Pardon.
Pardon, Alphonse.
Il faut dire que, dans l’échelle de mon cœur, tu ne commençais pas avec beaucoup d’atouts en main.
Quand le Dr Moustache est parti à la retraite, tu es venu me trouver.
Avec un dossier aussi lacunaire que ton ordonnance était surchargée d’inutiles potions. Des symptômes compliqués et spécifiques de rien, je m’étais déjà crispé un peu.
Et puis avec ton gilet Lacoste et ta petite moustache fine, coupée au carré, qui surligne simplement ta lèvre et te donne cet air d’officier revêche, j’ai eu du mal à me sentir en empathie.
Et, bien sûr, il fallait que tu sois un prof à la retraite. Car s’il y a une corporation qui est à peine moins déplaisante à soigner que les professions médicales, ce sont quand même les enseignants.
Ah, ça, non, dès la première consultation, j’ai vraiment eu des difficultés à m’enthousiasmer.
Si, au moins, tu avais été un sale con, j’aurais su pourquoi je t’en voulais. Avec mon caractère de cochon, on aurait été au clash et ça aurait été réglé.
Mais, non, tu étais simplement pénible. Pénible comme peut l’être un dépressif dévoré d’angoisses. Pénible comme peut l’être un anxieux dont mon prédécesseur avait cultivé l’hypocondrie, comme on entretient sa vache à lait. Pénible comme peut l’être un prof qui sait beaucoup de choses sauf de se mettre en retrait lorsque ses émotions brouillent les pistes.
Il y a deux semaines, tu as fait venir le médecin de garde en soirée pour un malaise. Le médecin, c’était moi. Le malaise, c’était une attaque de panique qui t’avait submergé. Je n’avais déjà pas été très bon.
Et voilà que tu m’as appelé cet après-midi. Pour me voir en urgence. Parce que ça n’allait pas du tout. Moi, je faisais ma tournée hebdomadaire de visites à domicile, ça ne m’arrangeait pas.
Mais on s’est quand même vus et tu m’as expliqué. Tes insomnies, tes oppressions le soir, tes vertiges. L’ORL que tu as consulté deux fois en quinze jours et qui t’as prescrit du Pipidechat après avoir essayé du Perlimpimpim.
Tu m’as redemandé une nouvelle fois, s’il ne fallait pas revenir à l’antihypertenseur que t’avait arrêté le cardiologue puisque tu avais dix-sept de tension. Et qu’un autre médecin de garde, vu pendant le week-end, t’avait dit de le reprendre. Tu as ajouté que, de toute façon, c’était sûr que ce coup-ci tu l’avais ton cancer.
Je n’ai pas été très pro. Ou même carrément mauvais.
Je crois que je t’ai presque engueulé. Que ça n’avait aucun sens de se mesurer la tension comme ça, quinze fois par jour. Que je t’avais déjà dit de ranger ton satané tensiomètre ou de t’en débarrasser carrément. Que tu te comportais comme un poulet sans tête qui court dans toutes les directions, se cogne et trébuche. Que ton problème c’était la dépression et les angoisses. Que tu n’avais pas de cancer et qu’il fallait laisser un peu de temps aux traitements pour agir.
Et puis j’ai eu honte. Honte de m’en prendre à toi comme ça. Parce que tu souffres vraiment. Pas de ce que tu penses mais, oui, tu souffres. Honte de me rendre compte de la tentation que j’avais d’être encore plus désagréable. Dans l’espoir qu’avec de la chance tu partirais en claquant la porte, que tu te trouverais un autre médecin et que je serai débarrassé de toi.
Je me suis efforcé de me calmer, de t’expliquer. On a passé presque une heure ensemble à tâcher de te rassurer et de dégager une solution. Je ne suis pas sûr qu’on y soit arrivé. Je n’ai quand même pas dû être très bon mais j’ai essayé.
Mais qu’est-ce que j’ai du mal.
Je sais que tu n’es pas bien. Pour de vrai. Je sais que tu appelles au secours. Que, quand tu flippes à vingt-et-une heures, même si tu n’as objectivement rien de méchant, tu es réellement malade.
Je sais que tu mérites d’avoir un médecin, des soignants, qui s’occupent de toi. Comme les autres.
Je ne verrais même pas à qui te confier. Je les connais les confrères du secteur. Je suis à peu près sûr que la plupart n’hésitera pas à te rajouter calmant sur calmant, un scanner à une IRM, un spécialiste à un autre. Je ne crois pas que ce soit ce dont tu as besoin. Et puis, au nom de quoi, t’aurais-je envoyé ailleurs ?
Alors, puisque tu m’as choisi, je vais essayer de le faire mon boulot. Le mieux que je pourrai. Et j’espère que j’y arriverai. Que je parviendrai à t’offrir l’écoute et l’empathie que tu mérites, à garder la tête froide et à m’occuper de toi aussi bien que possible.
Alors que tu me pèses. Et que je ne t’aime pas.
