort et qu’il reste longtemps, trop longtemps les yeux révulsés, secoué de spasmes ?
Je n’ai jamais eu de réponses bien assurées et pleinement rassurantes à ces questions. Je sens bien qu’en fin de compte personne n’en sais trop rien.
Quant aux « cas sociaux illétrés », je reconnais m’être un peu emportée mais c’était surtout pour souligner le caractère peu convaincant de certains arguments.
Si on me disait qu’il a été prouvé que les enfants qui ont reçu du valium en gouttes ont souffert d’un retard mental ou encore que tel effet secondaire grave se produit fréquemment, ok mais là franchement ça ne tient pas vraiment la route.
Et puis il ne faut confondre bénin et anodin, je l’avais déjà vécu avec l’eczéma de mon aîné, dans les bouquins dermatite atopique = pas grave donc pas de prise en charge. Sauf que vivre avec un bébé couvert d’eczéma c’est assister impuissant à une souffrance quotidienne, c’est devoir lui mettre des chaussettes sur les mains pour ne pas qu’il se mette le visage en sang, c’est l’entendre geindre la nuit….avec toutes les conséquences psycho-sociales qui en découlent.
Si je ne fait pas le mieux, du moins fais-je au mieux. Et je me dis qu’un autre ne ferait pas mieux.
Bien confraternellement.
Je suis dentiste et il m’arrive souvent de rencontrer des patients réfractaires, fermés. Et on a encore moins envie d’être sympa pour s’en débarrasser au plus vite.
Quand j’ai lu la série sur les patients maltraitants, je me suis dite qu’avec certains patients j’ai du cumuler plusieurs situations (alors qu’avec la majorité aucune). Parce que ce jour-là on est fatiguée, énervée, que nos problèmes personnels surgissent (alors qu’ils ne devraient pas mais on est humain).
Il y a des patients qu’on écoute moins, qu’on chouchoute moins, avec qui on prend moins de temps, qu’on fait plus attendre en salle d’attente, qu’on prend à reculons.
Mais chaque patient est différent et on a pas le même comportement avec chaque.
Pour en finir avec la fameuse lettre, personne n’a envie qu’on remette en cause ses compétences. Parce que finalement même si ça fait réfléchir, la première réaction c’est de se dire qu’on est pas à la hauteur/pas fait pour ça. On est blessés. On perd confiance en ses capacités. C’est ces patients qui donnent envie de changer de métier. (« Pourquoi je n’arrive pas à communiquer avec lui ? »).
Bonjour, je suis une femme, une maman aussi, une patiente parfois, forcément, je suis mère de patient, je ne fréquente pas doctissimo, je ne suis pas ici pour « casser » du médecin, mais j’aimerais réagir. J’ai 35 ans, et depuis l’enfance, une peur déraisonnée des médecins, plus particulièrement en milieu hospitalier. J’ai compris les raisons de mes angoisses à la naissance de mon premier enfant.
J’ai compris que ce qui me terrorisait, c’était de devoir me soumettre corps et âme au dieu médecin qui allait me prendre en charge… Poser des questions qui restent sans réponses, le regard du médecin lorsque l’on ose donner son avis, ce regard qui fait mal, plus encore que ce pour quoi nous sommes venu consulter.
Alors winkler, il agace parfois, il fait rire souvent, il fait grincer des dents, mais ce qui m’interpelle, c’est que nombre d’entre vous, médecins blogueurs du 21e siècle , lui ressemblez en de nombreux points. Et au final, c’est grâce à vos articles et aux réactions que cela suscite, que les hommes et femmes comme moi, simples patients, arrivons à ne plus perdre pieds (et dignité), devant le dieu médecin susceptible d’avoir un comportement déplacé avec nous. C’est grâce à vous tous que nous avons le courage de dire non à des gestes intrusifs inutiles, grâce à vous que nous écoutons nos instincts de parents, grâce à vous que nous osons participer à une consultation et non la subir, grâce à vous que nous savons qu’un médecin n’est pas un distributeur de médicaments……
A tous les médecins maltraitants que j’ai croisé, j’aimerai écrire une trèèèèès longue lettre, mais je pense que je serai trop vindicative, donc peu constructive. Je préfère vous remercier, ici, winkler, borée et les autres, vous qui vous remettez en question dans votre façon d’être, votre façon de pratiquer la médecine aujourd’hui, vous qui nous montrez que les médecins d’aujourd’hui se donnent franchement du mal pour nous satisfaire, nous les mamans inquiètes, les femmes fatiguées et les hommes se mourant d’un rhume…..
