Archives mensuelles : juin 2012

Dior

Chacun ses trucs.

Tout médecin, même un généraliste, a des domaines qu’il aime et d’autres moins ; des choses qu’il maîtrise et d’autres qu’il tâche d’éviter.

Question de goûts personnels, de hasards lors du cursus des études, d’opportunités, de géographie.

Si vous vous êtes tordu une cheville ou fait un lumbago, vous n’êtes pas obligé de venir me voir.

Je ne serai peut-être pas totalement nul, mais je ne serai pas très bon non plus. Et en tout cas, vous aurez du mal à me motiver.

Je ne sais pas pourquoi, mais tout ce qui concerne les muscles et le squelette, je n’ai jamais réussi à m’y intéresser vraiment. Et puis, de toute façon, ça se termine quand même à peu près toujours pareil : paracétamol, antiinflammatoires, repos. Parfois une attelle.

Si vous avez un enfant à me montrer, par contre, vous serez les bienvenus : ça m’amuse et je saurai m’y prendre.

Si vous avez un problème de cardiologie ou de médecine interne, venez ! Je suis à peu près au point et je vais me passionner à décortiquer votre cas.

Si vous faites un infarctus ou un coma hypoglycémique, faites-moi appeler ! J’ai fait quelques mois de SAMU et j’aime me sentir vraiment utile.

Si c’est pour de la gynécologie, asseyez-vous. Vous réveillerez mes instincts militants et j’adorerai prendre un long moment pour tout vous expliquer en détail.

Mais si, vraiment, vous voulez me faire plaisir, venez avec une belle balafre. Une plaie, une blessure, une mandale, une entaille, une coupure, une estafilade. Ou bien encore un kyste sébacé à exciser, voire une kératose mal placée. Là, ce sera chouette.

Car, oui, j’aime les travaux manuels. C’est peut-être une des raisons qui m’a amené dans ce coin perdu. Les confrères qui sont installés près des villes ne font presque plus ces gestes : les gens ont pris l’habitude d’aller aux Urgences ou chez le spécialiste. Ici, ils sont généralement contents de ne pas avoir à se taper la longue route.

Petit à petit d’ailleurs, j’ai gagné en assurance. Il m’est arrivé également, au début, d’envoyer des patients chez le dermatologue, le chirurgien ou l’urgentiste. Et je me suis rendu compte que, bien souvent, j’aurais fait aussi bien ou même mieux sur le plan esthétique. Aujourd’hui, il faut vraiment que la plaie soit très moche ou la lésion vraiment inquiétante pour que je renonce.

Donc si vous vous êtes mis un coup de cutter ou qu’une vache vous a planté son sabot dans le tibia, venez me voir !

Je vous installerai bien à l’aise sur ma table d’examen, je désinfecterai votre blessure, je ferai une anesthésie pour que vous n’ayez pas mal. Je sortirai mon matériel stérile.

Et puis je m’attellerai au travail.

Telle une couturière appliquée, je choisirai ma technique, car nous sommes dans le sur-mesure : un point en Y ? Un point inversé profond ? Un invisible surjet intradermique que personne d’autre ne sait faire dans les environs ?

Scalpel, pincette, ciseaux, aiguille montée, je laisserai alors mes mains virevolter, en tirant un peu la langue. Parfois, je travaillerai en silence, laissant échapper un juron de temps en temps, parfois nous ferons la causette. En tout cas, mon esprit sera au repos. Comme j’aime ces moments de relâche entre un diabétique hypertendu artéritique et un patient dépressif !

Paradoxe du système français qui privilégie la technique à l’intelligence : ces gestes de petite chirurgie sont très bien rémunérés. C’est bien souvent le montant de trois ou quatre consultations sans être forcément plus long et bien moins épuisant.

Lorsque nous arriverons sur la fin, je ferai mes nœuds en vous laissant regarder, un coup à l’endroit, un coup à l’envers, vous me prendrez un peu pour un magicien.

Si ma secrétaire avait été là elle serait venue m’aider, car elle adore ça.

Et une fois venu le moment du pansement final, elle vous aurait dit, un peu pour vous rassurer, un peu par fierté d’entreprise « Et voilà, c’est fini. Le docteur Borée a encore fait de la haute couture pour vous. »

Naissance

Voilà, c’est aujourd’hui que sort mon livre.

