Business as usual

Le médicament n’est pas un produit anodin. Il répond à une définition précise, obéit à une réglementation très stricte, et s’inscrit dans un circuit hautement qualifié et surveillé. (1)

 

« Allo Dr Borée ? Bonjour, c’est la pharmacie PiluleDorée.

– Oui, bonjour.

– Dites-voir, Melle Sophie, pour sa pilule… Vous lui avez renouvelé sa Varnoline continue mais elle est en rupture ? Je peux lui mettre quoi à la place ? »

Ce genre de coups de fils n’est pas rare. Je dirais même qu’il semble être de plus en plus fréquent. C’est pénible et, parfois, ça peut carrément poser problème dans le cadre d’un traitement chronique précis.

Naïvement, je me disais que c’était ce qui arrivait dans le cadre d’une industrie de haute technologie. D’autant plus que la mode est aux flux tendus et que, du coup, chaque grain de sable peut gripper la machine.

Je savais bien que, parfois, ce n’était pas très clair. Ainsi du vaccin DTPolio© qui, avant d’être retiré pour des raisons un peu mystérieuses, a été chroniquement en rupture, ne nous laissant que le Revaxis© qui n’est pourtant pas officiellement indiqué chez l’enfant et qui, surtout, vaut presque deux fois plus cher. Mais je pensais que c’était une exception.

Benêt que j’étais !

Les pharmaciens sont informés par leurs grossistes, en temps réel grâce à l’informatique, ou sous format papier chaque semaine, de la liste des médicaments « en rupture ». Cette liste est impressionnante : il y a en permanence plusieurs centaines de produits sur la liste. Pas que des produits de première nécessité, souvent des génériques du laboratoire A alors que le laboratoire B continue à fournir, mais quand même, ça fait du monde.

Dans le tas, il s’agit en effet parfois de problèmes de fabrication :

PRIMPERAN GTT BUV EN FL60ML => Etat : PROBLEME DE FABRICATION

On se dit que c’est bien dommage de payer aussi cher des armées de chercheurs, de chimistes et de techniciens pour se retrouver avec ce genre de difficultés. Mais on peut le comprendre.

Parfois, le motif de rupture nous ramène à l’époque de la Roumanie de Ceausescu :

XANAX CPR SECA 0MG25 BT30 => Etat : PENURIE

CELESTENE AMP INJ 4MG 1ML BT3 => Etat : RUPTURE DE STOCK

Ça, c’est quand le laboratoire a tellement bien serré ses lignes de production, qu’il se retrouve à essayer de compenser en livrant un peu chaque répartiteur et chaque région à tour de rôle.

Mais pas toujours.

1. L’exportation (illégale) des stocks français

L’Europe étant un marché unique où la concurrence est « libre et non faussée », certains font le choix de privilégier tel ou tel marché au gré de la concurrence et des prix proposés. C’est ainsi que des médicaments prévus pour le marché français sont exportés vers des pays où les tarifs sont plus intéressants (Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas…).

Si les grossistes français sont autorisés à exporter légalement une partie de leurs stocks, ils sont également tenus de respecter certaines obligations de service public et de ne pas toucher à un stock réservé au marché national. Mais comme leur calculettes ne marchent pas toujours très bien, c’est pas de chance, il leur arrive de dépasser leurs quotas d’exportations et de puiser dans le stock théoriquement réservé à la France pour augmenter leur marges en les vendant à l’étranger. Voilà qui ne fait pas nos affaires.

Mais il y a plus amusant.

2. Les labos se défendent et créent la pénurie

Car, bien souvent, ces ruptures de stocks sont parfaitement voulues par le laboratoire.

CELEBREX GEL 200MG BT30 => Etat : MANQUE QUOTA FOURNISSEUR

Bien plus agressifs que les classiques grossistes-répartiteurs, et jouant aux marges de la légalité, de nouveaux acteurs  sont apparus pour profiter de ce marché ouvert : les short liners qui se spécialisent sur des gammes restreintes de produits et qui pratiquent des exportations à « prix cassé » d’un pays à l’autre.

C’est pourquoi les laboratoires, pour se défendre contre ces pratiques et maintenir leurs marges bénéficiaires, vont fréquemment limiter volontairement les quantités fournies afin d’assécher ces filières parallèles (qui ne représentent en fait guère plus de 2 ou 3% du marché).