Merci de me donner à penser que les médecins d’aujourd’hui feront les patients de demain…
Merci, par votre billet, d’avoir soulevé le malaise que l’on peut ressentir à la lecture de la série « les médecins malveillants ». Visiteur occasionnel du site de Winckler (dont j’apprécie le point de vue habituellement), accompagnant de personnes en situation de handicap moi-même et éveillé à la problématique de la maltraitance, j’ai été choqué par ces portraits caricaturaux. Je rejoins la 1ère partie du commentaire de @docteurdu16 qui évoque une « psychologie de bazar ».
Vous vous adressez à Winckler en lui reprochant son intransigeance, alors que je questionnerais plutôt la pertinence de ces portraits.
Personnellement, je n’en tire aucun enseignement. Je me suis demandé pourquoi et je le résumerais à peu près ainsi. En tant que personne en situation de souffrance, j’ai le sentiment que toute tentative visant à réduire mon « bourreau » à un stéréotype définitif est vaine car elle passe à côté des dimensions multiples de la souffrance (provoquée ici par la maltraitance). En tant que soignant ou personne en situation de responsabilité, ce sont les témoignages, questionnements, échanges, retours qui me nourrissent. En fait, c’est terriblement simple de dresser un portrait type du méchant maltraitant, mais terriblement compliqué de contribuer à ce que chacun ne le soit pas.
Winckler est précieux sur ce dernier point (ne serait-ce que dans la réponse à votre billet !) mais avec ces portraits de médecins maltraitants, je crains qu’il ne se soit un peu fourvoyé dans la facilité.
bon, alors là, merci Borée !
moi je suis en train de finir « le choeur des femmes » (Shame on me; j’ai un peu tardé à me le procurer) et j’aurais bien quelques trucs à dire mais tu l’as fait admirablement dans ce billet…
allez zou, je file lire la réponse chez MW.
@ +.
PS : Merci Mme EMMA, çà me fait chaud au coeur de voir que des patients s’aperçoivent du changement de paradigme dans « la jeune génération » ; sans vouloir offusquer « les anciens » car beaucoup d’entre eux m’ont offert et m’offrent encore un vrai modèle « sachsien » et leur compagnonnage. Merci à ceux là…
En tant que patiente, je trouverais absolument formidable que, dans la formation médicale, soit intégrée une formation à la communication non violente ou, a minima, la lecture de Winckler et de Rosenberg.
Dans un monde idéal, tout le monde, y compris les patients, pratiqueraient la communication non violente. Ce n’est pas le cas. Et surtout, il ne faut jamais oublier que le patient, y compris le chieur en mode « usager du service médical » (ce qu’il est aussi soit dit en passant), est toujours là parce qu’il est mal. Il a peur ou il souffre ou les deux. Cette mère avec sa môme qui tousse, elle souffre de voir sa fille tousser et de ne rien pouvoir faire (ah les nuits de bronchiolite à pleurer de désespoir sans rien pouvoir faire devant un p’tit loup qui nous regarde d’un air de dire « mais pourquoi tu ne m’aides pas ? » – parce que je suis assez informée pour ne pas infliger inutilement de la kiné respi inutile ou du célestène sur un cas qui n’en nécessite pas, mais je comprends les parents qui courent chez le kiné tous les jours simplement pour se rassurer), elle a juste besoin de faire quelque chose. Et une cuillère de sirop, même quand on sait que ça ne guérit rien, c’est une façon de dire à son enfant « ne t’inquiète pas, Maman est là » (ça m’est arrivé de faire une cuillère de grenadine à peine coupée d’eau pour apaiser ma fille. Et ça marche).