Les patients les plus pesants sont ceux qui semblent vouloir nous montrer notre propre impuissance à les aider. Petite phrase magique « aidez-moi à vous aider » quand je suis dans une impasse… but du jeu : prise de conscience par le patient du caractère amplificateur de son angoisse sur les petites informations que son corps lui envoie. Bon courage et bravo pour ce post qui mérite un Balint d’or.
Merci Borée de savoir mettre des mots sur tout ça.
Je suis très touchée par ce que tu dis: il m’a choisi… dans le groupe Balint auquel j’appartiens, on en arrive souvent là. Oui, je veux continuer à le/la soigner parce qu’il m’a choisi et que je suis là pour ça.Et que c’est bien pour ça qu’il ne me laisse pas indifférent celui que j’ai du mal à encadrer (!?!)
Juste merci
Merci pour ce beau billet, et bravo pour ta clairvoyance.
Ton Alphonse, il me rappelle furieusement un patient, ancien prof lui aussi, gravement hypocondriaque, qui était arrivé un jour en me disant « Ah docteur, ce coup-ci je suis vraiment mort! »
Il devait sentir qu’il pesait au médecin que je remplaçais à l’époque, parce qu’il venait me voir très régulièrement – il avait un autre médecin traitant, mais ce cabinet-ci était en bas de chez lui, plus pratique quand il paniquait.
Il était plus ou moins blacklisté à la Maison Médicale de garde, au SAMU… à force d’appeler pour des infarctus qui n’étaient « que » des attaques de panique.
Il y a quelques mois j’ai demandé de ses nouvelles. Il avait fini par le faire, son infarctus du myocarde (et s’en est bien sorti, ouf!)
Parce que même hypocondriaque, un homme de 55 ans, fumeur, sédentaire, avec une hypercholestérolémie… Méfiance, méfiance!
Et bon courage avec Alphonse.
Ah ouais parfois c’est sacrément dur. Tu as très bien décrit. Bon courage
Assez régulièrement quand je ressens comme toi une anti pathie pour un patient, une sonnette d’alarme retentit dans ma tête : attention,tu ne l’aimes pas,tu as envie de le mettre dehors donc méfiance c’est CE type de patient qui fait une complication grave. Comme c’est dur de rester pro dans ces cas-là…
Je suis quelqu’un de très anxieux et qui dois aussi souvent embêter son médecin. En fait non, je ne l’embête pas, je ne le fais JAMAIS venir, même quand je fais des crises d’angoisse à la maison, je me bourre de Xanax et j’attends que ça passe. Parce que je me rends comte que je l’embête mon médecin, qu’il est surchargé de travail, alors je sais que sa seule solution c’est les anti-dépresseurs et tout le toutim. Dommage, je l’aime beaucoup mon médecin, j’aimerais qu’il ait le temps de m’écouter, peut-être qu’il me dirait des choses qui me ferait du bien, parce que je sens bien qu’il est comme ça. Mais il n’a pas le temps, alors je ne dis rien.
Je ne veux pas peser, et je ne sais pas s’il ne m’aime pas. Il est trop bien élevé pour que je me rende compte de ça.
Félicitations,
c’est très courageux de partager cela avec nous, ça l’est encore plus de se l’avouer à soi même.
C’est très bien décrit, et je crois qu’on a tous quelques Alphonse en tête, avec cette envie dans un coin de la tête qu’il aille juste voir ailleurs…
Une fois que j’ai réussi à me dire « il souffre, ce n’est pas juste pour m’emmerder… » je crois que j’arrive mieux à gérer les choses… mais c’est pas facile…
La Psychiatrie, tout au moins de mon temps, n’était pas le point fort de l’enseignement du Généraliste, contrairement à le Neurologie, alors que l’on voit plus de pathologies Psy que de pathologies Neuro.
Ces malades sont déroutants et encombrent les urgences, pour, effectivement, dans la majorité des cas, des Attaques de Panique.
Pourquoi ces patients ne sont-il pas vus par des Psychiatres ? Après tout, on adresse bien au Cardio pour « une affaire de cœur ».
Il est vrai que convaincre un patient de consulter un Psy est chose difficile, surtout si c’est un homme de plus de 50 ans.
Il est vrai, aussi, que vu le nombre sans cesse décroissant des Psychiatres, avec, actuellement, des rendez-vous à 4 mois…
Ce manque de Spécialistes se fait cruellement sentir, aussi, en Gynéco et en Pédiatrie.
Il va peut être falloir que le Généraliste (de ville, je ne parle que de ce je connais) se remette à la Pédiatrie et à la Gynéco et se mette, sérieusement, à la Psychiatrie.
Je pense que l’on peut coter l’anxiété d’une Attaque de Panique grâce à l’échelle EVA, on a, parfois, des surprises.
Et oui, ils sont « pénibles » ces dépressifs mais que c’est rassurant de voir qu’ils suscitent ces interrogations et ces réflexions sur les pratiques professionnelles. Merci pour lui et pour tous les autres…
Question con, mais question quand même, pourquoi ne pas orienter vers un psy ? Trop difficile à proposer ?
Ici ça m’évoque aussi certains patients,une ancienne qui tient absolument à voir son MG tous les mois, au grand désespoir du médecin (et de ses internes, qui lui demandent tous pourquoi il ne lui prescrit pas son traitement pour 3 mois).