Un autre exemple ?

3. Se passer du grossiste et se répartir les bénefs

Le Crestor© (un traitement contre le cholestérol) est actuellement en « rupture quota fournisseur » chez plusieurs des sept grossistes français et, donc, chez leurs clients pharmaciens. Mais pour les pharmacies qui s’adressent directement à AstraZenecca, pas de problème, il y en a ! Cette manoeuvre permet de zapper le grossiste-répartiteur et de se partager sa marge habituelle de 1,57 € par boîte. Généralement, 40% de cette économie va au pharmacien et 60% au laboratoire. Pour les patients de ces pharmaciens malins, et la Sécu, bien sûr, ça ne change rien.

Quant aux clients des pharmaciens plus « honnêtes », tant pis pour eux.

Encore un exemple ?

4. La pénurie pour orienter la demande

Le Plavix© est une molécule phare de Sanofi-Aventis, un chiffre d’affaire énorme, un blockbuster comme on dit dans le milieu du cinéma ou de ceux qui s’occupent de votre santé. Le brevet arrivant sur la fin en 2009, Sanofi Aventis a logiquement décidé de… mettre le Plavix© en rupture de stock.

Heureusement, un génériqueur, le laboratoire Winthrop, était prêt avant tous ses concurrents (qui attendaient bien sagement que le brevet soit vraiment tombé dans le domaine public) et a pu alors inonder le marché de Clopidogrel Winthrop©.

Mais Sanofi-Aventis n’a-t-il pas fait un procès à Winthrop qui mettait ainsi sur le marché un produit aussi incontournable que breveté pour encore quelques semaines ? Non, bien sûr, puisque Winthrop (qui vient de changer de nom pour devenir Zentiva) est la filiale générique de Sanofi et qu’il s’agissait simplement de lui donner une longueur d’avance sur ses concurrents.

Un dernier pour la route ?

5. La pénurie plutôt que les taxes

Je dois avouer que c’est la situation qui me scandalise le plus car il s’agit d’une stratégie pile-je-gagne-face-tu-perds de la part de l’industrie.

En France, le prix des médicaments remboursés est fixé par le Comité économique des produits de santé, dans le cadre de négociations avec les industriels. Au-delà du prix, le comité détermine des garde-fous en négociant également un volume maximum annuel de vente afin que les laboratoires ne soient pas tentés de promouvoir leurs produits plus que de raison. Au-delà de ce volume annuel, les industriels sont lourdement taxés.

C’est pourquoi, chaque fin de trimestre (l’évaluation suivant ce rythme), certains préfèrent se mettre en rupture de stocks plutôt que de payer les taxes. Malin, non ?

6. Déshabiller Paul pour rhabiller Jean

Enfin, bon, on pleure sur ces situations de pénurie mais heureusement, le génie français n’est jamais pris au dépourvu pour trouver des solutions. Et pour faire avancer la construction européenne par la même occasion.

C’est ainsi qu’un grand laboratoire français dont le nom commence par S. commercialisant un célèbre antidiabétique organise son propre marché parallèle afin de contourner ce système de quotas.

Un partenaire italien (histoire que ça ne se voit pas de trop), « vend » ainsi du Diabicon LP, fabriqué dans le sud de la France, en Bulgarie, pour le ré importer immédiatement en France. C’est dans une entreprise de la région parisienne que des petites mains retirent la notice bulgare, la remplacent par la notice française et changent les vignettes qui portent la discrète mention « IP » (pour Importation Parallèle).

L’avantage pour le labo, c’est qu’il empoche une grande partie de la marge du grossiste-répartiteur (qui est contourné dans la manœuvre). L’avantage pour le pharmacien qui se fournit dans cette filière, c’est qu’il empoche lui aussi une partie de cette marge.

Quant à la Sécu, elle ne dit trop rien puisqu’elle a le droit de piocher aussi un peu dans le pot de miel, la vignette « IP » étant 5% moins cher que la vignette France.

L’inconvénient, c’est que, pour le coup, ce sont les Bulgares qui n’auront pas assez de Diabicon cette année, mais on s’en fout, ce sont des pauvres…

Au final, je me dis que c’est presque rassurant de constater que si : le médicament est quand même un peu un produit comme tous les autres. Business as usual.