Soixante-seize textes dont dix inédits. Dix-huit dessins de 14 illustrateurs différents. Une préface de Martin Winckler. Des citations de Spinoza et d’Albert Jacquard. Une couverture de David Gilson.

De la médecine, de la campagne, des gens, de l’amitié, de la mort. La vie quoi !

J’espère qu’il vous plaira.

Dédicaces

Je peux enfin vous donner davantage d’éléments concernant les dédicaces.

Voici donc comment il sera possible de procéder :

1. En « semi-différé » au Congrès de Nice de la Médecine générale, du 21 au 23 juin

Il y aura un petit stand sur lequel le livre sera en vente. Malheureusement, pour des raisons de préservation de mon anonymat, je n’y serai pas moi-même.

Par contre, vous pourrez y acheter le livre et venir le récupérer un peu plus tard, dédicacé (idem si vous venez avec un exemplaire que vous aviez déjà acheté).

2. De « vraies » séances dédicaces

Il devrait être possible d’organiser de « vraies » séances de dédicaces dans quelques grandes villes. Ce sera l’occasion de se rencontrer et d’échanger de vive voix. J’en suis à la fois très heureux et excité, et très anxieux, toujours pour des questions d’anonymat. Je préfère donc avertir tout de suite qu’il ne sera pas possible de prendre des photos 🙁 .

Pour le moment, voici le programme :

  • Bordeaux : Librairie Mollat – samedi 30 juin de 14h à 16h
  • Paris : Librairie L’oeil écoute – 77, bd Montparnasse 75006 – samedi 7 juillet de 17h à 19h
  • Strasbourg , Lyon, Marseille et Toulouse : probablement mais à la rentrée de septembre

(Je vous tiendrai au courant des éventuelles nouvelles dates en éditant ce message)

3. Les dédicaces par correspondance

Edition du 28/03/13 : c’est fini ! 🙁

Mon amie Jaddo avait déjà organisé ça pour son livre à elle. Je me suis donc inspiré de ce qu’elle avait fait. Par contre, ça devrait être plus simple ce coup-ci.

Ma librairie-copine est :
Librairie Mollat
15, rue Vital Carles
33000 Bordeaux

Il s’agit de la plus grosse librairie indépendante de France et ils ont un site internet très bien fait.

Vous pouvez commander votre (vos) exemplaire(s) et le(s) régler en ligne ICI.

En validant votre commande, vous choisissez si c’est à livrer ou si vous passez récupérer le livre à la librairie et il y a une zone de texte libre.

Inscrivez-y en titre « Dédicace – Borée » et complétez. Dites-moi au moins pour qui c’est, si vous avez des questions ou des remarques particulières, des choses gentilles à me dire, des déclarations d’amour à me faire…

Il faudra ensuite attendre que je passe sur Bordeaux pour une fournée (j’y passerai une à deux fois par mois au début).

Histoire de gagner du temps et que je puisse réfléchir à l’avance à quelque chose de sympa à vous écrire, vous pouvez me prévenir en copiant le texte de votre message et en me l’envoyant également à moi par mail (boree arobase boree point eu).

4. E-Dédicaces

Si vous êtes très pressés (ou que vous avez déjà acheté votre livre ailleurs) :

Vous me passez commande à moi, par mail, quand vous le sentez. Mettez-moi dans votre titre E-Dédicace. Je scanne, je maile, vous coupez amoureusement avec des ciseaux, vous collez avec de la colle.

5. La « vraie » couverture

Ce n’est pas sans une certaine consternation que j’ai découvert la très laide couverture choisie pour mon livre. Je ne suis pour RIEN dans ce choix.

J’ai donc demandé à l’ami David Gilson qui avait déjà été sollicité (j’en parlais dans « Fin du suspens« ) de me faire ce qui aurait dû être la « vraie » couverture de ce livre. Et j’ai fait imprimer quelques centaines de cette jaquette de mon côté.

Ce sera donc un petit cadeau supplémentaire pour ceux qui se feront dédicacer leur livre (sauf, bien sûr, les E-Dédicaces), ils auront cette jolie jaquette en prime !