ET une jeune nana, avec des problèmes neurologiques, de vraies pathos et des choses plus psychosomatiques, qui vient enfin d’être diagnostiquée dépressive après moult RVs, spécialistes, traitement, 9 mois après la naissance de son deuxième enfant.
J’ai parmi les personnes chez qui je vais une dame du même genre. J’y vais depuis deux ans, et j’ai beaucoup de mal. Mais elle m’a choisie. Je fais avec, et j’essaie quand je vais la voir de laisser pas mal de choses de côté (énervement, envie de la secouer et j’en passe!). L’empathie, parfois, c’est vraiment dur!
Quelqu’un m’a dit un jour que « demander à un dépressif de se bouger, c’est demander à un cul-de-jatte de marcher ». La dépression est une maladie terriblement vicieuse et pesante pour l’entourage… Courage et ne culpabilisez pas !
Allez, faut bien, encore une fois, que je sois discordant.
Cela veut dire quoi, un malade qui m’a choisi ? Il m’a choisi pour quoi ? Pour l’épaisseur de la moquette, pour le sourire de la secrétaire, pour la proximité du cabinet,pour mes beaux yeux, pour ma voiture ?
Pourquoi faudrait-il qu’un malade qui m’a choisi, je le choisisse ?
Deuxième point : pourquoi le confier à un psychiatre ? Et quel psychiatre ? Un freudien ? Un comportementaliste ? Un entre deux ? Un prescripteur de médicaments ? Pourquoi ne pas y « arriver » en médecine générale ? Pour s’en débarrasser ? Pour se rassurer ?
Troisième point : pourquoi fixer des patients dans des pathologies qu’ils n’ont pas ? Ce patient est-il dépressif, je n’en sais rien ? Anxieux, certes…
Quatrième point : coter une anxiété selon une échelle EVA ? Je déteste les échelles EVA. Je déteste les aides-soignantes qui entrent dans une chambre sans dire bonjour à un patient en fin de vie en lui demandant de coter sa douleur.
Pour revenir à l’essentiel : on n’est pas obligés d’empather ses malades, il est même possible qu’une neutralité adversive leur fasse, dans certains cas, du bien. Ce patient a semble-t-il besoin d’amour. Le médecin peut un peu mais pas trop.
Bonjour
Beau billet et bel examen de conscience.
Mais attention un hypocondriaque peut être vraiment malade et un membre du corps médical qui veut à tout pris que sa prostatite n’en soit pas une malgré l’avis de l’urologue et du MG peut se retrouver en cancérologie pour cancer de la prostate métastasé en moins de 6 mois.
Il faut pas tout mélanger je pense dans la psy, pour ma part j’arrive à gérer les dépressifs; mais beaucoup moins les anxieux/hystériques/somatiseurs etc.
eo > pourquoi ne pas les adresser à un psy ? Ben il faut déjà que et nous et surtout le patient pense que c’est un problème psy (déjà c’est pas gagné)
ensuite je rejoins docteurdu16, un deuxième avis si on en a besoin pourquoi pas, mais qu’est-ce que le psy fera de plus que nous en général sur nos anxieux ?
et puis je ne parle pas des délais.
Et c’est vrai qu’il y a : il m’a choisi; mais aussi « je l’ai accepté » il est là notre engagement… certes c’est dur de dire non quand on est le seul toubib du coin; mais accepter de suivre un malade avec qui le courant passe pas du tout, c’est signer pour en chier en permanence… et c’est bon ni pour nous ni pour lui.
Docmam > « qu’est-ce que le psy fera de plus que nous en général sur nos anxieux ? » Heu… Ben c’est un peu son métier, et pas le vôtre, de travailler sur l’anxiété du patient, non ?
Je ne dis pas qu’il faut se “débarrasser” des patients qui ont des problèmes “psy”, mais je ne comprends pas le refus de rediriger vers un psy quand on n’a pas les compétences (et que ce n’est pas notre boulot, tout simplement) pour travailler sur ces pathologies.
Si ce n’est pas notre boulot de bosser sur l’anxiété du patient, je me demande bien à quoi on sert… à soigner les rhumes ?
Comme je l’ai dit, prendre un avis psychiatrique si on est dépassé à un moment, mais ce n’est pas le psychiatre qui assurera le suivi, ce n’est pas lui qui sera appelé en urgence pour une crise de panique…
Si on lui envoie tous nos anxieux, déjà il va péter un cable le psy, mais il ne nous restera plus beaucoup de patients… surtout que je ne vois pas en quoi ça ne serait pas notre boulot.
Je pense que dans le cas décrit dans ce billet, oui, les choses dépassent le cadre du travail du MG. Enfin, on peut en tout cas proposer au patient de vraiment prendre le temps de travailler sur ses symptômes, et là ça demande des compétences qui ne sont pas du ressort du MG.