 

(1) Cette belle déclaration de principe est issue du site du LEEM, le syndicat de l’industrie pharmaceutique.
Merci à P. de m’avoir ouvert des fenêtres méconnues.
P.S. Varnoline, Celebrex, Crestor : on est bien d’accord que ne sont pas forcément les médicaments les plus utiles qui sont cités mais ce sont des exemples puisés dans la situation actuelle lors de la rédaction de ce billet.

38 réflexions sur « Business as usual »

  1. LaurenceB

    Oh, ben ça alors, moi qui pensait que les entreprises pharmaceutiques, elles voulaient le bien des gens et faire des super recherches sur des nouveaux médicaments et tout et tout. Quoi, ce ne sont pas des philanthropes en fait? On m’aurait menti?

    //quelqu’un a-t-il croisé la fonte sarcasme?

    Sans rire, merci pour une info claire et de qualité.

    Répondre
  2. QIAH

    Pour l’exemple du plavix, j’ai du mal à voir le problème: si j’ai bien compris, le labo détenteur du brevet arrête le plavix et démarre le générique du plavix avant l’expiration du brevet. C’est, certes, malin commercialement mais ça ne me paraît pas répréhensible (sauf si le générique est plus cher? moins efficace?)

    Répondre
  3. Gélule

    Waa, TRES instructif! Excellent billet comme d’habitude!
    Quand même je vais me faire un peu l’avocat du diable, pas un instant je ne doute de ce que tu dis, mais : quelles sont tes sources pour tout ça?

    Répondre
  4. DM

    Très intéressant, mais je ne suis pas d’accord avec conclusion. Les « produits comme les autres » n’ont pas leur prix fixé par l’État, lequel n’impose pas de quotas maximaux de vente. Ce que vous décrivez, ce sont en grande partie des stratégies de contournement de ces règles spécifiques au médicament.

    Répondre
  5. loubet dominique

    La santé n’est qu’un marché et rien qu’un marché comme les autres.
    Il y a encore quelques illuminés qui pensent que l’on peut soigner des gens.
    Restons illuminés :))

    Répondre
  6. SoleilDeMarseille (@soleildemarseil)

    Ah,je me demandais si c’était seulement les officines de mon quartier qui avaient un problème avec leur grossiste… En fait c’est bien ce que je suspectais (cf les pénuries sciemment organisées)

    Répondre
  7. EricD

    Je suis surpris par l’expression « pharmaciens plus honnêtes ». Nous sommes tous honnêtes et rien n’interdit n’importe quel pharmacien de commander directement au laboratoire. Astra crée une pénurie nous obligeant à acheter en direct mais avec des remises inférieures à notre répartiteur.
    Le comportement le plus douteux est celui de Pfizer qui crée une pénurie de son Tahor chez le grossiste. Pour l’obtenir directement, Pfizer nous oblige à acheter ses génériques et en fonction du CA générique, vous avez droit à x boîtes de tahor, y de xalatan, ..; Imaginez si vous deviez, quand vous allez chez le boulanger chercher une baguette, être obligé d’acheter un pain au chocolat, c’est que fait Pfizer. Vivement l’arrivée du tahor générique, on pourra se fournir ailleurs.

    Répondre
  8. Borée Auteur de l’article

    @QIAH
    Concernant le Plavix, il n’y a pas vraiment de « problème ». Dans ces comportements que je rapporte, la plupart sont parfaitement légaux. Pour la moralité, c’est déjà plus discutable. De manière générale, il s’agit simplement de mettre en évidence des stratégies dictées par l’intérêt financier et commercial bien plus que par l’intérêt des patients et du système de soins. Contrairement à ce que certains discours lénifiants voudraient nous faire croire.

