Pabu Ki Dhani

Je vais me permettre une nouvelle entorse à ma ligne purement médicale.

Pour tenir une promesse.

Nous sommes donc revenus vivants de notre voyage en Inde. Une expérience étonnante, envoûtante, déstabilisante tant nos points de repères usuels peuvent être bousculés.

Au cours de ce voyage, nous avons passé cinq journées particulièrement magiques à Pabu Ki Dhani.

Algoza et guimbarde

Capucine est française. Il y a quelques années, elle a rencontré Pabu et décidé de faire sa vie avec lui, dans le désert du Thar, près de la ville de Jaisalmer.

Pabu fait partie de l’ethnie Bhîl. Il s’agit de l’une des nombreuses « populations tribales » de l’Inde. A ce titre, ils sont hors castes et, étant hindous, ils sont considérés comme des Dalits ou Intouchables.

Ce n’est rien de dire que leur statut social est extrêmement dévalorisé malgré la législation indienne officielle. Ils sont maintenus dans les marges de la société, accèdent très difficilement à l’éducation et à certains droits qui nous semblent élémentaires : obtenir un passeport par exemple. Ce sont encore les hautes castes qui déterminent qui épousera qui et quels seront les prénoms des enfants.

Plus particulièrement, il leur est, en pratique, totalement interdit d’accéder à la manne touristique.

Pabu est l’un des rares membres de sa tribu à savoir écrire et parler l’anglais. Avec l’aide de Capucine, ils ont bâti cette « écoferme » à côté de leur maison. Ils cherchent à y développer une activité touristique et à faire renaître les artisanats locaux, au bénéfice de l’ensemble de la communauté ainsi que d’autres castes défavorisées, tels les Joggis, les manouches du désert.

Tous les excédents de leur activité sont immédiatement réinvestis, que ce soit pour l’achat de médicaments, de nourriture ou pour payer les frais de scolarité de certains jeunes dans une école privée (seul moyen pour eux d’accéder à une éducation secondaire).

Sans eau courante, sans électricité (mais avec, tout de même, des conditions de confort et d’hygiène très correctes), au milieu du désert nous avons passé avec eux ces quelques magnifiques journées, faites de rencontres humaines et de découvertes passionnantes.

Les soirées autour du feu de camp, sous les étoiles ont été des moments privilégiés. Plus encore lorsque Shantra, le cousin de Pabu, sortait son algoza et nous berçait de cette envoûtante mélodie.

Soirée autour du feu

Voilà, si vous voulez les aider depuis la France, vous pouvez aller voir du côté de l’association Malenbaï.

Et si vous projetez de vous rendre en Inde, n’hésitez pas à passer par Pabu Ki Dhani. L’expérience sera inoubliable.

***

P.S. N’est-ce pas qu’il fait de jolies photos mon homme ?! 🙂

8 réflexions sur « Pabu Ki Dhani »

  1. Speedoms

    Merci de nous faire découvrir ce magnifique pays qu’est l’Inde. Et pour répondre à ta question, OUI, ton homme fait de magnifiques photos !

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  2. Kyra

    Superbes les photos en noir et blanc.
    As-tu vu le film de Tony Gatlif « Latcho Drom »? Que de la musique, pas une parole, ça commence dans le désert du Rajasthan…

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    1. Borée Auteur de l’article

      C’est très amusant que tu en parles !
      Un soir, Capucine nous en a montré des passages sur son ordinateur portable (le seul appareil électrique de la maison avec les téléphones mobiles). C’est un des rares films qu’elle peut montrer aux gens de la communauté : les autres ne leur parlent pas tellement ils sont éloignés de leurs codes.
      Et en effet, ceux qui étaient présents ce soir là ont bien aimé : presque tout correspondait à ce qu’il connaissent !

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  3. Laurent

    Je suis un fan des portraits en noir et blanc, si toi ou ton homme en avez d’autres, merci de nous les faire partager… La première photo de ton billet et non moins superbe. Belle invitation aux voyages.

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