En tant que patiente, je suis aussi très rassurée en lisant vos blogs et les tweets médicaux, oui j’ai l’impression que la profession change. Les patients aussi sans doute. Mais pas que pour le pire. Pour le meilleur aussi quand, mieux informés, ils deviennent plus partenaires de leur médecin. Evidemment, ça demande plus d’effort de chaque côté. Mais ça va dans le bon sens, celui du respect mutuel, un respect qui n’est plus fondé sur l’autorité ou la toute-puissance mais sur la confiance.
Bonjour cher Borée
je vous découvre à l’occasion de ce débat (je suis un fidèle du Winckler webzine) et vous m’êtes déjà cher car votre blog me plait beaucoup et vous m’êtes très sympathique et oui je suis d’accord avec ceux qui disent que seuls les gens attentifs sont sensibles aux critiques et donc que seuls les bons médecins qui cherchent à s’approcher d’une pratique humaniste idéale de la médecine peuvent être irrités à l’idée qu’on puisse les assimiler à un médecin maltraitant juste parce qu’ils ne sont pas parfaits. (La phrase est finie !)
Courage, nous sommes un paquet de patients qui lisons vos blogs, et nous vous aimons !
:-)))
Salut Borée
bon ben pour moi ça m’a remué les tripes aussi le post de MW et ta réponse – je m’efforce chaque jour d’être meilleur médecin et être humain qu’hier, et même si je n’y arrive pas tous les jours, comme toi, vu les efforts que je fais, je me suis dit que je ne « méritais » pas de recevoir un tel courrier ! du coup colère contre MW « pour qui il se prend » toussa toussa
et puis je me suis souvenue … il y a quelques années alors que j’étais remplaçante, j’étais exténuée (par mon gamin de 2 ans en pleine crise surtout) et j’ai mal commencé ma matinée de remplacement, tous les patients me gonflaient, ils étaient tous chiants, alors j’étais sèche et désagréable avec eux, et j’étais fière de moi, ils l’avaient bien mérité après tout … et puis une gentille petite mamie est entrée et m’a dit doucement ces qqs mots « vous savez, dans la salle d’attente, les gens disent que vous êtes méchante »
ça m’a fait l’effet d’un coup de massue, ça m’a irrité pendant qqs minutes « et en plus ils oooosent se plaindre », et puis je me suis calmée, vraiment calmée, je me suis regardée et je n’ai pas aimé ce que j’ai vu, je me suis rendue compte que les patients n’étaient pas chiants, mais que j’étais à bout de nerf, et que ce n’était pas une raison pour me défouler sur les patients
franchement, ça m’a servi pour le reste de la journée, et ça me sert encore : quand je recommence à me défouler inconsciemment sur les patients, je n’ai plus besoin qu’on vienne me dire que je dépasse les bornes, je me souviens de cette patiente qui a eu le courage de me le dire, et je me calme toute seule comme une grande
ça me sert aussi pour mes enfants d’ailleurs, je passe moins mes nerfs sur eux (enfin moins fort et moins longtemps … que c’est dur d’être parent !)
alors peut-être qu’un jour tu recevras un tel courrier, ou qu’un patient te le dira en face, et que ça te sera utile aussi
quant au vrai chieur qui t’insulte par courrier, ben de toutes façons tu le savais déjà que c’était un con alors on s’en fout un peu, hein 😉
je n’ai pas lu toute la réponse de MW, mais c’est vrai que j’aurais préféré qu’un autre rédige cet article, un qui tende un bâton avec lequel on peut le battre lui aussi 😉 j’espère qu’il est bien conscient de ça
quelqu’un qui s’interroge sur sa pratique, sur ses relations avec l’autre, et qui cherche à s’améliorer, ça ne peut qu’être quelqu’un de bien, mais vous n’exercez près de chez moi, dommage.. 🙂
Ping : In the trap ! | nfkb's blog
ne pas être un soignant maltraitant ne signifie pas forcément ne jamais avoir de comportement inadéquat, c’est impossible… malgré tous nos efforts, nous avons toujours à un moment ou à un autre des difficultés relationnelles avec certaines personnes. Non, etre un soignant bienveillant, empathique et bien-traitant, c’est avant tout se poser la question de son comportement et de sa parole face à son patient. c’est s’interroger sur sa pratique et se remettre en question si besoin, choses que vous avez l’air de faire. Mieux: de faire avec coeur 🙂
J’ai connu des médecins maltraitants. je suis un cas typique a qui l’on dit en plein milieu de la souffrance et de l’hémorragie menstruelle, sans examen « mademoiselle vous êtes une femme faut faire avec! ». Plus tard un médecin un peu moins idiot m’a dit que la souffrance menstruelle n’était pas une normalité, mais le signe d’un problème : mon endométriose fut diagnostiquée, mais un peu trop tard..