    @Gélule
    Pour l’essentiel, il suffit de demander à n’importe quel pharmacien. Par ailleurs, plusieurs sources sont indiquées en liens. Et puis on verra bien si le LEEM essaie de me faire un procès. 🙂

    @EricD
    Je suis d’accord, d’où mes guillemets. Je n’ai pas trouvé de meilleur terme mais, sincèrement, je suis preneur.
    Ce que je veux dire, c’est qu’il y a des pharmaciens qui considèrent que leur rôle est avant tout de fournir une prestation de qualité aux patients qui s’adressent à eux et qu’ils ont mieux à faire que de prendre du temps pour jongler avec les circuits et trouver des combines (légales) pour augmenter leurs marges.
    Je pense qu’il y a beaucoup de pharmaciens qui seraient plus heureux s’ils n’avaient pas à se préoccuper de ces considérations de boutiques et s’ils étaient justement rémunérés pour la qualité de ce qui fait le cœur et la noblesse de leur métier.

    Répondre
  9. QIAH

    @Borée oui, la différence entre légalité et moralité, je la vois bien sur les autres points que vous citez. Mais pour le plavix, c’est moins net: il me semble que là, la seule partie lésée est un éventuel concurrent du labo sur ce générique, mais pas le patient.

    Répondre
  10. Borée Auteur de l’article

    @QIAH
    Certes, il n’y a pas de dommage. Je trouve simplement que de créer volontairement une pénurie sur un médicament pour privilégier le générique maison, c’est de la petite cuisine commerciale pas très glorieuse.

    Répondre
  11. Dr Stephane

    Tout ce que tu dis là mon cher Borée, c’est ce que me raconte également mon pharmacien du coin. (mais tu ajoutes quelques détails croustillants en plus … c’est très intéressant)
    Encore une confirmation que la stratégie des labos est orientée benefs/marketing plutôt qu’intérêt des patients.
    Est-ce vraiment une surprise ?
    Je crains que non.

    Répondre
  12. Pharmacien

    Pour avoir travaillé (seulement?) deux mois en pharmacie cet été, j’approuve totalement cet article. Une remarque cependant. Il ne s’agit pas seulement d’être « pharmacien malin » pour pouvoir négocier en direct (= directement avec le labo, sans passer par le grossiste), mais surtout avoir une grosse pharmacie… Car qui dit achat direct, dit grosse commande, et donc beaucoup de quantités à écouler avant la date de péremption, et surtout beaucoup d’argent à engager, de l’argent qui dort dans le stock…
    Pas évident pour toutes les pharmacies, vous en conviendrez.

    Répondre
  13. Koa

    Merci pour cet article, vraiment intéressant.

    Une question : comment arrives-tu à concilier cette conscience / connaissance (je ne sais pas quel mot employer) et ton métier ? Je veux dire, pour soigner les patients qui viennent te voir et te font confiance, tu es « obligé » d’engraisser des gens qui se montrent assez peu dignes de confiance, via leurs pratiques commerciales ou leur éthique générale (cf. médiator, la pointe émergée d’un iceberg qui coulerait des dizaines de Titanic ;)). Ca ne te rend pas schizo ? Même si je suppose que c’est sans doute inévitable (et c’est sans doute la partie la plus difficile).

    Répondre
  14. Tia

    Bonjour, je suis infirmière et je comprends mieux pourquoi on change et échange sans arrêt entre tous les génériques à l’hôpital! un jour c’est Ogastoro la semaine d’après on reçoit Inéxium! Sans parler d’ Omexel, qui est aussi Mécir ou Josir ! Pfff ça me fatigue de me prendre la tête avec ca.

    Répondre
  15. Saviglia

    Bonjour, merci pour cet article.
    Je m’intéresse de près à la pharmacie et à l’information scientifique (je travaille dans les deux) et je trouve votre analyse vraiment intéressante.
    Suite à la lecture de votre article, j’aurais aimé poser deux questions, auxquelles vous un lecteur pourriez peut-être me répondre.
    – sur l’argument 1 : vous parlez de l’exportation (illégale) des stocks français par les grossistes : illégale dans la mesure où les stocks restants ne satisfont pas la demande française (réservé au marché national). Sinon légale. Mais si c’est illégal de provoquer des pénuries, n’y-a-t-il pas des amendes ? Savez-vous qui doit (ou devrait) exercer un contrôle ?
    – sur l’argument 2 : créer une pénurie pour lutter contre les « short-liners » et casser les filières parallèles. D’après votre article, j’ai compris que cette pénurie serait créée par les labos… mais si j’ai bien compris l’article en lien (spharma), ce seraient en fait les grossistes les plus embêtés ? ou vous pensez que les short-liners lèsent également les intérêts des laboratoires (mais je n’ai pas compris comment)?