Et je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le psychiatre qui assurerait le suivi ?? On ne doit pas avoir la même conception du travail psy. (En passant, « psy » ne veut pas nécessairement dire « psychiatre »…)
Trouble somatoforme, faible insight. Cela se traite très bien. Comme une HTA. Suffit d’avoir le bon carnet d’adresses. Après, c’est le réductionnisme organiciste contemporain qui rend ces patients intolérables en regard de nos canons sociaux. Pourtant la souffrance est profonde. Les enrhumés
@Araigné: Pas d’accord avec vous. Le suivi du Psychiatre se résume à une consultation par trismestre pour vérifier la prise du traitement, dont le renouvellement de l’ordonnance est confie au MG!
Quand à un psychologue, il y a en beaucoup mais peu de sérieux et surtout, n’a pas le droit de prescrire un médicament (du moins il y a 10 ans). Puis, pas tout les gens qui soufrent acceptent de faire le travail de trouver la cause de leur état. Ca demande un grand investissement de soi-même qui peut prendre des mois, parfois des années avec pleins de crises et là le premier a qui s’adresser est son MG! car le psychologue est souvent injoignable ou pas de RV libre avant plusieurs jours, alors qu’il y a une souffrance urgente.
Je trouve que vous considérez le rôle du MG comme de peu importance, du genre il effectue le trie pour envoyer les gens envers les spécialistes. Or, les spécialistes n’ont pas le temps (voir l’envie ou les capacités) ne serait-ce que d’écouter leur patients. Le MG malheureusement aussi a peu de temps, mais encore un peu. Parfois, rien de se confier aide et soulage. Les Psy ne sont pas les meilleurs pour ca, bien au contraire. Le médecin psy est là pour des grandes maladies comme la schizophrénie, le psychologue est là pour une thérapie que le patient doit faire sur et de soi-même. Donc, une écoute temporaire, rapide n’est pas leur objectif.
Le MG est le plus important des médecins et devrait avoir plus de considération de chacun. C’est le premier qu’on appelle en cas de bobo et non un cardiologue, un rhumatologue, etc qui d#ailleurs renvoient pour la continuation du traitement au MG.
Bon dimanche à tous
J’ai beaucoup de considération pour les MG. Je ne suis pas du genre à courir chez le spécialiste à la moindre occasion.
« Quand à un psychologue, il y a en beaucoup mais peu de sérieux » : bon, ce sont vos représentations.
En ce qui concerne les médicaments : ils ne sont pas toujours indispensables, et rien n’empêche de combiner suivi psychiatrique pour les médicaments (avec relais pris par le MG éventuellement) et psychothérapie.
Ensuite, il y a des psychiatres qui ne se contentent pas de prescrire des médicaments mais qui font un vrai travail psychothérapeutique/psychanalytique, si si, ça existe.
« Puis, pas tout les gens qui soufrent acceptent de faire le travail de trouver la cause de leur état. » C’est pour ça que je parle de « proposer ».
« le psychologue est souvent injoignable ou pas de RV libre avant plusieurs jours » : on ne côtoie pas les mêmes psychologues (et j’en côtoie beaucoup, j’en suis même une).
« Je trouve que vous considérez le rôle du MG comme de peu importance, du genre il effectue le trie pour envoyer les gens envers les spécialistes. » Je ne vois pas ce qui vous permet d’affirmer ça. Juste parce que j’ose dire que le MG n’est pas tout-puissant et qu’il y a des domaines pour lesquels il doit rediriger, je considère son rôle comme de peu d’importance ?
« Donc, une écoute temporaire, rapide n’est pas leur objectif. » Je n’ai pas parlé de ça, j’ai dit que dans le cas qui nous occupe, qui ne relève à mon avis pas d’une « écoute temporaire et rapide », une psychothérapie devrait être proposée.
Merci à tous de vos commentaires.
@Emmanuelle
Merci de votre touchant témoignage qui nous éclaire sur l’autre côté du miroir. Peut-être devriez-vous prendre contact avec un psychologue ou un psychiatre qui auraient davantage de temps à consacrer à la discussion ?
Et d’ailleurs, concernant le débat qui a lieu ici, je crois qu’il y a de la place pour tout le monde !
J’ai adressé Alphonse à un psychiatre. Avec les problèmes habituels de délais de rendez-vous et d’accessibilité dans notre secteur isolé.
D’une part, en effet, les psychiatres et les psychologues ont quand même une formation spécifique que je n’ai pas. On peut raisonnablement penser que cette formation, ce n’est pas tout à fait pour rien.
Par ailleurs, il me semblait nécessaire de permettre à Alphonse de voir quelqu’un qui n’aurait pas le même phénomène de rejet que moi. Ne serait-ce que parce que c’est moi qu’il continuera à appeler pour ses attaques de panique et que, du coup, le spécialiste ne sera pas soumis à cette tension et sera donc, on peut l’espérer, moins crispé.
Donc, bon, sans faire le bisounours, je crois que tout le monde a un peu raison : le généraliste et le psy(chiatre/chologue) sont complémentaires. L’un assurant le suivi au plus près, l’autre permettant probablement une prise de distance nécessaire.