Des médecins peut scrupuleux j’en ai connu aussi, genre un toubib qui me prescrit un anti-migraineux en oubliant de me dire qu’il est incompatible avec ma contraception. Un autre qui ne me pose meme pas la question et qui me dit que ca n’a pas d’importance quand j’essaie de le lui préciser.heureusement j’ai un généraliste compétant, qui suit tout, qui prend le temps, qui soigne et soulage et déculpabilise. donc oui il y a de très bons médecins et de mauvais. un médecin maltraitant ne l’est pas par accident mais continuellement.
donc ne vous en faites pas pour vous…
Bonjour.
Tout d’abord, excusez-moi de poster un commentaire sans avoir lu tous les précédents (il y en a 72, c’est beaucoup) au risque de la redondance.
Moi aussi, en lisant la série de Winckler sur les médecins maltraitants, j’ai imaginé le mauvais usage que pourraient en faire certains patients. Je me suis dit « ah, là, il devrait préciser que ne pas redouter de voir le médecin s’arrêter, ce n’est pas non plus le pousser à le faire ». J’ai imaginé l’impact de tels courriers sur des médecins de bonne foi, justement à cause de leur bonne foi, et ça m’a inquiétée.
Mais comme vous le répond Martin Winckler, vous pouvez surmonter votre peur de mal faire. Je ne suis pas médecin, mais je crois l’avoir expérimentée en tant que parent. Là aussi, c’est en se détachant de notre « mission », en acceptant de n’être « que » l’humain que nous sommes, que nous pouvons le mieux nous en sortir.
Cependant, si la maltraitance grave était si rare que ça, je trouverais peut-être ses conseils excessifs. Maintenant, je vais vous parler en tant que patiente. Soit j’ai une malédiction personnelle qui me fait tomber très souvent sur les rares médecins maltraitants, soit je suis de ces patients hystériques, paranoïaques et vindicatifs qui voient le mal partout, soit les médecins maltraitants sont malheureusement assez courants.
Pour la malédiction, je pense qu’être dans le « circuit des pauvres » peut avoir joué un rôle : même si on y trouve peut-être des médecins particulièrement dévoués et désintéressés, les moyens manquent, les conditions d’exercice sont mauvaises, le suivi personnalisé inexistant. L’une des situations de « soin » les plus minables, risibles que j’ai vécues, c’était dans un dispensaire, où pour tout « soin », un stagiaire a appliqué sans cacher son dégoût de la bétadine sur mes condylomes. Cependant cette « malédiction » reste au plus un facteur partiel.
Pour ce qui est de ma paranoïa, je ne peux que vous en laisser juge, et si vous ne me trouverez pas trop délirante, la troisième hypothèse, celle d’une proportion inquiétante de médecins maltraitants, notamment au sein d’un système hospitalier qui broie autant qu’il ne soigne, en découlera.
Il me faut donc vous raconter l’histoire qui a initié chez moi une puissante phobie des actes médicaux et particulièrement gynécologiques.
J’ai eu des condylomes. D’abord, j’ai consulté dans une structure pour jeunes, « adosphère », censée nous conseiller sur notre santé sexuelle, où m’ont été prescrits des ovules abrasifs. Si j’ai bien compris les explications que j’ai finalement eues beaucoup plus tard, le seul effet de ces ovules est de faire disparaître les condylomes, donc d’empêcher de les soigner, mais pas de les faire partir -ou peut-être, avec de la chance.