    Répondre
  16. Laurence

    Un commerce comme les autres? Non, bien pire! Je travaille dans le commerce et je n’ai jamais vu de système aussi cynique.

    Répondre
  17. ABC

    Vos données semblent être faussées.. à savoir,

    Concernant le point (4) « 4. La pénurie pour orienter la demande », vous indiquez que:
    (i) le Plavix est tombé dans le domaine public en 2009
    (ii) la division San.Aventis « Winthrop » avait inondé le marché avec le générique, alors que le Plavix était encore protégé par brevet

    Au regard de ce qui précède, je vous invite à lire rapidement les passages suivants d’une décision de l’Autorité de la Concurrence qui vise indirectement le Plavix..

    Voici les extraits pertinents:

    « 11. La protection par brevet des données pharmaceutiques de Plavix® s’est achevée en Europe
    le 15 juillet 2008. (…)
    12. Le 23 septembre 2009, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé
    (Afssaps) a créé le « groupe générique hydrogénosulfate de clopidogrel » (…) et a inscrit à ce répertoire l’autogénérique Clopidogrel Winthrop®, commercialisé le 5 octobre 2009 par la division génériques Winthrop de Sanofi-Aventis.

    13. Le 15 octobre 2009, Teva Santé a commercialisé en France sa spécialité générique de
    Plavix®, Clopidogrel HCS®, qui a été inscrit au répertoire le 27 octobre 2009.
    Au 31 décembre 2009, 15 spécialités génériques de Plavix® étaient effectivement commercialisées, dont 12 spécialités lancées entre le 5 et le 16 octobre 2009 (…). »

    source:
    Décision n° 10-D-16 du 17 mai 2010
    relative à des pratiques mises en œuvre par la
    société Sanofi-Aventis Franc

    Répondre
  18. chantal

    @Laurence: le monde du commerce devient de plus en plus cynique et cruel- Seule importe le chiffre d’affaire et non la satisfaction du client.

    Je peux vous donner un exemple en France, recente. Nouveau responsable dans ma librairie – r´sultat: il fallait passer à des heures précises afin d’obtenir ces livres commandés. La denière commande, bien que là, m’a pris deux mois pour enfin l’avoir entre les mains. Depuis un an, je n’ai plus rien acheté et depuis je cjercje une autre librairie. quand on vit en zone frontalier, le choix n#est pas très grand.

    L’autre coté de la frontière, hier. Je vais chercher mon imprimante qui n’imprime plus en noir, mais en couleur. Sous garantie, je l’ai ramené pour obtenir une explication. et bien le résultat fut que l’appareil marche à la perfection – sauf chez moi. J’ai rouspété et d’un coup au lieu avoir un employé j’avais 4 employé devant moi qui voulait m#interdire d’exprimer mon mécontentement. Je vous dis en tant que client, on ne se sent pas très rassuré encerclé par 4 employé du magasin parce la colère est là (depuis 2 mois le mauvais fonctionnement de cet appareil, avec plein échanges emails).

    Certes, ce sont des extrêmes mais qui deviennent plus fréquent. Quand le commerce est orienter vers la santé, c’est encore plus insupportable que d’habitude.

    Je dois acheter un médicament en France qui n#existe plus en Allemagne. Et bien, il me le faut commander et cela dure une bonne semaine pour obtenir la quantité commandée.

    Bonne soirée

    PS Borée: dommage que ce genre de note n’existe pas chez la presse pour une plus large diffusion. Très intéressant et super travail, merci.

    Répondre
  19. Viobi

    Excellent article très éclairant mais hélas pas étonnant.
    Marrant (enfin, quand je dis marrant…), sur certains points c’est le même genre de cuisine dans l’édition.

    @EricD: les libraires sont contraints de prendre le pain au chocolat pour avoir la baguette. Explication: Albin Michel (par exemple, hein, les « gros » éditeurs font tous pareil) édite Amélie Nothomb. Le libraire veut Amélie Nothomb. Pour l’avoir, il est obligé de prendre le pack complet, avec 30 auteurs inconnus édités aussi par Albin Michel, et des conditions précises (tant d’ouvrages de Tartempion et Duschmol en vitrine pendant au moins tant de semaines, etc.).