@docteurdu16
Je suis d’accord avec toi : nous devons avoir la possibilité de ne pas choisir un patient. Cela m’arrive régulièrement. Sauf que je n’ai rien de précis à « reprocher » à Alphonse en-dehors d’être « pénible ». Je pense qu’il serait pénible pour à peu près n’importe qui. Sauf les médecins-tiroirs caisse qui sauraient certainement exploiter le filon. Mais ne l’aideraient probablement guère. J’ai l’orgueil de penser que, malgré tout, je lui serai plus utile que ceux-là.
@Araignée: je ne parlais pas simplement pour ce cas, mais en général.
L’endroit où je vivais en France il y a 10 ans , la campagne où les deux causes principales de décés sont le suicide et le cancer, les gens ayant besoin d’un Psychologue devrait attendre dans les 4 mois pour un premier RV. Quand aux psychiatres se contentent de prescrire de médicament tout simplement parce que le personnel est insuffisant.
Ils n’avaient pas le temps pour une prise de charge autre que chimique et rédigeaient le malade vers le MG. Car comme pour les ophtalmologues, il y a un manque de Psy (entre autre).
D’ailleurs même le nombre de MG diminuait: de 11 il passa à 7 avec le même nombre de malades.
Tant mieux pour vous si chez vous ca se passe mieux, là-bas c’est au MG de supporter le plus.
Bon dimanche
j’ai bp aimé ce post j’ai attendu de le relire pour le commenter.et je l’ai relu avec plaisir . pas grand chose à ajouter je pense qu’il est intéressant que ce patient voie un psychiatre (et 4 mois de délai dans ce cas c’est ok )ne serait ce que pour mettre les choses au point,prendre de la distance, « refroidir » en qq sorte.mais ce n’est pas obligatoire et je pense que dans certains cas le MG peut aussi régler ça (bien sûr on exclut le médecin tiroir caisse).
J’en ai qq uns comme ça que je gère suivant j’humeur : savant dosage de compassion, d’écoute et de coup de pied au c…mental
Bonjour
Peut-on réellement soigner correctement un patient, à savoir dans sa globalité, si l’on n’accroche vraiment pas avec ?
Cordialement
Pouvez-vous s’il vous plaît expliciter vos griefs contre les enseignants ? (je suis moi-même enseignant à temps partiel dans le supérieur, ça compte ?)
Effectivement quand je parlais de « psy » je parlais de psychiatre et non de psychologues, qui ont encore un rôle différent.
Je vous rassure, je n’hésite pas à demander un avis psychiatrique ou à conseiller une psychothérapie avec un psychologue quand je pense que c’est nécessaire…
Mais pour cela il faut l’adhésion du patient, et ce n’est pas toujours facile à avoir.
Et parfois j’assure un suivi psy au cabinet, dans quelques cas, quand je sens que ça reste dans mes compétences.
Mais je pense que Borée a bien résumé les choses 🙂
La principale barrière chez moi également, c’est les délais de consultation psy (chiatre ou chologue)
> Taedium Vitae : dans l’idéal, il faudrait accrocher avec tous ses patients et inversement; effectivement je pense que la prise en charge est meilleure quand on est sur la même longueur d’ondes… après ce n’est pas toujours possible (y’en a qui n’accrocheront jamais avec personne ^^)
A mon avis on peut tout de même prendre en charge un patient correctement, ça demande juste un peu plus d’efforts de chaque côté, pour mettre son ressenti de côté…
Je t’avoue que j’ai eu du mal a te reconnaître sur ce billet… Heureusement qu’il y a ce passage à la fin « Alors, puisque tu m’as choisi, je vais essayer de le faire mon boulot. Le mieux que je pourrai. Et j’espère que j’y arriverai. Que je parviendrai à t’offrir l’écoute et l’empathie que tu mérites, à garder la tête froide et à m’occuper de toi au mieux. »
Ce patient n’aurait-il pas besoin d’un psychologue ?
Pour rebondir un peu sur le propos de docteurdu16, pourquoi ne pas proposer à ce type de patient, en médecine générale, une aide clairement limitée avec pourquoi pas un petit croquis avec l’ensemble des désirs du patient et à l’intérieur l’ensemble de ce que nous pouvons faire… dire nos limites n’est pas un aveu de faiblesse mais juste un contrat clair et donc rassurant !
Je suis prof et malade, arrêtée pour la première fois en 15 ans, avec un énorme sentiment de culpabilité, pour une semaine alors que je tiens comme je peux depuis 3 semaines avec un Guillain-Barré parce que ma MG n’a pas pensé utile de m’arrêter. Votre billet me fait mal : « Car s’il y a une corporation qui est à peine moins pénible à soigner que les professions médicales, ce sont quand même les enseignants. » Je suis étonnée que vous considériez vos patients en fonction de leur catégorie socioprofessionnelle. Je ne demande jamais à mes élèves ce que font leurs parents, je les prend tels qu’ils sont. J’essaye aussi de les encourager en partant de là où ils en sont : ce qui est encourageant c’est votre aveu. Bonne continuation !
@DM et abcd
Tout d’abord, je suis navré si je vous ai blessé.
Ma généralisation vaut ce que valent toutes les généralisations, c’est-a-dire pas grand-chose. Bien sûr que chaque individu est singulier et qu’il ne saurait se résumer à une catégorie.