Ensuite, j’ai fait cette visite au dispensaire, complètement inutile. Puis j’ai consulté en gynéco à l’hôpital. Là, à la deuxième consultation, on m’a dit qu’il faudrait que je me fasse opérer, que les condylomes seraient brûlés avec un rayon laser. J’avais super peur (un laser !) mais pas trop le choix.
On m’a embarquée dans un labyrinthe de sous-sol vétustes, fait mettre blouse, chaussons, charlotte, et entrer dans une grande pièce sans fenêtres, entièrement carrelée, dans laquelle trônait une espèce de canon télescopique plus grand que moi, un truc de la NASA ! Sur le côté, une cabine vitrée depuis laquelle, je suppose, on manipulait l’engin. Et au milieu de la pièce, en face du canon mais à au moins trois mètres : une table d’examen gynécologique. On m’a fait grimper là, écarter les cuisses en face de… ce TRUC, et attendre.
Un type est entré, ne m’a pas dit bonjour, ne s’est pas présenté, et m’a annoncé qu’on n’allait pas m’opérer, qu’on allait me faire une biopsie.
– Ah. Et c’est quoi ? (mon ton et ma question étaient une tentative timide mais claire pour lui signaler ma terreur)
– On va vous prendre un tout petit bout de chair dans l’utérus. (zéro empathie)
– Ah. Et… ça fait mal ? (rebelote, en plus appuyé)
– Hahahahahahaha ! Mal ? Mais non ma p’tite dame, ça fait pas mal du tout, voyons. (Zéro écoute, paternalisme maximum. Malgré ma peur, l’aiguillon de l’humiliation me pousse à ne plus solliciter de réconfort)
Il m’ordonne de tousser, dépose un (gros) machin sanguinolent dans un bassin, et me force à dire que alors, hein, vous voyez que ça fait pas mal ? Je n’en sais rien, je me laisse guider par son ton convaincu et réponds « non », puisque de toutes façons c’est la seule réponse. Eh ben voilà ! (le ton humiliant continue malgré ma docilité)
D’ailleurs on va en faire une deuxième. Allez, toussez…
Après, j’ai un trou. Je ne me souviens pas du tout de m’être rhabillée ou d’avoir remonté l’escalier. Je me souviens que j’ai eu du mal à redescendre de la table d’examen, sans que personne ne s’en soucie. Et ensuite que j’errais dans les couloirs de l’hôpital, cherchant la sortie en titubant. Une aide-soignante m’a vue, elle ne m’a même pas demandé si ça allait tellement c’était évident que non. Elle m’a fait asseoir et a insisté pour que je mange une compote.
Quand ils m’ont opérée, ces bouchers criminels, ils n’avaient pas reçu les résultats de cette biopsie. L’opération a d’ailleurs été elle aussi inutile, puisque la personne que j’ai vue ensuite (j’ignore si c’est elle qui m’a opérée) m’a dit « ah ben oui c’est vrai, zut, on n’a pas pensé à regarder dans l’anus ».
Mais comme ils m’ont quand même déclarée guérie, ce n’était plus leur problème. Ils m’ont simplement adressée à un entérologue, et six mois plus tard j’ai reçu un courrier qui me suggérait de passer une visite de contrôle, mais « juste au cas où ».
Heureusement d’ailleurs qu’ils n’ont pas touché à mon anus, parce que quand je dis bouchers, c’est après avoir pu comparer avec le travail compétent et soigné des personnes qui se sont occupées de moi ensuite. Cette opération a été faite avec un hachoir.
Tout le reste a d’ailleurs été à l’avenant : protocole opératoire d’un autre âge avec diète depuis la veille, douche intégrale à la bétadine, anesthésiste qui m’injecte un produit par surprise et quand je lui demande ce que c’est, me répond, rigolard, « c’est l’apéro » et s’éloigne rapidement en me laissant la bouche ouverte.
Les longs mois perdus en délais divers avaient laissé aux condylomes le temps de s’étendre et il a fallu ensuite quatre autres opérations pour m’en débarrasser, malgré l’efficacité du colloproctologue qui m’a suivie. Il m’a dit qu’il fallait opérer sans attendre, a tout de pris son agenda, appelé un collège gynéco et posé une date pour la semaine suivante.
Il a aussi répondu à toutes mes questions avec écoute et patience, et m’a notamment appris que les condylomes pouvaient se transmettre autrement qu’en baisant sans capotes. Là, j’ai découvert que je les avais refilées à mon ex, à mon nouveau copain, et… à mon fils de deux ans. Alors que ça ne serait jamais arrivé si j’avais été renseignée correctement dès le début. J’avais déjà consulté au moins six personnes différentes et aucune ne m’avait rien dit sur les risques de transmission !
Le gynéco qui m’a suivie aussi a été parfait. A chaque visite de contrôle où j’apprenais que j’en avais encore, il m’a aidée à encaisser le coup. Quand je l’ai appelé en pleurs parce que je n’arrivais pas à me faire les soins, il m’a dit de venir tout de suite, m’a soignée et prescrit une infirmière. Ils ont tout fait pour ne pas me charcuter, pour m’opérer en ambulatoire, et il n’a jamais été question de diète ni de douche à la bétadine.
Eh bien même après avoir pu constater une telle différence, de compétence comme d’humanité, réaliser que ce que j’avais subi n’était pas acceptable m’a pris plus de dix ans, puisque le jour où je me suis dit que ça m’aiderait de porter plainte pour viol, il y avait prescription. Parce que oui, maintenant je parle de viol à propos de cette biopsie, du seul viol dont je ne me suis pas remise.
Aujourd’hui je ne peux toujours pas évoquer ça sans me sentir physiquement menacée. J’ai un généraliste et une gynéco compétents, respectueux, en lesquels j’ai toute confiance ; ils doivent négocier pour que je les laisse m’approcher à moins d’un mètre. Un mètre ! Il est hors de question pour moi de refaire un jour un frottis, alors que justement après des condylomes ce serait indiqué.
Voilà l’intérêt des billets de blog de Martin Winckler : que les patients, même les jeunes femmes timides et terrifiées, soient en mesure de se défendre face à ce genre d’individus et de traitements. Et ça, je pense comme lui que ça vaut bien le risque d’encourager quelques râleurs de temps en temps.
j’ai lu l’article de MW, puis celui ci. Je suis une patiente et même une maman. Pire que tout une maman d’enfant autiste. Et moi l’article de MW m’a plutôt donné envie d’écrire une gentille lettre a mon médecin de famille. Oui en lisant les descriptions j’ai reconnu quelques scènes que j’ai vécu avec ce médecin. La fois ou je lui ai parlé du regard fuyant de mon fils alors qu’il avait 2 ans et qu’elle m’a faussement rassurée. La fois ou face a aux troubles du sommeil de mon fils elle m’a fait une ordonnance d’homéopathie et que je suis rentrée en pleure chez moi (l’homéopathie ma bête noire).
La fois ou je lui ai envoyé mon mari sifflant comme un asthmatique et qu’il est revenu avec du prorinel et qui a finalement fait un malaise le lendemain en hypoxie. Bref elle a eu quelques loupés ma medecin c’est vrai et pourtant c’est toujours mon médecin, et je lui fait confiance, je trouve que c’est un très bon médecin… en fait il y’a 2 jours je l’ai consulté, pour de la paperasserie un dossier MDPH. Et en fin de consultation je lui ai dit « vous êtes géniale » et elle m’a répondu « mais pourquoi vous me dites ca? » j’ai pas su quoi lui répondre. Mais au final et pourquoi je pourrai pas lui dire que je l’apprécie comme médecin. Et c’est aussi par ce qu’elle est humaine que je l’apprécie avec tout ce qui va avec et notamment ca peut être des erreurs, des moment ou elle est plus fatiguée… Et que ca en fait un bon médecin aussi.