    @Pharmacien: Pour être diffusé/distribué (à peu près) partout, un livre doit être fourni en x milliers d’exemplaires au diffuseur, qui se charge de les mettre en dépôt chez les libraires et prend sa commission sur les livres placés (pas seulement sur les livres vendus!)… puis sur les retours d’invendus, la plupart du temps invendables car abîmés (feuilletés n fois en librairie, décolorés en vitrine, etc.). Noter que l’éditeur est imposé aussi sur le stock et pas seulement sur les ventes…

    On remarquera sans grande surprise que sur ces deux points (entre autres), ce sont les petits, petits libraires qui n’ont pas une place énorme pour stocker/mettre en vitrine des dizaines d’ouvrages et petits éditeurs qui n’ont pas des fonds illimités à investir dans chaque bouquin, qui sont particulièrement mis à mal.

    Répondre
  20. Laurence

    Bon, ça n’a plus rien à avoir avec l’article, mais vous travaillez où pour avoir ces conditions en librairie? J’ai dix ans de librairie, et je n’ai jamais vu ça, surtout l’histoire de la vitrine!! Moins de remise si on diminue la grille d’office, oui, mais l’interdiction d’avoir un livre si on ne veut pas les autres, c’est quoi cette histoire?
    Quant au représentant, beaucoup ont des primes sur leur chiffre d’affaire de l’année et plus du tout sur les livres placés.

    Chantal, ne confondez pas les grands patrons et les employés, qui sont encore parfois honnêtes! Moi je n’ai jamais entubé un client, ni menti, ni forcé à la vente, je dis toujours ce que je pense sincèrement.

    Répondre
  21. desperate orthophoniste

    Ayez pitié SVP, je n’arrive plus à vous lire. Ecriture noire sur fond noir…. trop dur pour moi.

    Répondre
    1. Borée Auteur de l’article

      Noir sur fond noir ? Ce n’est pas normal et je comprends que ce soit difficile à lire.
      Peut-être avez-vous changé le thème (dans la colonne de droite), cf. cette page.
      Sinon, il y a peut-être un souci avec votre navigateur.
      Si vous ne trouvez pas la solution, n’hésitez pas à m’envoyer un message sur boree at boree.eu pour que je tâche de comprendre.

      Répondre
  22. chantal

    @Laurence: je ne confonds pas, mais pas tous les employés sont gentils et pas tous les employeurs sont méchants. Dans l’exemple de la librairie, le nouveau responsable n#est pas l’employeur (un salarié comme les autres) seulement un qui n’avait aucune expérience du monde libraire. Le résultat est que les clients restés fidèles pour l’ancienne équipe (car la nouvelle ne s’occupe uniquement de sa catégorie et non pour aider, renseigner le client comme l’ancienne) sont partis. Avant c#était plein, maintenant c’est vide. Au lieu d’acheter des livre français, j’achète des livres en allemand. Les éditeurs français ne daignent pas répondre quand je leur demande des renseignements sur la disponibilité d’un titre ou la continuation d’une série, leur collègue allemand souvent répondent.

    M^me chose dans la pharmacie française, quand un des employés s’occupe, la commande se passe bien, mais quand ce sont les employées alors là tout va de travers.

    Puis, je n’ai rien dit contre vous. J’ai cité deux exemples vécu et le constat de ce que je vois.

    Bonne journée à tous

    Répondre
  23. Taline

    Desesperate orthophoniste, j’ai eu le même souci.
    en cliquant sur la date, le fond clair est revenu.
    Bonne journée à tous et merci Borée.

    Répondre
  24. Ha-Vinh

    Un directeur de laboratoire pharmaceutique de biothérapie aux Etats Unis a été condamné par la justice fédérale pour avoir modifié les résultats d’une étude scientifique (une essai thérapeutique sur un médicament) ce qui a entraîné de nombreuses ventes de ce médicament hors AMM (Autorisation de Mise sur le Marché). Voir toute l’histoire ici:
    http://philippehavinh.wordpress.com/2011/11/08/subgroup-analysis-can-lead-to-jail/

    Serait-ce un point 6 à votre post (modifier les résultats d’une étude scientifique)?