Toutefois, il existe souvent des traits de personnalité pour lesquels la catégorie socioprofessionnelle n’est pas étrangère. Pour prendre un autre exemple, la culture paysanne locale fait que pour un homme agriculteur, il va être généralement assez difficile de parler de ses sentiments ou de reconnaître un état dépressif.
Pour revenir aux enseignants, ils font partie des « sachants ». Il existe donc souvent une propension à poser beaucoup de questions, à décortiquer tout, à intellectualiser, à surinterpréter les choses, à « négocier » davantage. Ce n’est pas du tout illégitime mais ça rend les choses certainement moins « confortables » pour nous (et je suis d’accord que le but de la relation de soins n’est pas d’être confortable pour le soignant).
Vous aurez noté aussi qu’il me semble que c’est souvent encore plus compliqué avec les autres professionnels du soin (pour qui peuvent se rajouter les éléments d’autodiagnostic ou d’automédication sans prise de distance émotionnelle).
A titre d’exemple, j’ai beau le savoir et essayer de ne pas me laisser aller, je ne pense pas être le client le plus simple à gérer par le vétérinaire qui s’occupe de mes animaux. 🙂
« Le suivi du Psychiatre se résume à une consultation par trismestre pour vérifier la prise du traitement, dont le renouvellement de l’ordonnance est confie au MG! »
Absolument pas. Heureusement que le psychiatre (totalement remboursé, faut-il le rappeler) peut donner des RV en urgence, ne pas prescrire d’AD, fonctionner par l’écoute et la parole.
Je travaille avec 2 psychiatres (ville de 40 000 hab et désert médical tout autour) qui exercent de cette façon : sont-ils les seuls ? J’espère bien que non !
Tout d’abord merci pour ce joli témoignage 🙂
Ensuite, pour les enseignants, qui sont pléthore dans ma patientele, j’ai pris l’habitude plus àfond encore qu’avec les autres, d’expliquer longuement ce que je fais, pourquoi je le fais, après avoir posé les bases des mécanismes connus de leur maladie: ça aide beaucoup à travailler avec eux.
Enfin, les malades psychiatriques sont effectivement très difficiles à prendre en charge.
J’ai le souvenir cuisant d’une dame, allergique aux acariens et asthmatique, à qui j’avais expliqué comme aux autres le pourquoi et le comment qui était revenue « en urgence » le lendemain m’expliquer qu’elle traitement prescrit et qu’elle avait débuté la veille, était une honte, un acte criminel de ma part et un scandale. Il n’y avait ce jour là aucun dialogue possible. Elle a conclu sa visite urgente enlève disant qu’elle ne payerait pas sa consultation (je n’avais rien demandé).
J’ai appelé son médecin traitant qui m’a dit en riant « oui, elle est schizophrène et ne prends pas toujours ses traitements… ».
C’est difficile parfois la médecine…
Sinon « Avoir peur d’avoir peur » c’est un livre très bien pour les paniqueurs je crois. Tant qu’à faire autant qu’il soit hypocondriaque de sa propre maladie…
Je suis partagée. Je préfère un médecin qui ait le courage de me dire assez rapidement ce qu’il pense. Qu’il ne peut rien pour moi, que ce n’est pas de son ressort, que je devrai plutôt m’adresser à tel ou tel… Assez rapidement, car après, on finit tous par devenir agressif, on a trop retenu la chose et ce qu’on dit peut faire mal.
Parce qu’il m’a choisi? Mais pourquoi s’obstiner dans un couple bancal? Vous vous éviteriez le déplaisir de vous forcer et peut-être qu’il rencontrerait quelqu’un qui a plus le feeling avec lui.
Pendant 1O ans j’ai été cadre dans le privé, je rentrai tard, je travaillai beaucoup. Quand j’étais malade je n’avais aucun scrupule. Passé la trentaine pour diverses raisons je suis devenue professeur des écoles. Je ne suis pas sûre d’intellectualiser plus qu’avant, mais ce qui est sûr, c’est que certains médecins comme plein d’autres personnes n’aiment pas les enseignants. Parfois j’ai presque envie de mentir sur ma profession, ça ne me serait jamais venu à l’idée avant. Quand je pense au chouchoutage annuel médical que j’avais dans mon ancienne entreprise, et la petite vaccination antigrippe, et les yeux, et le moral, je suis sidérée de m’apercevoir qu’en 12 ans d’enseignement, j’ai vu un médecin 10 minutes juste après le concours pour me déclarer « bonne à enseigner ». Pourtant des problèmes de voix, des pathologies ORL et psy, je crois que je n’en ai jamais vu autant autour de moi.
J’aime bien vos textes parce qu’ils sont bien écrits, parce qu’on sent qu’il y a de l’humanité, aussi c’est vrai, cet article m’a fait de la peine.
Faites-lui une ordonnance avec trois chatons, un canari, et un chien. Parce que j’ai beaucoup aimé l’article suivant.
Je suis vraiment désolé de vous avoir fait de la peine.
Je ne crois pas que l’absence de sympathie amicale empêche de faire du bon travail. Par contre il est essentiel d’être au clair avec ses sentiments pour ne pas les laisser brouiller la relation.
Comme je l’ai dit, je connais certains « confrères » du secteur qui sont très doués pour exploiter les patients hypochondriaques comme des vaches à lait. Peut-être de manière présomptueuse, j’ai préféré ne pas pousser Alphonse vers l’un de ces médecins.
Ce billet a été écrit il y a un an. Aujourd’hui, Alphonse va sensiblement mieux et je le vois beaucoup moins souvent. Il continue à se prendre la tension 3 fois par jour malgré mes consignes mais nous en plaisantons.
Nous nous sommes en quelques sortes « apprivoisés » mais je ne crois pas que ça aurait été possible si je n’avais pas décortiqué ma réaction de rejet initiale.
Et les pathologies entre la neuro et la psy, on en fait quoi ? On les met de côté ?
Non parce que très honnêtement, avec un TDAH + une surdité, qu’est-ce que je peux être pénible à soigner pour les médecins !!
J’ai eu de grosses difficultés à trouver un psychiatre qui accepte de prescrire le traitement dont j’ai besoin (de la Ritaline, sur PIH. Ah, ce n’est pas de MA faute si la législation est ainsi, scrogneugneu).
Ne me dites pas que 5 spécialistes sur toute la France, ça fasse beaucoup ! (j’exagère, mais à peine)
La psychiatre que j’avais était plus folle à lier que ses patients. Du genre à considérer que si je suis sortie en pleurs et suicidaire d’une TCC (thérapie Cognitivo-Comportementale), c’est de ma faute parce que je n’ai aucune volonté de rien, que je suis une paresseuse inutile à la société.
Evidemment, je suis sortie en pleurs et je ne suis plus jamais retournée la revoir (elle pourrait me mettre le couteau sous la gorge, je ne reviendrai pas).
Il était clair qu’elle ne pouvait pas me blairer. Combien de fois ai-je entendu que j’étais une anorexique qui était dans le déni, alors que tous les bilans qu’elle me prescrivait revenait comme contredisant absolument cette hypothèse de diagnostic ? (pour le fin mot de l’histoire, c’était une maigreur constitutionnelle. Même ma généraliste est grimpée au rideau quand je lui ai raconté cette affaire)
Combien de fois m’a t-elle dit que la surdité n’a strictement aucun impact sur la socialisation alors qu,elle m’engueulait comme du poisson pourri parce que je m’approchais d’elle pour lire sur ses lèvres ? (elle parlait tellement bas que je n’entendais rien)
Combien de fois s’est-elle permis de m’asséner avec suffisance que ma mère aurait du me mettre à la porte parce que je suçais son argent ? (certes, je vis chez ma mère)
Bref, oui, je suis pénible aux yeux de sachants qui croient pouvoir m’asséner leur pseudo-science.
Oui, je suis une patiente pénible avec une dose d’anxiété due à 90% à ce type de maltraitance de ces sachants, professionnels de santé, qui ont eu grand plaisir à me jeter à la figure que je feignais de souffrir parce que j’étais une menteuse bonne
à rien et inutile ; que les services sociaux n’auraient jamais autorisé un tel échec et que ma génitrice cherchait un handicap pour se dédouaner de ses responsabilités (à leurs yeux, elle s’était contentée de vêler puis délaissait le fruit de sa nuit avec mon père).
Ironie du sort, la femme de mon père est une psychologue qui a adopté faute d’avoir pu avoir un enfant.
Et que dire du diagnostic de surdité (qui n’existait pas aux yeux de certains sachants, uniquement une pseudo excuse pour être une alien qui fait exprès) couplé au TDAH ? Non, ce n’est pas une pseudo-maladie pour dédouaner ma mère de ses responsabilités.
OUI, c’est ma mère, et NON, ce n’est pas ma génitrice. C’était bien la seule à se battre même quand ces sachants considéraient que ma place était à la rue à ma majorité puisque « votre fille, Madame, ne sera jamais insérable au sein de la société. C’est déjà bien beau si elle a le bac et n’est pas en échec scolaire, puisqu’elle fait exprès d’être asociale ».
Ajoutons une douance (qui n’est pas une fin en soi) et on a le cadeau empoisonné qui a pourri bien des relations avec les « professionnels » de santé sachants. Médecins et « professionnels » de santé sachants qui, dès que j’ouvre la bouche, réagissent comme si je les menaçais de leur planter un couteau en plein thorax pour les vider de leur sang (je vous rassure de suite, je n’ai jamais de couteau sur moi, n’en déplaise à ces sachants).
Donc puisque je suis « pénible à soigner », je dois être considérée comme un sous être humain, « inutile » et « bonne à rien » pour la société ?
Un patient avec un TDAH + une surdité et additionné de douance doit se faire greffer un cerveau s’il veut avoir le droit d’être soigné ?
Fort heureusement, j’ai une généraliste qui a accepté que ben non, je ne suis pas parfaite, et que oui, si je n’avais pas réagi à sa place alors qu’elle trouvait que je m’inquiétais pour rien, j’aurais été insuffisante cardiaque à l’heure qu’il est (une péricardite pour laquelle j’ai du m’auto-médiquer).
Peut-être qu’aux yeux de Borée, le surdoué est un sachant qui se la pète pour le plaisir de se la péter, patient pénible qui devrait être autre pour mériter les soins. Non, je ne prends aucun plaisir à « me la péter » comme a pu me dire si gentiment un de vos confrère (qui n’a pas hésité à asséner que s’il avait été mon père, il aurait refait toute mon éducation sans mon incapable de mère. Ma mère n’est pas une incapable, n’en déplaise à ce gros boeuf !), et qu’il ne peut pas changer cet état de fait à moins de me greffer un cerveau.
Qui sait, si j’avais eu un QI à 40, peut-être que ces sachants m’auraient considéré comme moins pénible donc comme méritant davantage d’être soignée. Je me trompe ?
Ma généraliste était bien la seule à gérer quand la psy que j’avais a réussi à me détruire et que j’étais devenue instable (hospi évitée de justesse, alors bon…).
Alors oui, un MG n’est pas psychiatre, mais on a quand même évité une hospi de justesse et malgré les pires difficultés à trouver un autre spécialiste (niveau comportement, c’était pas triste en ce qui me concerne).
Quant aux psychologues, je n’aurais été remboursée qu’en CMP, et le CMP voulait que je retourne voir la psy puisque mon cas n’était pas de leur ressort (ce qui était hors de question, cf supra).
Vous dites que les enseignants sont des sachants.
Vous considérez aussi que le surdoué est un sachant à mettre dans le même panier que l’enseignant, je suppose ?
Pour vous, le surdoué doit être bien exécrable pour mériter de recevoir des soins, c’est ça ?
FYI, non, je ne suis pas prof’ et non, je n’ai pas envie d’enseigner.
Et votre billet est très représentatif de ce que j’ai pu être obligée de supporter de la part de certains de vos confrères qui me considéraient comme indigne de recevoir des soins puisque « trop pénible et inutile à la société ».
Vous ne pouvez pas m’obliger à ne pas être en colère contre ce billet. Et je vous le dis, n’en déplaise à votre égo.
Mon égo, je le gère, merci.
J’imagine que c’est mon premier et seul billet que vous lisez. Je l’espère en tout cas.
Faut-il, hypocritement, taire ses sentiments négatifs et se contenter de guimauve et d’eau de rose ?
Je suis navré que vous soyez en colère mais je suis surtout navré que vous ayez compris mon propos ainsi : peut-être avez-vous simplement voulu lire ce dont vous étiez par avance convaincue ?
C’est le premier que je lis en mode non TDAH (sous-entendu : avec assez d’attention à soutenir).
Vos autres billets, je les ai lus alors que j’étais en mode TDAH-au-radar, sur le point d’aller au lit.
Ce post a attiré mon attention parce que j’ai retrouvé cette situation, en remplaçant « enseignant » par « surdoué ».
C’est la même situation.
Après, vos sentiments négatifs, soit. C’est une chose de les exprimer, et je concède que c’est mieux de les exprimer ici qu’en traitant un patient d’ « inutile à la société, dont la vie n’a aucune valeur » comme J’ai été traitée par certains de vos confrères.
Certains, fort heureusement, d’autres ont accepté aussi que j’ai des capacités sans pour autant que je sois dans le moule.
Mais ce qui m’a fait bouillir de colère, c’est de comprendre, encore une fois, que certains patients sont dignes d’être aidés et les autres non car « trop pénibles pour le mériter » (en tout cas, c’est comme ça que je l’ai perçu).
Et vlan, ça m’est revenu en pleine face comme avec cette psychiatre (cf mon commentaire supra). Aujourd’hui, j’en subis encore les ravages et je tente de vivre avec ce mépris de certains qui m’ont traité comme si j’allais leur planter un couteau dans le thorax (je rassure encore une fois tout le monde, je n’ai jamais de couteau sur moi hors de ma cuisine).
Donc, pour en revenir à ma question initiale que m’inspire ce billet, et je m’adresse autant au médecin qu’à l’homme : pour vous, un (patient) surdoué est surdoué pour se la péter, c’est un sachant qui récite ses cours par coeur sans comprendre ? J’ai bien compris votre raisonnement ?
Votre billet sur Alphonse peut se retrouver parfaitement pour un patient surdoué, parce que combien de fois ai-je entendu de vos confrères que je fais ça pour me la péter et faire ombrage à leurs compétences, petite nana qui ne sera jamais insérable et inutile à la société ?
Oui, ça fait mal d’être regardée de haut par certains de vos confrères, considérée comme « devant auparavant être une patiente potable pour mériter des soins ». Donc, être un patient intelligent signifie être un patient imbuvable, ne méritant en aucun cas de recevoir des soins et que le TDAH est une pseudo maladie inventée pour se dédouaner de ses responsabilités et être un(e) drogué(e) qui fait semblant de souffrir ?
Ce billet me met en colère parce que justement, j’ai été dans une situation impossible suite à la maltraitance de certains de vos confrères (appelons un chat un chat).