    Cordialement

    Répondre
  25. pieter la granule

    Les livraisons de Clopi Winthrop ont bien eu lieu avant l’inscription au
    répertoire, comme toutes les spécialités génériques de ex-SWI/
    maintenant Zentiva. Dans le cas du Plavix, le génériqueur a bien violé
    la loi sur la propriété industrielle mais le laboratoire de princeps n’a
    rien dit puisque ce sont les même. Alors évidemment, a posteriori,
    lorsqu’on regarde les dates d’inscription au répertoire et les échéances
    brevetaires, la « ruse » est invisible… C’est d’ailleurs ce qui fait
    tout l’intérêt de la technique : il y a fraude, tout le monde peut le
    constater avant la sortie des génériques concurrents mais après
    l’échéance brevetaire, tout est « raccord » : mais c’est trop tard, le
    générique SWI a pris la place.
    Cette pratique est d’ailleurs tellement dans la politique de
    l’entreprise que les livraisons de Valsartan ont déjà eu lieu fin
    octobre début novembre, provoquant la colère et donc un procès de
    Novartis puisque les génériques de Tareg sont prévus pour sortir fin
    novembre début décembre : dans ce cas, le laboratoire commercialisant le
    princeps a eu gain de cause et Sanofi a du retirer son générique (comme
    dirait un général à la mode en ce moment : « caramba, encore raté », même
    si je pence qu’Alcazar n’est pas dans le film de tintin en ce moment à
    l’affiche).
    En conclusion, tout le monde a
    raison, cependant « l’incident » avec le Tareg trahit la culture
    d’entreprise de Sanofi mais je me répète, l’intérêt même du procédé est
    d’être improuvable a posteriori…

    Répondre
  26. ABC

    @PIETER LA GRANULE

    En quoi est-ce qu’il y a eu violation des droits de prop. intel. ?

    Tout d’abord, concernant les différentes étapes…si je comprends bien ce que tu avances… les « livraisons » (à qui?grossistes?pharma?) de Clopi Winthrop ont été effectuées avant leur inscription au répértoire, MAIS leur « commercialisation » (hyp.vente au détail/hopital) n’a pu se faire qu’après l’inscrip. au rép., non?..
    Ensuite, ces génériques ne pouvaient pas violer des droits de PI s’ils sont apparus (i.e. »livrés ») APRES la fin du brevet ET ils n’ont pas pu violer des obligations réglementaires (inscr.au répértoire) car n’étant pas à ce stade effectivement commercialisés, mais seulement « livrés »… Dis-moi si je me trompe, car j’essaie seulement de reconstruire l’évolution dans la commercialisation de ce générique avant les éléments dont on discute..

    Pour le cas de Valsartan/Tareg/Novartis.. aurais-tu des références plus exactes ? Affaire/Juridiction..?
    Le princips de Novartis était-il encore breveté au moment des livraisons du générique par Sanofi?..

    Répondre
  27. Ping : Ou il est dit qu’on peut toujours trouver des trucs interessants sur le web · mireille’notes

  28. Meza

    Merci pour cet article étayé, que j’envoie fissa à mon ancien collègue. En effet,jeune infirmière, je travaillais en MAS et il nous est arrivé plusieurs fois de tomber en rupture de stock pour des médicaments importants pour nos résidents… J’ai donc commencé à fouiner et à me renseigner sur ce « crapuleux » commerce qu’est le médicament…
    Bref,sinon je suis tombé hier sur votre blog et cela fait du bien après 8 mois de travail en collaboration avec un médecin médiocre de lire les lignes d’un médecin impliqué, qui sait se remettre en question et qui s’en pose beaucoup 🙂
    Je suis actuellement expatrié en Australie et votre blog me permet aussi de garder contact avec cette réalité du travail!

    Alors Merci à vous. Et Merci à tout ces professionnels de santé impliqués et intéressés qui nous le font partager…

    Ps: dsl pour l’orthographe, ce n’était déjà pas beaucoup mon fort, mais alors coincé entre l’anglais et le français c’est encore moins facile

    Répondre

Répondre à QIAH Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *